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mercredi 25 décembre 2013

La prière dominicale : Notre Père, qui es aux cieux expliqué par Omraam



En priant, ne multipliez pas de vaines paroles ... Votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le Lui demandiez. Voici donc comment vous devez prier :



Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié
que ton règne vienne
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
donnes-nous aujourd’hui notre pain quotidien
pardonnes-nous nos offenses, comme nous pardonnons
à ceux qui nous ont offensés
ne nous induis pas en tentation
mais délivre-nous du mal
car c’est à toi qu’appartiennent le règne
la puissance et la gloire, aux siècles des siècles,
amen.

Depuis deux mille ans, les chrétiens, après Jésus, réputent ces paroles, des paroles très simples, trop simples même d’après certains. En réalité, dans cette prière que l’on appelle le « Notre Père » ou « La prière dominicale », Jésus a mis une science très ancienne qui existait déjà bien avant lui et qu’il avait reçue de la Tradition ; mais cette science est tellement résumée, condensée, qu’il est difficile d’en saisir immédiatement la profondeur.

Un Initié procède comme la nature. Regardez : un arbre immense avec es racines, son tronc, ses branches, ses feuilles, ses fleurs et ses fruits, la nature réussit à le résumer magnifiquement, magistralement dans un petit noyau, une petite graine, une semence. Toute cette merveille qu’est l’arbre avec ses possibilités de produire des fleurs et des fruits, de vivre longtemps et de résister aux intempéries, tout cela est caché dans une semence que l’on met en terre. Eh bien, Jésus a procédé de la même manière ; toute la science qu’il possédait, il a voulu la résumer dans le « Notre Père » avec l’espoir que ceux qui, après lui, réciteraient et méditeraient cette prière, l’enfouiraient dans leur âme comme une graine qu’ils arroseraient, protégeraient, cultiveraient, afin de découvrir cet arbre immense de la Science initiatique qu’il nous a laissé.

Catholiques, protestants, orthodoxes, anglicans… tous les chrétiens récitent cette prière, mais sans en avoir bien approfondi le sens. C’est pourquoi certains ne la trouvent ni assez riche ni assez éloquente, tandis qu’ils en ont, eux, fabriqué d’impressionnantes, oui, poétiques, complètes ... interminables ! dont ils sont très satisfaits. Mais que contiennent-elles réellement ? Pas grand-chose. Essayons donc de voir quelle est la signification de cette prière que Jésus adressait à son Père céleste. On ne peut pas tout dire, tellement c’est immense, mais je vais tâcher de vous mettre au moins sur la voie.

« NOTRE PERE » : Déjà ces deux premiers mots on tune signification inouïe. Ils représentent une révolution dans l’histoire des hommes. Pour la première fois, quelqu’un venait leur dire que Dieu n’est pas ce maître lointain et terrible devant lequel ils doivent trembler, mais qu’Il est leur père, c'est-à-dire un être qui les aime et qui, malgré leurs erreurs, est toujours prêt à les accueillir avec bonté et indulgence. Et puisque nous disons « Notre Père », c’est que tous les êtres humains sont ses enfants et qu’à chacun, sans exception, sans distinction, doit être reconnue la dignité de fils de Dieu, de fille de Dieu.

De ce père, Jésus dit qu’il est « aux cieux ». C’est donc qu’il existe plusieurs régions dans l’espace. Ces régions célestes sont les dix séphiroth de la tradition judaïque : Kéther, Hohmah, Binah, Hessed, Guébourah, Tiphéreth, Netsah, Hod, Iésod, Malhouth. D’innombrables créatures peuplent ces régions, et ce sont elles que la tradition chrétienne, héritière de la tradition juive, mentionne sous le nom de hiérarchies angéliques : Séraphins, Chérubins, Trônes, Dominations, Puissances, Vertus, Principautés, Archanges, Anges, Ames Glorifiées.

