Conférence tenue par le Maître Peter Deunov le 5 octobre 1914 (calendrier
julien) à Sofia - "Deux hommes
montèrent au Temple pour prier : l'un était pharisien, et l'autre collecteur
d'impôts".
Vous demanderez sûrement ce qu'il y a d'étonnant à ce que deux hommes – l'un
pharisien et l'autre publicain – soient entrés dans le temple. En réalité, pour
ceux qui comprennent les choses il n'y a rien d'étonnant, mais pour ceux qui ne
les comprennent pas, tout est étonnant. Pour ceux qui comprennent, toute chose
a son sens, mais pour ceux qui ne comprennent pas, tout est non-sens.
Je prendrai ces deux hommes -le pharisien et le publicain – comme sujet de ma
conférence actuelle. Ces deux personnes sont des représentants remarquables
d'une culture très ancienne. Comparons parallèlement leurs traits distinctifs
pour jeter une lumière sur leurs mœurs et leur caractère spirituel.
Le mot "pharisien " provient du mot hébreu "parach " qui
signifie séparer. Il y a aussi le mot arabe " farsi " qui provient de
la même racine et signifie quelque chose de forme parfaite; savoir une langue
" farsi " entend la maîtriser très bien. Le Christ présente dans ce
chapitre deux types distinctifs. Un peintre de talent, qui connaît bien la
science de l'homme, aurait peint ces deux types avec tous leurs traits
distinctifs; et ce tableau impeccable aurait mérité d'être exposé dans chaque
maison à titre de modèle. Quels sont les traits frappants du pharisien et quels
sont ceux du publicain ? Il ne suffit pas de dire : " il est pharisien
" ou " il est publicain ", mais il nous faut connaître les
aspects extérieurs de leurs visages, de leurs mains, de la constitution de
leurs corps, de la structure de leurs têtes. Après il faut découvrir les
particularités de leur for intérieur.
C'est de cette façon seulement que nous
pourrons nous expliquer l'idée que nous suggère le texte et en profiter. Le
Christ a été un grand artiste, Il a donné les traits distinctifs de ces deux
caractères et d'après eux je décrirai le pharisien et le publicain. Mais vous direz : " Comment pourrez-vous décrire un homme uniquement
d'après les quelques mots qui sont dits de lui ? " – C'est une science. On
peut le décrire. Il y a des savants qui se sont occupés d'anatomie comparative,
ont étudié la structure des animaux et si vous leur donnez la plus petite
parcelle d'un animal antédiluvien, ils peuvent décrire sa taille, juxtaposer
tous ses os, mettre ses muscles et ses tendons et de cette façon restituer la
forme disparue. Si vous donnez à un botaniste expert une seule feuille de
quelque plante, il est capable de vous décrire l'arbre entier. En me référant à
peu près à la même loi je tâcherai de vous décrire le pharisien et le
publicain, de vous montrer comment ils sont.
Mais vous me direz : " qu'y a-t-il de commun entre ces deux-là qui ont
vécu il y a deux mille ans ? " – Deux types humains habitent dans le monde
– des pharisiens et des publicains; c'est à partir d'eux que plusieurs autres
sont issus, mais ces deux-là demeurent les types principaux. Vous pouvez appartenir
soit à l'un, soit à l'autre type – peu importe que vous soyez prêtre ou non,
que vous soyez noble ou non, que vous soyez savant ou non, que vous soyez
philosophe, homme ou femme. Ces deux caractères s'entremêlent et ressortent
dans la vie de tout le monde. Ils demeureront pour toujours les types
distinctifs dans l'histoire humaine. L'art du Christ consiste notamment dans le
fait qu'Il a su les exprimer en très peu de mots et les présenter d'une manière
si évidente.
Les apparences du pharisien sont présentables. C'est un homme bienséant,
vigoureux, svelte, de grande taille – 175-180 centimètres, plus haut que
l'ordinaire. Bras, mains et doigts – très longs. Pouce – long, symétrique;
indice d'opinions élaborées, présence de volonté et d'intelligence. Index –
égal à l'annulaire; cela montre que si une idée naît en lui, il la met en
exécution jusqu'au bout. Son système digestif est en bon état, quant au manger
et au boire il est sobre, il n'a pas les faiblesses du glouton, son goût est
raffiné. Sa taille est très fine. Il a dépassé les quatre périodes et il est
entré dans la cinquième période, c’est à dire il vient d'atteindre sa 45-ème
année. Ses épaules sont un peu arrondies ; le visage un peu allongé en forme de
poire, avec un système nerveux bien développé. Mâchoire correctement formée, au
menton allongé et pointu – signe d'un esprit souple et vif. Bouche de dimension
moyenne, lèvres – pas trop épaisses, ni trop minces aux commissures un peu
élevées à un sourire de mépris comme s'il voulait dire " Les gens, c'est
la foule "; sans jamais l'exprimer à haute voix. Yeux – gris cendrés.
