J’interpréterai encore pour vous une
page du grand livre de la nature. Les papillons que nous avons l’habitude de
voir voler dans les jardins et les prairies, allant de fleur en fleur, n’ont
pas toujours été ces créatures légères, aériennes… Le papillon est d’abord une
chenille, et la chenille est une bestiole laide et surtout nuisible, car elle
mange les fleurs et les feuilles des plantes et des arbres. Or, les feuilles
sont absolument indispensables à l’arbre : c’est par elles qu’il
transforme la lumière du soleil. Quant aux fleurs, ce sont elles qui donneront
les fruits. En mangeant les feuilles et les fleurs, la chenille porte donc
gravement préjudice à l’arbre, et c’est pourquoi dans les champs et les jardins
les hommes la pourchassent. Voilà la vie de la chenille…
Mais un beau jour, on ne sait pas
pourquoi, la chenille commence à se rendre compte que sa vie n’est pas
tellement fameuse. Elle voit passer dans le ciel des papillons tellement jolis,
colorés, légers, et en se comparant à eux elle se sent lourde et boursouflée.
Elle comprend aussi qu’elle est nuisible et que c’est la raison pour laquelle
les jardiniers veulent la détruire. Alors, elle décide de devenir quelque chose
de mieux et cela commence par le besoin de méditer. Et parce que pour méditer
on a besoin d’être tranquille, elle se prépare d’abord un cocon : elle
sécrète un liquide qui, en se solidifiant, devient un fil résistant. Et c’est
ce fil qui va devenir de la soie ! La soie est une production de la
chenille, et si elle est tellement précieuse, c’est certainement parce qu’elle
a été préparée dans un état méditatif et spirituel, vous comprenez !
Donc, la chenille entre dans une
méditation profonde : elle s’endort. Mais dan son subconscient – pourquoi
n’aurait-elle pas aussi un subconscient, la chenille ? – toutes les forces
et les énergies qui sont en elle commencent à faire un travail sur cette image
qui l’a tellement impressionnée : l’image du papillon. Car les véritables
transformations ne sont jamais réalisées par la pensée, dans la conscience,
mais par les forces du subconscient. Et voilà qu’après un certain temps, du
cocon où la chenille s’était enfermée, sort un papillon qui se nourrit du
pollen et du nectar des fleurs.
A nous maintenant de déchiffrer ce
phénomène pour comprendre ce que nous enseigne l’Intelligence Cosmique par
cette métamorphose de la chenille en papillon.
Jusqu’à une certaine période de son évolution, et cela peut durer des
millions d’années, des milliers de réincarnations, l’être humain est comme la
chenille qui a besoin de manger des feuilles et des fleurs, il satisfait ses
appétits aux dépens des autres. Et il existe tellement de façons de dévorer les
autres ! Mais le jour où, dégoûté de lui-même, il décide de changer, il
cesse peu à peu de manger les êtres – comme la chenille cesse de manger les
feuilles – et il apprend à se nourrir de nectar et de pollen, c’est à dire de
leurs émanations subtiles.
Pour ceux qui savent lire, cette
évolution est inscrite dans une page du grand livre de la nature vivante :
la métamorphose de la chenille en papillon. Et d’ailleurs ce n’est pas
uniquement là qu’elle est inscrite. Etudiez aussi les abeilles. On a beaucoup
écrit sur les abeilles, leur intelligence, leurs mœurs, mais sur ce qu’elles
représentent du point de vue symbolique on ne connaît pas grand-chose. Les
abeilles recueillent le nectar et le pollen des fleurs dont elles font ensuite
une nourriture délectable, le miel. Symboliquement, ce travail n’est autre que
celui de l’Initié. Sans les abîmer, l’Initié prend chez les êtres qu’il
rencontre les éléments les plus purs, les plus subtils, et grâce à ses
connaissances alchimiques, il prépare dans son coeur, dans son âme, une
nourriture, un parfum délicieux. Dans toutes les créatures humaines, m^me dans
les plus déchues, il trouve toujours quelque élément divin, et avec ces
quintessences il produit le miel, c'est-à-dire des radiations qu’il projette
dans l’espace pour la délectation de toutes les créatures : seuls les
êtres capables de réaliser cette alchimie en eux-mêmes savent manifester le
véritable amour.
Vous dites : "J’ai besoin
d’amour, j’ai besoin de beauté…" Vous ne les trouverez que lorsque vous
vous serez habitué à chercher les hommes et les femmes dans le monde des
fluides, des émanations, des radiations, des vibrations. Vous rencontrez un
être magnifique que vous désirez mieux connaître ; eh bien, au lieu
d’essayer à tout prix de vous rapprocher de lui dans le plan physique, apprenez
à écouter les vibrations de sa voix, à capter la lumière de son regard, à vous
réjouir de l’harmonie de ses gestes. Ainsi, peu à peu, vous parviendrez à entre
en relation avec ce qui est le plus subtil, le plus divin chez lui, et vous
goûterez des sensations inconnues, inexprimables. A ce moment-là vous
découvrirez aussi que des hommes et des femmes que vous aviez tendance à
mépriser ou à laisser de côté, sont en réalité des êtres exceptionnels qui,
grâce à ce qui émane d’eux, vous enrichiront beaucoup plus que ne pourraient le
faire d’autres personnes apparemment plus intéressantes ou séduisantes.
Voilà encore un champ d’études très
vaste. Allez-y, faites des essais et analysez-vous. Puisque vous connaissez
maintenant ces vérités, ne les laissez pas de côté pour continuer vos
expériences malheureuses. Car elles seront malheureuses, cessez de vous faire
des illusions. Vous vous êtes aventurés dans des liaisons qui ne vous apportent
que chagrins, déceptions, et vous pensez : "Mais c’est un hasard, on
aurait pu être heureux ". Non jamais de la vie, le bonheur, le
malheur ne sont jamais une question de hasard, de chance ou de malchance. Ils
dépendent de nous. C’est nous qui par notre attitude, notre compréhension des
choses, semons des graines qui nous permettront de récolter soit l’un, soit
l’autre.
Omraam.
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