Vous voyez, déjà ces quelques mots nous découvrent un horizon infini. « Notre Père, qui es aux cieux » ; s’Il est aux cieux, cela signifie que nous pouvons y être aussi, car là où est le père, le fils sera un jour. Un espoir immense est contenu dans ces quelques paroles, l’espoir d’un avenir glorieux. Dieu le Maître du ciel et de la terre, est notre Père et nous sommes ses enfants, ses héritiers ; si nous en sommes conscients, et dans la mesure où nous saurons nous en montrer dignes, Il nous donnera des royaumes, Il nous donnera tout.

« QUE TON NOM SOIT SANCTIFIE » : Dieu a donc un nom, et s’adressant à lui, Jésus commence par mentionner ce nom, il commence avec ce qui est au-dessus de tout ; ce nom qui est au-dessus de tous les noms. Ce nom, Jésus demande qu’il soit sanctifié ; mais pour pouvoir le sanctifier, il faut au moins le connaître. A la différence des chrétiens qui ne donnent jamais de nom à Dieu, les juifs lui en donnaient plusieurs. Et Jésus, qui était héritier d’une longue tradition, savait que Dieu a aussi un nom, mystérieux, inconnu des profanes. Lorsqu’une fois par an le grand-prêtre prononçait ce nom sacré dans le sanctuaire du temple de Jérusalem, sa voix devait être couverte par le bruit de toutes sortes d’instruments : flûtes, trompettes, tambours, cymbales, afin que le peuple rassemblé devant le temple ne puisse pas l’entendre. Dans les traductions de l’Ancien Testament, ce nom est écrit Yahvé ou Jéhovah, mais en réalité ce n’est qu’une approximation. On sait seulement qu’il est composé de quatre lettres, Iod Hé Vav Hé. C’est pourquoi il est appelé le Tétragramme (du grec tétra : quatre et gramma : lettre). Les juifs l’écrivent mais ne le prononcent pas, et quand il figure dans le texte biblique qu’ils doivent livre à voix haute, ils disent à la place « Adonaï » : le Seigneur. 

Pour sanctifier le nom de Dieu, il suffit de le prononcer ou de l’écrire. Bien sûr, le nom de Dieu est déjà sanctifié en haut par les Anges, ce n’est pas vous qui allez ajouter grand-chose à la sainteté du nom de Dieu. Mais cela vous fera du bien à vous, et aux autres aussi, car ces paroles sacrées purifieront l’atmosphère autour d’eux.

« QUE TON REGNE VIENNE » : Ce règne de Dieu, c'est-à-dire son royaume qui suppose des lois, toute une organisation, nous ne pouvons même pas l’imaginer. Et ce ne sont pas les royaumes ou les gouvernements de la terre avec leur désordre, leurs affrontements et leurs folies qui nous y aideront. Nous en avons parfois une sensation fugitive quand il nous arrive de vivre des états de conscience d’une grande spiritualité. Oui, c’est uniquement dans ces moments-là que l’on commence à comprendre ce qu’est le Royaume de Dieu ; nous ne pouvons en avoir une idée qu’en commençant par le trouver en nous. A cette deuxième demande, « que ton règne vienne », nous descendons dans le monde du cœur. Le nom de Dieu doit être sanctifié dans notre intelligence, mais c’est dans notre cœur que son Royaume doit venir s’installer. Avant de pouvoir être un lieu matériel, il faut que ce Royaume devienne un état intérieur fait d’harmonie, de bonté, de générosité, de désintéressement. Notre travail est donc de commencer par faire déjà de notre cœur le Royaume de Dieu. Pour cela nous devons le débarrasser de tous les parasites que nous avons laissés s’y introduire afin d’y accueillir le Seigneur et lui donner la première place. C’est du cœur que naissent les plus grands empêchements à la venue du Royaume de Dieu, car le cœur est rempli de convoitises, de désirs et de sentiments grossiers : la cupidité, la jalousie, la haine, le mépris ... Et ces convoitises, ces désirs, ces sentiments qui ne cessent de s’exprimer font de la terre un véritable champ de bataille. Le Royaume de Dieu ne viendra que lorsque les humains nourriront dans leur cœur des sentiments fraternels les uns envers les autres : la compréhension, l’indulgence, l’amour.

