De Kéther à
Malhouth… La Kabbale nous enseigne donc que Dieu a créé le monde par
débordements successifs. En quittant Kéther, la Couronne, l’émanation divine a
engendré Hohmah : l’Harmonie universelle ; Hohmah a engendré
Binah : la Justice ; Binah a engendré Hessed : la Miséricorde ;
Hessed a engendré Guébourah : la Force combative ; Guébourah a
engendré Tiphéreth : la Beauté ; Tiphéreth a engendré Netsah :
l’Amour ; Netsah a engendré Hod : le Savoir ; Hod a engendré
Iésod : le Fondement ; et enfin Iésod a engendré Malhouth : le
Royaume. Le fleuve de la vie divine ne descend donc pas en ligne droite, son
parcours à la forme d’une sinusoïde ; c’est pourquoi en passant d’un monde
à l’autre il présente des aspects différents et même opposés.
Ce parcours
sinusoïdal apparaît clairement dans la structure de l’Arbre de Vie. De part et
d’autre du pilier central, ou pilier de l’Equilibre, qui comprend les séphiroth
Kéther, Tiphéreth, Iésod, Malhouth, se dressent le pilier de la Rigueur,
puissance féminine, avec les séphiroth Binah, Guébourah, Hod, et le pilier de
la Clémence, puissance masculine, avec les séphitoth Hohmah, Hessed, Netsah. Ainsi,
en passant d’un pilier à l’autre, l’émanation divine change de polarité, et
tout en se succédant les unes aux autres, les séphiroth semblent de nature
opposée. Placés de part et d’autre du Pilier de l’Equilibre, les deux piliers
de la Clémence ou Miséricorde et de la Rigueur expriment l’idée que l’univers
est gouverné par les deux principes antagonistes du masculin et du féminin, du
positif et du négatif, de l’émissif et du réceptif. Alors maintenant, comment
comprendre l’existence de ces deux principes opposés ... Et comment comprend le nombre 2 ?
Une réponse
nous est donnée dans le premier livre du Zohar où il est écrit :
« Déjà deux mille ans avant la création du monde, les lettres étaient
cachées, et le Saint, béni soit-Il, les contemplait et en faisait des délices.
Lorsqu’il voulut créer le monde, toutes les lettres, mais dans l’ordre inversé,
vinrent se présenter devant Lui… » C’est ainsi que Tav, Schin, Resch, Qof,
Tsadé, Pé, Ain, Samesch, Nun, Mem s’avancent l’une après l’autre devant le
Créateur et Lui exposent les qualités qui les rendent dignes d’être les
instruments de sa création. Mais Dieu les renvoie. Alors viennent les lettres Lamed,
Kaf, Iod, Teh, Heth, Zaïn, Vav, Hé, Daleth, Ghimel, et Dieu les renvoie encore.
Enfin, se présente la lettre Beth, la deuxième lettre de l’alphabet, et dieu
lui : « C’est effectivement de toi que je me servirai pour opérer la
création du monde et tu sera s ainsi la base de l’œuvre de la création. »
C’est pourquoi, en hébreu, les deux premiers mots de la Genèse « Béréchit
bara », comment par la lettre Beth.
Il restait
donc la première lettre, Aleph. Et le Zohar dit : « La lettre Aleph
resta à sa place sans se présenter. Le Saint, bénis soit-Il, lui dit :
« Aleph, Aleph, pourquoi ne t’es-tu pas présenté devant moi, à l’instar de
toutes les autres lettres ? Elle répondit : Maître de l’Univers,
voyant toutes les lettres se présenter devant Toi inutilement, pourquoi me
serais-je présentée aussi ? Ensuite, comme j’ai vu que Tu as déjà accordé
à la lettre Beth ce dont précieux, j’ai compris qu’il ne sied pas au Roi
céleste de reprendre le don qu’il a fait à un de ses serviteurs, pour le donner
à un autre. Le Saint, béni soit-Il, lui répondit : « O Aleph, Aleph,
Aleph, bien que ce soit la lettre Beth dont je me servirai pour opérer la
création du monde, tu auras des compensations, car tu sera la première de
toutes les lettres, et je n’aurai d’unité qu’en toi ; tu seras la base de
tous les calculs et de tous les actes faits dans le monde, et on ne saurait
trouver d’unité nulle part, si ce n’est dans la lettre Aleph ». C’est
ainsi que Aleph, la première lettre de l’alphabet, représente le nombre 1,
l’unité de DIEU.
le principe
cosmique de la Balance domine toute la création. Il apparaît déjà dans les
quatre mondes ; Olam Atsilouth (monde des émanations), Olam Briah (monde
de la création), Olam létzirah (monde de la formation, Olam Assiah (monde de
l’action). Dans chaque monde, la séphira centrale équilibre les deux
autres :
-
dans Olam Atsilouth, Kéther équilibre Hohmah et Binah.
-
dans Olam Briah, Tiphéreth équilibre Hessed et Guébourah.
-
dans Olam Ietsirah, Iésod équilibre Netsah et Hod.
-
dans Ola Assiah, Malhouth équilibre tout l’édifice.
Même notre
système solaire est marqué par le symbole de la Balance. Etudions la
« marche » du soleil tout au long de l’année. Le 21 mars, le soleil
entre dans le signe du Bélier. C’est l’équinoxe du printemps. La durée des
jours est égale à celle des nuits. Après le repos de l’hiver la nature
s’éveille ; les graines commencent à germer, les bourgeons apparaissent
aux arbres. Et tandis que le soleil poursuit sa marche à travers les
constellations du Taureau, des Gémeaux, du Cancer, du Lion, de la Vierge, on
voit la terre se couvrir de feuilles, de fleurs et de fruits. Lorsque, le 23
septembre, le soleil entre dans le signe de la Balance, c’est l’équinoxe
d’automne. A nouveau la durée des jours est égale à celle des nuits, mais
maintenant on a fait les moissons, cueilli les fruits, et la nature va entrer
dans le repos. Après la phase ascendante (du Bélier à la Vierge) commence la
phase descendante (de la Balance aux Poissons). La Balance est le septième
signe sur le cercle du zodiaque. Pourquoi y a-t-il une balance dans le ciel et
que nous apprend-elle ?
Au milieu de
cette succession de créatures vivantes, êtres humains et animaux, qui constitue
le zodiaque, la balance seule est un objet, et même plus exactement un
instrument de pesée, comme si, avec ses deux plateaux, elle tenait en équilibre
les puissances de la lumière et celles des ténèbres, les puissances de la vie
et celles de la mort. La Balance est précédée de la Vierge, jeune fille portant
des épis de blé, et suivie du Scorpion, animal au dard venimeux qui peut donner
la mort. Cette dualité est encore soulignée par le fait que, dans la Balance
même, c’est Vénus qui domine, alors que Saturne est en exaltation. Vénus et
Saturne, quelle association ! Vénus, une jeune femme qui incarne la grâce,
les échanges harmonieux, les plaisirs, et Saturne, vieillard austère qui se
plaît dans la solitude ou qui, armé d’une faux, tranche la vie des créatures.
La Balance du zodiaque est donc un reflet de la Balance cosmique, cet équilibre
des deux principes opposés mais complémentaires, grâce auxquels l’univers est
apparu et continue à exister.
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