Quand on m’écoute parler et qu’on est au
courant de tous les événements qui se produisent dans le monde, on trouve bien
sûr, que les sujets que je traite n’ont aucun rapport avec l’actualité. On se
dit : "Mais qu’est-ce qu’il raconte ! S’il savait seulement ce
qui se passe en Espagne, au Portugal, en Irlande, en Pologne, au Liban, ou même
en France, il ne nous entretiendrait pas de choses tellement secondaires".
Et voilà qu’on n’a pas compris, car ce que je vous explique, c’est l’essentiel,
la base ; ce sont des clés pour résoudre tous les problèmes ; ceux de
la vie personnelle d’abord, et ensuite ceux de la vie nationale et
internationale, car tout est lié.
Si je dois maintenant vous parler des
événements politiques ou économiques, à quoi cela servira-t-il ? Il y a
tellement de gens qui en parlent sans apporter de solutions. Ce ne sont que des
constatations, des comptes-rendus, des statistiques, et Dieu sait seulement
s’ils sont exacts. Je laisse donc tous ces problèmes aux autres, et moi je
m’occupe de l’essentiel, de ce qui restera valable pour l’éternité. Et
l’essentiel, c’est la connaissance de l’être humain. L’être humain a un corps
physique, une volonté, un cœur, un intellect, une âme, un esprit, et la
question est donc là : comment il doit travailler avec ces principes qui
seront toujours là présents en lui et qui continueront à lui inspirer sa
conduite. Oui, pendant des milliers et des milliers d’années encore, quels que
soient les événements ou les conditions, l’être humain sera placé devant les
même problèmes : comment penser, sentir, agir, aimer, créer…
Alors, je ne veux pas perdre mon temps
et mes énergies dans des histoires que tout le monde oublie très peu de temps
après. Un nouveau gouvernement, par exemple, voilà de quoi les gens s’occupent
avec passion. Mais combien de temps va-t-il durer, ce gouvernement ?
quelques mois après il sera changé, et il faudra s’occuper d’un autre. Et les
partis politiques… Certains apparaissent, d’autres disparaissent ou changent de
nom, et si vous ne connaissez pas ces noms et ceux des hommes ou des femmes qui
sont à leur tête, vous êtes très mal vu. Que vous ne connaissiez rien du monde
spirituel, cela n’a aucune importance, mais ne pas connaître les débats et les
affrontements du monde politique, voilà qui est grave… Mais c’est misérable,
c’est lamentable, qu’est-ce que ces histoires peuvent bien apporter aux humains
pour leur véritable avenir ?
Vous direz : "Mais on veut
aider notre pays" On ne peut pas l’aider de cette façon, on n’a jamais pu
aider les humains de cette façon. On s’imagine qu’on les aide.. Non, ce ne sont
pas ces discussions et ces bagarres politiques qui peuvent les aider. Qu’est-ce
qu’elle a tellement amélioré, la politique ? Les hôpitaux sont pleins de
malades, les tribunaux pleins de procès, et il faudra bientôt un policier par
habitant. Chacun accuse les autres de travailler à la ruine du pays et au
malheur des citoyens, tandis que lui ne pense qu’à la patrie, au bonheur du
peuple, et une fois qu’il sera élu, on verra ce qu’on verra… Malheureusement,
on ne verra que ce qu’on a déjà vu. C’est parce que personne ne s’étend sur cet
"intérêt du pays" qu’il y a tellement de partis, et de plus en plus.
Mais à quoi servent toutes ces divisions ? Il faut voir l’ensemble, un but
unique à atteindre, un but définitif, et non s’arrêter sur un point particulier
et se battre pour des objectifs insignifiants qui seront bientôt remplacés par
d’autres.
Je ne dis pas que tous se trompent, non,
chacun de son point de vue a raison. Mais vis-à-vis de l’ensemble, tous
commentent des erreurs. L’égoïste qui arrange les choses pour satisfaire ses
désirs et ses convoitises, s’attire fatalement les reproches des autres, et il
ne comprend pas, parce que vis-à-vis de lui-même tout est logique, tout est en
règle. C’est ce qui se passe aussi avec les politiciens. Tout ce qu’ils disent
est absolument vrai, logique et convaincant, mais d’après leur point de vue.
Combien de fois on en fait l’expérience. Un homme politique expose ses points
de vue, et tels qu’il les présente, on se dit : "Eh oui, il a
raison…"Mais voilà que son adversaire lui répond avec des arguments
totalement opposés, mais qui sont, eux aussi, si convaincants qu’on se dit à
nouveau : "Il a raison". Et puis arrivent un troisième, un
quatrième dont les opinions paraissent tout aussi justifiées que les précédentes.