Il ne sert à rien que vous récitiez : « Que ton règne vienne » si vous ne travaillez pas à introduire d’abord dans votre cœur la paix, la générosité, l’amour ; Car en admettant même que vous ayez réussi à les trouver à l’extérieur, vous ne serez capable de les apprécier et de les conserver que si vous les avez d’abord réalisés en vous-même. De ce Royaume, Jésus dans un autre passage des Evangiles disait qu’il est proche ; C’est vrai pour certains, et pour eux il est déjà venu, mais pour la majorité des humains il n’est pas encore venu et il ne viendra même pas dans vingt mille ans s’ils se contentent de l’attendre sans faire aucun travail intérieur spirituel.

« QUE TA VOLONTE SOIT FAITE SUR LA TERRE COMME AU CIEL » : Toute la Science initiatique se trouve résumée dans ces quelques mots. Hermès Trismégiste dit dans la Table d’Emeraude : « Tout ce qui est en vas est comme ce qui est en haut », c'est-à-dire que tout ce qui existe sur la terre a sa correspondance en haut, dans le monde des archétypes. Hermès Trimégiste ne dit pas que le monde d’en bas est absolument identique à celui d’en haut, mais qu’il est « comme » ce qui veut dire qu’il est une image, une imitation, comme l’ombre qui ressemble à l’arbre mais qui n’est pas l’arbre lui-même, ou comme le reflet dans un miroir qui est l’image de l’homme mais qui n’est pas non lus l’homme lui-même. Entre le ciel et la terre il y a évidemment une différence dans la densité de la matière, les proportions, les couleurs, les formes etc.. Mais il existe une analogie dans la structure, l’organisation.

Faire la volonté de Dieu, c’est créer un lien, une circulation d’énergies entre le ciel et la terre, jusqu’à ce que l’harmonie, l’offre, la beauté, la lumière et l’amour qui règnent en haut, s’installent en bas, sur notre terre, c’est à dire en nous-mêmes, car Jésus ne parlait pas d’une terre extérieure à l’homme. Dans le Ciel, la volonté de Dieu est toujours exécutée sans discussion : les créatures d’en haut agissent en parfait accord avec elle. Il n’en est pas de même des humains qui utilisent la liberté que le Créateur leur a donnée pour s’opposer de toutes les manières à l’ordre et à l’harmonie célestes. « Que ta volonté soit faite » signifie que nous avons à accorder notre volonté avec la volonté qui règne dans le Ciel, car c’est le Ciel qui est premier et qui doit rester premier. Il est dommage que la structure de la langue française ne permette pas de respecter cet ordre, comme c’est le cas, par exemple, en grec, langue dans laquelle les Evangiles ont été écrits, ou en bulgare. En grec il est dit : Comme au ciel, ainsi sur la terre ; Là, la comparaison est parfaitement exprimée, car c’est toujours la terre qui vient en second et qui doit se conformer, s’adapter, s’ajuster au ciel.

« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel », cela signifie qu’il y a un travail à exécuter sur la terre. Dans le ciel, tout est parfait ; c’est ici-bas que ce n’est pas merveilleux. Il faut donc descendre et descendre consciemment, audacieusement vers la matière pour la dominer, la vivifier, la spiritualiser. C’est à nous, les ouvriers, les ouvriers du Christ, de nous atteler à cette tâche. Il ne suffit pas de réciter la prière et ensuite, par la vie que l’on mène, s’empêcher la réalisation de ce que l’on demande. On fait souvent comme celui qui dirait à un visiteur : « Entrer entrez » en même temps qu’il lui fermerait la porte au nez. « Que ta volonté soit faite sur la terre comme ciel » : toute la magie divine, la théurgie est inscrite dans cette phrase. Si le disciple comprend l’importance de cette demande de Jésus, s’il travaille à la réaliser, il deviendra un jour un transmetteur du ciel, il sera lui-même à l’image du ciel. C’est écrit et c’est ce que le Seigneur attend de nous tous. Vous direz « mais comment pouvons-nous faire ?» Simplement développer toutes les qualités, toutes les facultés que le Seigneur nous a données afin de les mettre à son service, car de ces dons que nous avons reçus, il nous demandera compte un jour….

