Ceux qui sentent que
la terre ressemble à une jungle n’ont pas tellement tort. Et quand on
s’aventure dans la jungle, on tombe totalement sur des fauves, des reptiles,
des insectes venimeux. Toutes ces créatures sont bien adaptées à ce milieu et
se sentent là chez elles. Si vous voulez vous y installer et imposer votre loi,
elles se défendent : "De quel droit venez-vous chez nous ? Ce
territoire nous appartient" Et elles vous piquent, vous mordent et vous
donnent des coups. Eh bien, de la même façon, la terre appartient à des êtres
qui y sont solidement installés pour faire leurs trafics et ils se battent pour
tout accaparer. Mais cela ne durera pas
éternellement, car la terre est prédestinée à devenir comme le Ciel,
l’habitacle des fils et des filles de Dieu.
Jésus a dit :
"Bienheureux les doux (d’autres traducteurs disent les débonnaires)
car ils hériteront de la terre". Vous voyez, il n’a pas dit que la terre
appartient aux doux ou aux débonnaires, mais qu’elle leur appartiendra, ils en
hériteront ; c’est une promesse pour l’avenir. Quant aux autres, les
violents, qui ne pensent qu’à élargir leurs possessions et à les défendre bec
et ongles, leur entreprise est d’avance vouée à l’échec ; mais en
attendant ils sont là, bien accrochés.
Combien de gens se
demandent : "Mais pourquoi le Ciel ne se décide-t-il pas à intervenir
lui-même pour changer le monde " Bien sûr, il pourrait le faire, mais sans
le consentement et la bonne volonté des humains, ce serait inutile ; ils
ne comprendraient pas, ils n’apprécieraient pas, et très vite ils
retourneraient aux mêmes désordres, aux mêmes affrontements. Le Royaume de Dieu
ne peut pas être une réalisation matérielle avant d’être une réalisation
spirituelle. Il n’y a que des matérialistes pour s’imaginer que le Royaume de
Dieu va se décréter un beau matin, que les humains en se réveillant vont
découvrir la paix, l’harmonie et l’abondance installées pour toujours. Le
Royaume de Dieu est d’abord un état de conscience, et c’est donc aux humains à
changer leur état de conscience par un savoir approprié. Le Ciel ne peut pas le
leur imposer, il faut que la volonté de changement vienne d’eux. Alors, si à
cause de ce qu’ils ont souffert, des leçons qu’ils ont reçues, ils veulent
vraiment améliorer les conditions de vie sur la terre, le reste se fera
automatiquement : le Ciel répondra à leurs souhaits en déclenchant
d’autres forces, d’autres courants. Mais cela doit venir d’eux : c’est
ensemble et consciemment qu’ils doivent obtenir l’intervention du monde divin.
S’ils n’insistent pas, ils n’obtiendront rien.
Sur plus de six
milliards d’individus qui sont sur la terre, combien y en a-t-il, croyez-vous,
qui souhaitent vraiment la paix et le bonheur de l’humanité ? Leurs voix
sont étouffées par les voix de ceux qui, consciemment ou inconsciemment, ne
cherchent qu’à dominer les autres et à s’enrichir à leurs dépens. C’est
pourquoi, lorsque les entités célestes en haut regardent "les bulletins de
vote", elles sont obligées de laisser encore l’humanité souffrir. Sans s’en
rendre compte, les humains participent, pour le bien ou pour le mal, dans une
entreprise collective. Si les voix bénéfiques, les voix lumineuses sont en plus
grande quantité, ou même si elles ne sont pas en plus grande quantité mais
qu’elles soient plus puissantes, plus convaincantes, la décision sera prise en
faveur du Royaume de Dieu. Mais il faut que les humains eux-mêmes fassent
penser la balance dans ce sens, car en haut les esprits lumineux
n’interviendront pas : ils se contentent d’enregistrer les votes.
Dieu a voulu que la
créature humaine soit libre de choisir sa destinée, et ni les Anges ni les
Archanges n’ont le droit d’enfreindre cette loi ; si les humains décident
de se casser la tête, ils sont obligés de les laisser faire. Ils savent qu’ils
ont l’éternité devant eux pour apprendre, souffrir et s’assagir, ils ne sont
pas pressés. La preuve, regardez : des millions d’années sont passées
depuis que l’humanité existe et ils n’interviennent pas dans ses affaires, ils
sont patients, il attendent. C’est nous qui devons être actifs et pressé de
tout améliorer.