Alors, que se passe-t-il ? Ceux qui les écoutent se prononcent en fonction
de leurs intérêts particuliers, c’est normal. Ils ne réfléchissent pas que
point de vue de la totalité, du point de vue universel, leurs choix ne sont pas
absolument valables.
Quand un enfant veut quelque chose, il
est persuadé d’avoir raison et il est étonné que ses parents puissent s’opposer
à ses désirs. D’après le degré de compréhension auquel l’enfant est arrivé, ce
qu’il désire est absolument légitime. Or voilà qu’il constate que d’autres, là,
méchants, incompréhensifs, lui mettent des obstacles, et il est révolté. C’est
exactement ce qui se passe avec le monde entier, parce que la majorité des
humains sont encore des enfants égoïstes. Chacun tire la couverture de son côté :
"D’après moi c’est comme ci, d’après moi c’est comme ça…" Oui, mais
ce "d’après moi" est tellement limité ! Il faut maintenant
acquérir une conscience plus large pour être capable non seulement de se
prononcer d’après soi, d’après son point de vue et ses désirs individuels, mais
aussi d’entrer dans la situation des autres pour modifier ou compléter ce point
de vue. Mais vous avez entendu comment le public commente les débats politiques
télévisés ? On dirait qu’il vient d’assister à un match de boxe :
"Vous avez vu comment X a répondu à Y ! ça alors, qu’est-ce qu’il lui
a dit !... Ah ! quel coup ! Comme il l’a assommé ! …
Vraiment, que peut-il sortie de bon de tous ces affrontement s ? Tant que
l’homme ne possède pas une conscience suffisamment vaste et impersonnelle, il
ne voit les choses que d’après lui, et "sa" vérité, qui n’est qu’un
morceau de la vérité, va combattre la vérité de tous les autres. C’est pourquoi
la terre n’est qu’un champ de bataille.
Je vous l’ai dit, moi j’ai choisi le
sujet le plus important : l’être humain, parce que tout est là. Je ne suis
pas hostile aux hommes politiques, pourquoi le serais-je ? Ils ne sont pas
plus mauvais que les autres, beaucoup veulent sincèrement le bien de leurs
concitoyens et travaillent aussi sincèrement à résoudre les problèmes qui se
posent à l’échelle internationale. S’ils arrivent à commettre tellement
d’erreurs, c’est qu’ils se lancent dans la politique sans être conscients
qu’ils ont choisi un «métier » particulièrement difficile pour lequel ils
ne sont pas vraiment préparés. Car il ne suffit pas de faire des études ;
les sciences politiques, l’économie, les finances, le droit, la diplomatie,
etc., c’est très bien, mais c’est insuffisant. Faire de la politique, c’est
être confronté à la nature humaine, tellement compliquée, tellement
imprévisible : Et ceux qui se lancent dans cette aventure sont exposés à
toutes les tentations que présente le pouvoir, mais aussi aux pressions de leur
entourage ; et s’ils ne sont pas vigilants, s’ils ne possèdent pas une
grande force de caractère, ils peuvent se laisser entraîner, quelquefois même
involontairement, à des actes répréhensibles, ou encore ils peuvent être
démolis par la dureté des affrontements.
Je regarde la télévision, et je suis
souvent frappé de constater les changements qui se lisent sur les visages de
certains hommes politiques. Quelque temps auparavant on les sentait pleins
d’élan, d’enthousiasme, de certitude, animés sincèrement par un idéal, et puis
peu à peu, on voit leur visage se fermer, leurs traits, leur regard et le ton
de leur voix de durcir, et on comprend qu’ils ont pris des coups auxquels ils
ne s’attendaient pas. Quand je vois ça, je suis triste, je me dis :
"les pauvres, c’est dommage, mais comment les aider ?" Car les
hommes politiques peuvent faire beaucoup pour leur pays et pour le monde
entier, mais à condition de comprendre que la seule politique valable est une
politique inspirée par la Science initiatique qui représente la nature humaine,
ses forces, ses faiblesses, ses besoins, et les conditions morales, affectives,
spirituelles dans lesquelles elle peut s’épanouir. Tant qu’on ne possède pas
ces connaissances, la politique ne peut conduire qu’à des impasses ou à des affrontements
sanglants.
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