Les trois premières demandes du « Notre Père » correspondent donc aux trois principes fondamentaux qui constituent le psychisme humain, celui de la pensée, de l’intellect, qui doit posséder la lumière pour tout éclairer et sanctifier ; celui du sentiment, du cœur, où doit s’installer le Royaume de Dieu qui est un royaume de paix et d’amour ; enfin, celui de la volonté, afin d ‘exprimer et de répéter par nos actes, l’ordre qui règne dans le ciel. Le disciple qui entreprend de réaliser le contenu de ces trois demandes reçoit toutes les bénédictions : il vit dans la lumière et dans l’amour et il possède la force.  Dans les trois premiers versets de la prière dominicale, on retrouve donc une application de tout ce que je vous explique depuis des années concernant les trois vertus qui sont les trois piliers de notre vie psychique ; la sagesse, l’amour et la vérité. 

Je vous donne un exercice :

Asseyez vous en plaçant vos mains sur les genoux, faites la paix et le silence en vous, puis inspirez pendant six temps en prononçant intérieurement : « Mon Dieu, que ton nom soit sanctifié en moi ». Retenez six temps votre souffle en prononçant ; « Que ton Royaume descende en moi ». Enfin, en expirant six temps, dites : « Que ta volonté s’accomplisse à travers moi ». Répétez cet exercice quatre ou cinq fois par jour et après quelque temps, vous constaterez que quelque chose en vous s’est éclairé, élargi, apaisé.



Etudions maintenant la suite de la prière.

« DONNE-NOUS AUJOURD’HUI NOTRE PAIN QUOTIDIEN » : Ici commencent les demandes qui concernent l’homme lui-même. Les trois premières concernaient le Seigneur, car c’est toujours par le Seigneur qu’il faut commencer : connaître et sanctifier son nom, souhaiter la venue de son Royaume, faire sa volonté ; et maintenant l’homme demande quelque chose pour lui-même.

Ce qui demande d’abord, c’est le pain. Pourquoi le Pain ? Parce qu’il est le symbole de la nourriture indispensable à sa subsistance ; Mais le pain dont parle Jésus n’est pas seulement le pain physique ; dans les Evangiles, les allusions qu’il fait à la nourriture concernent plus souvent le plan spirituel que le plan physique. Et cette signification spirituelle de la nourriture est encore plus claire au moment de la Cène quand il a béni le pain et le vin et les a donnés à ses disciples, en disant : « Prenez et mangez, ceci est mon corps… Prenez et buvez, car ceci est mon sang… Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ». La première demande que l’homme fait pour lui-même concerne le pain quotidien sans lequel il ne peut vivre, mais c’est encore plus vrai dans le sens spirituel ; c’est tous les jours que l’homme doit chercher auprès de Dieu ce pain, c'est-à-dire la lumière et l’amour qui nourriront son âme et son esprit.  

« PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES COMME NOUS PARDONNONS A CEUX QUI NOUS ONT OFFENSES » : En réalité, la traduction exacte du texte évangélique est : « Remets-nous nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs ». Toute transgression est en effet comparable à un acte malhonnête pour lequel on doit ensuite payer. Celui qui, par exemple, abuse de la confiance ou de l’amour d’un être, est comme un voleur qui devra rendre un jour, d’une façon ou d’une autre, ce dont il s’est illégitimement emparé. La notions de karma repose sur cette vérité que nous revenons sur la terre payer pour les transgressions commises dans nos incarnations antérieures. Celui qui a payé toutes ses dettes peut ne plus se réincarner.

