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mercredi 16 avril 2014

Les Lois de la nutrition



Les humains comprendraient mieux les lois qui doivent régir leurs relations mutuelles s’ils avaient réfléchi aux lois qui régissent la nutrition. Vous direz que vous ne voyez pas le rapport ?... Alors, je vais vous le montrer.

Dans tout ce que nous mangeons : fruits, légumes, fromages, poissons, etc., il y a le plus souvent quelques choses à enlever : un noyau, une peau, une croûte, des arêtes… Et s’il n’y a rien à enlever, il faut au moins laver ou essuyer les aliments. Donc, avant de manger, on doit prendre quelques précautions afin de ne pas se blesser le palais, se casser une dent ou se détraquer l’estomac. Eh bien, il y a de ces faits une leçon à tirer. Laquelle ?

C’est qu’avant de se lier à quelqu’un, avant de l’accepter dans son cœur, dans son âme, il ne faut pas s’imaginer qu’il est déjà tout prête à être absorbé, digéré. Que fait le sage ? Quand une personne se présente devant lui, il la considère comme il le ferait d’un fruit succulent, bien sûr, mais un fruit qu’il faut laver ou peler avant de le manger. Le sage est prudent, il sait que pour chaque créature il y a un triage à faire entre les manifestations de sa nature inférieure et celles de sa nature supérieure.

Vous direz : "Quoi ? Trier ? Mais si on aime quelqu’un, on ne trie pas, on le prend tout entier" Eh bien, comme vous voudrez, mais vous paierez cher cet aveuglement. Sous prétexte qu’ils éprouvent de la sympathie, de l’amitié, de l’amour pour quelqu’un, les humains refusent de réfléchir, de regarder, ils se précipitent pour l’"avaler", exactement comme les chats avalent les souris ; avec la peau et les intestins. Et ensuite, ils se plaignent d’être déçus, trahis, abandonnés. Mais pourquoi ont-ils la mentalité du chat ? Pourquoi se sont-ils dépêchés de "manger" cette femme ou cet homme, c’est à dire pourquoi le sont-ils acceptés dans leur cœur sans faire un triage, sans se demander avec quelle partie de ces êtres ils entraient en relation ? Et une fois qu’ils ont fait une expérience malheureuse, la pensée ne leur vient pas qu’ils sont eux aussi responsables parce qu’ils ont manqué de discernement ; non, non, ce sont toujours les autres qui sont coupables. Et avec cette attitude ils s’exposent évidement à de nouvelles déceptions.

Alors, maintenant il faut s’analyser. Quand vous devez entrer en relation avec quelqu’un, si vous êtes honnête, vous constaterez que vous avez tendance à prendre pour critère ces sentiments superficiels que sont la sympathie et l’antipathie. Du moment que vous vous sentez attiré ou repoussé par quelqu’un, vous croyez que cette sensation est absolument infaillible et qu’il faut la suivre. L’attraction et la répulsion sont des réactions instinctives tout à fait naturelles, mais qu’est-ce qui les inspire ? Voilà sur quoi on doit réfléchir.

Ce n’est pas l’intuition ou la clairvoyance concernant les êtres qui produit en vous les mouvements de sympathie et d’antipathie, non, ce sont des attractions ou des répulsions qui ont une origine physique, biologique et pas du tout spirituelle. Une personne a dans la structure de son corps physique, de son visage, des éléments qui sont en affinité ou au contraire en opposition avec certains éléments appartenant à votre propre structure, et c’est pour cela que vous vous sentez attiré ou repoussé. Si vous vous donnez la peine de réfléchir et d’étudier la question, il se peut que vous trouviez de graves défauts chez ceux qui vous sont tellement sympathiques, et au contraire des qualités et des vertus chez d’autres qui vous sont antipathiques.

Je ne critique pas le fait d’avoir des sympathies et des antipathies, c’est normal. Chaque jour, partout où vous allez, vous croisez en passant des hommes et des femmes, et bien que vous ne les connaissiez pas, leur visage, leur silhouette, leur démarche vous inspirent toutes sortes d’impression et de sensations. C’est tellement vrai que Baudelaire, mentionnant certaines de ces brèves rencontres imprévues et parfois bouleversantes qui peuvent se faire dans une grande vile, parlait de "sainte débauche".