Donc, que ce soit
clair, jamais les Intelligences sublimes ne décideront de se mêler des affaires
des humains pour manifester leur volonté ou leur pouvoir. C’est aux humains de
le leur demander. Vous direz : "Mais beaucoup demandent. On les voit
dans les églises, les temples, les mosquées, les synagogues…" Oui, mais
ils demandent si faiblement, si distraitement, et même si égoïstement. Ce n’est
pas vraiment le Royaume de Dieu qu’ils demandent, c’est à dire les conditions
pour que les hommes et les femmes du monde entier puissent se libérer,
s’épanouir. Ils prient pour que leur religion, leur pays ou leur parti,
c'est-à-dire leurs intérêts triomphes sur ceux des autres, ils prient pour
arranger leurs affaires ; et évidemment tous ces désirs et ces pensées
disparates ne peuvent pas former une puissance suffisante pour déclencher les
courants bénéfiques qui amèneront le Royaume de Dieu.
Comment le Royaume
de Dieu viendrait-il alors que le cœur et l’intellect des hommes sont remplis
de désordre et d’égoïsme ? Les transformations extérieures véritables ne
peuvent se faire qu’après les transformations intérieures, parce que le monde
extérieur est un reflet, une concrétisation, une matérialisation du monde
psychique. Rien ne peut venir extérieurement qui ne soit d’abord venu
intérieurement. Comment un homme stupide fera-t-il quelque chose d’intelligent,
puisque intérieurement l’intelligence lui manque ?
"chercher le
Royaume de Dieu et sa Justice et tout le reste vous sera donné par
surcroît". Oui, tous ceux qui cherchent le Royaume de Dieu sentent que
réellement tout le reste leur est donné. Et même je trouve que tout le reste,
cela ne vaut pas la peine : qu’est-ce que c’est "tout le
reste" pour celui qui possède déjà le Royaume de Dieu au-dedans de
lui ? D’ailleurs, il n’est pas dit : quand vous aurez le Royaume de
Dieu, tout le reste vous sera donné, non, mais quand vous le chercherez.
C'est-à-dire qu’avant même qu’il soit réalisé, seulement en le cherchant, en
vous concentrant sur lui, en le souhaitant, en le désirant de toutes vos
forces, sans rien d’autre à côté qui vous tente ou vous en éloigne, tout le
reste vous sera donné. Alors, "tout le reste", ce qui n’est pas le
Royaume de Dieu, qu’est-ce que c’est ? Eh bien, ce sont les bonnes
conditions, le temps, la santé, les amis, la liberté… Voilà ce que c’est,
"tout le reste" : les conditions pour le réaliser. Car le
royaume de Dieu embrasse tous les bonheurs possibles, toutes les bénédictions.
Alors, que reste-t-il à souhaiter ? Rien.
C’est la destinée de
l’homme d’être insatisfait et d’avoir toujours quelque chose à chercher, à
réclamer. Alors, que ceux qui sont affamés et assoiffés de véritable justice ne
cherchent que le Royaume de Dieu, en sachant que c’est là qu’ils trouveront le
sens de la vie. Quoi qu’il leur arrive, ils avent qu’ils sont des ouvriers dans
le champ du Seigneur et ils se sentent comblés, heureux, soutenus, parce qu’ils
participent à un grand travail. Ils ne sont pas seuls, ils ne sont pas
abandonnés.
Alors, dès
aujourd’hui au lieu de travailler pour eux-mêmes, pour leurs besoins, leur
satisfaction, que tous disent : "Désormais, je veux travailler pour
le Royaume de Dieu et sa Justice". Et même s’ils sont inconnus sur la terre,
leur nom est écrit dans le Livre de la Vie et ils sont comblés par les
bénédictions du Ciel. Rien n’est plus glorieux que de s’engager dans ce
travail. Oui, il faut aller toujours plus loin, avoir des aspirations toujours
plus larges, plus vastes ; c’est cela qui donne véritablement un sens à la
vie.
Que perdrez-vous si
vous changez le but de votre existence ?
Même si vous êtes
faible, même si vous n’êtes ni instruit ni préparé, cela n’a aucune
importance ; tous sont acceptés dans ce travail pour le Royaume de Dieu.
La preuve, c’est que lorsque Jésus a prononcé cette phrase, il ne s’adressait
pas à une élite, mais à la foule qui l’avait suivi sur la montagne. Même si ce
n’est que pour apporter une pierre, vous
participez, et vous recevez le même salaire que ceux qui sont venus les
premiers. C’est dit dans les Evangiles ; les ouvriers de la dernière heure
ont reçu le même salaire que ceux qui étaient venus les premiers. Il se peut
que vous ayez été parmi les premiers ouvriers ; oui, mais si vous avez
travaillé lentement, sans amour, sans conviction, vous ne serez pas tellement
récompensé. Parce que, dans ce travail, c’est la participation qui compte, la
qualité de votre participation, et non le nombre d’heures pendant lesquelles
vous avez travaillé. Certains arrivent un peu plus tard, mais ils se mettent au
travail avec une telle ardeur ! Et c’est cette ardeur qui est la plus
importante dans le monde divin. L’homme est récompensé d’après l’intensité de
sa pensée et de son amour.
Omraam.
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