Maintenant, que l’on traduise par : « Pardonne-nous nos offenses » ou « Remets-nous nos dettes », le point essentiel, c’est l’idée de pardon. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité est apparue l’idée d’un Dieu miséricordieux, d’un Dieu qui pardonne. Le Dieu de l’Ancien Testament que présentait Moïse ne parlait que de vengeance et d’extermination ; les coupables étaient impitoyablement punis. Et même si certains dieux d’autres religions étaient d’un caractère moins vindicatif, on n’avait jamais insisté auparavant comme l’a fait Jésus sur la miséricorde divine. Cette idée d’un Dieu qui pardonne découle logiquement des deux premiers mots de la prière ; « Notre Père… » Dieu nous pardonne parce que, même s’il doit les corriger pour les éduquer, un vrai père comprend ses enfants et leur pardonne leurs erreurs.

Seulement, Jésus précise : « Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Si Dieu nous pardonne parce que nous sommes ses enfants, nous-mêmes devons pardonner aux autres parce qu’ils sont nos frères. Si nous voulons obtenir le pardon du Seigneur, nous devons tout d’abord pardonner aux humains ; Cette idée du pardon des offenses est fondamentale dans la religion chrétienne parce qu’elle découle de l’enseignement de l’amour apporté par Jésus. Les autres fondateurs de religion avaient plutôt mis l’accent sur la justice, la sagesse, le savoir, la puissance. En fréquentant les êtres les plus simples, et même les prostituées et les criminels, Jésus a bouleversé toutes les règles. On n’avait jamais vu cela auparavant : des gens que la Loi ordonnait de lapider, de mettre à mort, lui, il mangeait avec eux, il les visitait et acceptait d’être invité leur table. C’est pourquoi ceux qi veillaient à ce que la hiérarchie sociale soit respectée n’ont pas pu accepter cette conduite, et quand ils ont vu qu’il osait révéler à la foule les vérités les plus sacrées, ils ont décidé de le faire mourir.

« NE NOUS INDUIS PAS EN TENTATION, MAIS DELIVRE-NOUS DU MAL.. » : A plusieurs reprises cette question m’a été posée : « Est-ce que demander à Dieu de ne pas nous induire en tentation ne laisse pas supposer que c’est Lui qui nous tente, donc qui nous pousse au mal ? » Il existe d’autres versions : « Ne nous soumets pas à la tentation », « Ne nous fais pas entrer en tentation », « Ne nous laisse pas succomber à la tentation », qui révèlent que ce verset a présenté de grandes difficultés pour les traducteurs. J’ai demandé ce qui était dit exactement dans le texte grec, puisque le Nouveau Testament est écrit en grec et on m’a répondu que le sens était bien celui-là : nous demandons à Dieu de ne pas nous pousser à la tentation. Mais Jésus parlait en araméen, un dialecte sémitique proche de l’hébreu. Alors ne soyez pas choqué, mais je pense que les paroles de Jésus n’ont certainement pas été rapportées correctement.

En réalité, Dieu est au-delà du bien et du mal. Alors, s’Il est au-delà du bien, on ne peut l’identifier au bien ; quant à penser qu’Il a devant Lui un ennemi qu’il n’arrive pas à vaincre, c’est tout simplement une aberration. Dieu est le Créateur et le Maître de l’univers, et les esprits du mal, comme les esprits du bien, les anges, sont ses serviteurs. Alors lorsque nous sommes tentés, ce n’est pas Dieu qui veut nous attirer dans des pièges, mais Il laisse faire le Diable qui est son serviteur. Et Jésus, lui aussi, a été tenté. Après qu’il eut jeûné quarante jours dans le désert, le Diable s’est présenté à lui et lui a fait trois propositions : la première de changer les pierres en pains et Jésus a répondu : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toutes paroles qui sortent de la bouche de Dieu » ; la deuxième de se jeter du haut du Temple de Jérusalem car le Seigneur enverrait des anges pour le protéger, et Jésus répondit : « Il est écrit : tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu » ; enfin le Diable lui promit tous les royaumes de  la terre s’il se prosternait devant lui et Jésus répondit : « Retire-toi Satan, car il est écrit : tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras, lui seul ».