La sympathie et l’antipathie sont des impulsions tout à fait naturelles, mais ce ne sont pas des critères infaillibles puisqu’elles sont une origine biologique. Vous ne savez pas ce qui chez les êtres vous attire ou vous repousse, et vous ne savez pas non plus ce qui, en vous, est attiré ou repoussé. Est-ce votre Moi divin qui rencontre le Moi divin chez les autres, ou est-ce votre moi inférieur qui rencontre leur moi inférieur ?... Eh oui, voilà un vaste sujet de réflexion. Quand vous entrez en relation avec une personne, vous devez vous demander quelle est la nature des mobiles qui vous poussent. Si vous la recherchez pour qu’elle vous procure du plaisir, des avantages matériels, qu’elle satisfasse vos caprices, vous soutienne dans vos projets plus ou moins "catholiques", sachez que la nature égocentrique de ces mobiles n’ira pas toucher la meilleure partie d’elle-même. Et si elle satisfait vos désirs, si grâce à elle vous réussissez dans vos entreprises, comme c’est vous qui l’aurez poussée à se manifester dans les plans inférieurs, cette relation finira par empoisonner votre vie psychique.

Dans les relations que vous cherchez à établir avec les êtres, le premier point à considérer, c’est vous, vos intentions, vos désirs, l’attitude que vous allez avoir. Avant de vous préoccuper de savoir s’il s vont répondre à vos souhaits, interroger-vous sur la nature des demandes que vous allez leur adresser. Imaginez que vous fassiez la connaissance d’un être merveilleux..  Cela ne suffit pas : si vous n’êtes pas attentif, scrupuleux, qu’allez-vous lui apporter en le fréquentant ? Et qu’allez-vous aussi attirer sur vous-même ? Car toute créature humaine, quelle qu’elle soit, est faite de deux natures, inférieure et supérieure, et si par vos convoitises vous vous adressez à sa nature inférieure, vous faites du mal à cette créature ; alors ne vous plaignez pas ensuite si c’est sa nature inférieure qui vous répond. Si vous vouliez des réponses bénéfiques, il fallait que vos désirs soient en affinité avec sa nature supérieure. Eh oui, c’est cela véritablement aimer son prochain. Et en l’aimant de cette façon vous vous aimez aussi vous-même.

Mais croyez-vous que les humains ont compris cela ? Dans leur désir de s’attirer l’amour, l’amitié ou la sympathie des autres, ils tâchent de leur plaire en leur faisant des cadeaux, en cédant à leurs caprices. L’homme offre des bijoux ou une voiture à une femme pour satisfaire sa vanité, la femme s’applique à satisfaire la gourmandise et les appétits sexuels de l’homme, et pendant ce temps leur âme et leur esprit sont en train de mourir d’inanition. Mais qu’importe ? Ils s’aiment, paraît-il ! Oui seulement la question est de savoir combien de temps durera cet amour et surtout ce qu’il va leur apporter.

Nous devons donc méditer la leçon que la nature nous donne chaque jour par le moyen de la nutrition. Il n’y a rien de plus merveilleux qu’un fruit, et pourtant quels sont les fruits que l’on peut manger sans enlever quelque chose ? Aucun. Eh bien, il en est de même avec les êtres. Quand vous avez des relations avec eux, quand vous les regardez, leur parlez, les écoutez, c’est comme si vous étiez en train de les goûter, de les respirer. Or, que faites-vous la plupart du temps ? Que ce soit dans les relations de couple, avec des amis ou même dans la famille, vous avalez tout, vous ne faites aucun triage pour sentir cette vie subtile qui est là cachée, la vie de leur âme, de leur esprit, et pour la respecter. Vous ne pensez pas qu’il est temps d’abandonner ces attitudes préhistoriques ?


Je sais qu’il n’est pas habituel de voir dans les relations humaines des processus identiques à ceux de la nutrition ; pourtant la réalité est là.

Omraam

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