Il faut que vous le sachiez : Il dépend toujours de vous d’accepter ou de refuser une influence.



Etudions maintenant le dernier verset :

« CAR C’EST A TOI QU’APPARTIENNENT LE REGNE, LA PUISSANCE ET LA GLOIRE, AUX SIECLE DES SIECLES ». Pour comprendre cette phrase, il faut revenir aux régions de l’espace spirituel dont je vous parlais en commençant, ces régions que Jésus appelle « les cieux » et qui correspondent à ce que la Kabbale appelle les séphiroth, ou encore l’Arbre de la Vie. Les séphiroth sont au nombre de dix (vu plus haut) : la Couronne, la Sagesse, L’intelligence, la Miséricorde, la Force, la Beauté, la Victoire, la Gloire, le Fondement, le Royaume. La dixième séphira, reflète et condense toutes les autres séphiroth.

Donc, le grain semé en terre, c’est la première séphira, Kéther. Pour se développer, le grain se divise tout d’abord en deux, puis il devient tige, branches, feuilles, bourgeons, fleurs et fruits ; et le fruit à son tour porte des graines. Le grain planté, Kéther devient un arbre en passant successivement par toutes les autres séphiroth jusqu’à Malhouth.  Chaque cause engendre des conséquences, et ces conséquences sont la cause de conséquences nouvelles…

Dans la phrase : « Car c’est à Toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire », le règne, la puissance et la gloire correspondent aux trois dernières séphiroth : Malhouth, Iésod, et Hod. Le règne, c’est Malhouth le Royaume de Dieu, la réalisation et c’est là que se trouve notre terre. La puissance, c’est Iésod, mot qui signifie « fondement », « base ». Cette séphira préside à la pureté qui est le véritable fondement de toute chose, et elle préside aussi à la force sexuelle, car la vraie puissance est là, dans la force sexuelle. C’est elle qui crée la vie, et c’est elle aussi qui, comprise dans les plans supérieurs, est à l’origine des plus grandes réalisations. Cette phrase signifie donc « c’est à Toi qu’appartiennent les trois régions Malhouth, Iésod et Hod qui représentent le terme de la croissance de Kéther, donc la maturité ».

Le règne, la puissance et la gloire forment une triade qui répète la triade du début : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite ». Le nom, le règne et la volonté, ce sont les séphiroth Kéther, Hohmah et Binah. A la triade d’en haut, Kéther Hohmah, Binah, qui représente la création dans le monde invisible, spirituel, correspond la triade d’en bas, Malhouth, Iésod, Hod qui représente la concrétisation, la formation, la réalisation dans le plan physique.

« AUX SIECLES DES SIECLES » Cette formule correspond à la séphira Netsah dont le nom signifie « éternité ». Ainsi lorsqu’on prononce la phrase « car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles », on se lie aux quatre dernières séphiroth de l’Arbre de la Vie.


Toutes ces demandes ont une signification que seul celui qui possède une compréhension profonde des choses peut découvrir. Lorsque des archéologues se penchent sur des objets oud es monuments très anciens, ils tâchent, d’après les figures représentées, d’après emplacement et le style des constructions, etc ... de déchiffre la mentalité du peuple et de l’époque qui ont laissé ces vestiges, et grâce à ces indices ils entrent dans leurs intentions, devinent ce qu’ils ovulaient dire. Nous aussi, nous pouvons considérer cette prière que Jésus nous a laissée comme une sorte de monument, de site archéologique sur lequel nous devons faire des recherches et nous y découvrirons tout un monde enfoui. Depuis vingt siècles, des millions, des milliards de chrétiens ont récité le « Notre Père », et même s’ils n’étaient pas tellement capables de saisir toute la profondeur de cette prière, ils ont fait d’elle, dans le monde invisible, une formule vivante, un réservoir de forces accumulées. Et vous-mêmes, en la répétant maintenant consciemment, vous vous liez à ce grand réservoir et vous attire à vous toutes ces énergies bénéfiques pour mieux continuer votre travail.

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