Sourcils – arqués, un peu penchés comme les branches d'un vieil arbre – homme
qui vit longtemps et qui a l'expérience de la vie. Front – beau, très haut;
dans sa base au-dessus du nez – saillant; indice d'un homme à forte
individualité, à l'esprit observateur et pratique. Les régions des tempes –
moyennement développées. Oreilles – régulières et collées près de la tête;
indice d'ordre matériel. Les poils de la barbe – un peu rares et rougeâtres ;
indice d'impulsion et d'obstination.
Tête – ovale, mesure totale autour des
oreilles – 56-60 centimètres; la région du sommet de la tête est fortement
développée et élevée – indice d'un grand sang-froid, d'estime de soi,
d'orgueil, d'exigence et de vanité. Il possède un sens religieux, mais borné;
il fait preuve de pitié, mais uniquement envers lui-même et ses proches
parents. Visage – très pâle, blanc, à nez de type gréco-romain. Un homme ayant
un goût esthétique, mais qui manque de poésie et d'amour de la Nature, du
sublime et de l'idéal.
Un homme de foi ferme, mais qui croit
uniquement en sa raison ; un homme de grande espérance, mais qui espère
uniquement en sa propre force. Il a de la religion, mais dans cette religion il
ne respecte et ne vénère que lui-même. Si nous entrons dans son temple, nous y
trouverons en première place non l'image de Jésus Christ, mais son propre
portrait ; et à la place de la Sainte Vierge, de Jean-Baptiste et des autres
saints – une rangée de ses ancêtres qu'il encense et honore de prières : "
glorieuse, grande est ma famille ". Un homme intelligent qui
recueille des connaissances dans la vie, qui connaît bien la Kabbale et les
principes de la civilisation de ce temps-là. S'il avait vécu à notre époque, il
serait passé pour un écrivain, un philosophe, un peintre, un homme d'Etat ou un
chef spirituel éminent.
Pourquoi le Christ met-Il en évidence ce type ? Qu'y a-il de mauvais dans sa
prière ? Chez le pharisien on remarque une philosophie qui est tombée en
désuétude – c'est un homme qui ne vit qu'avec le passé, mais qui laisse
échapper le présent et l'avenir; un homme qui est tombé amoureux – comme une
jeune fille ou un jeune homme – de son portrait, partout où il va, il ne voit
que lui. C'est étonnant de tomber amoureux de sa propre image !
Un jour j'observais un écrivain bulgare : il s'était assis très en vue, près de
lui il y avait une glace; il s'est mis à fumer, il s'est retourné et il s'est
miré dans la glace comme s'il se disait : " Je suis beau, je fais
impression. " Il continue de fumer et de poser devant la glace. Si un jour
cette glace se brise, son bonheur se brisera aussi.
Le pharisien est semblable à ce type, amoureux de lui-même. Et vous voyez,
lorsqu'il s'adresse à Dieu, comme ses mots sont intéressants : " Mon Dieu,
je Vous remercie de ne pas être comme les autres humains, mais d'être supérieur
à eux. " Mais c'est précisément sur ce point que sa philosophie est
erronée car Dieu a créé tous les humains. " Je ne suis pas comme les
autres humains "; et cependant qui es-tu ? Un ange ? – Tu ne l'es pas; tu
es fait de la même pâte et dans tes veines coule le même sang. Il veut se
mentir à lui-même ainsi qu'à Dieu. Voilà le premier mensonge qu'il fait. Et
Dieu lui dit : " Tu ne dis pas la Vérité. "
L'assertion du pharisien est négative : il ne se compare pas avec ceux qui sont
supérieurs à lui – les anges, mais avec les types inférieurs, avec les
criminels, en disant qu'il n'est pas comme eux. Supposons que je me compare
avec de la vermine et que je dise : " Je Vous remercie, Seigneur, de ne
pas être comme ces bœufs, ces ânes, ces chiens, ces lézards, ces serpents
"; quelle comparaison puis-je faire avec eux ? C'est une faiblesse qu'on
trouve chez tous les humains. Autrefois, il y avait une tendance en Bulgarie
parmi les lycéens et les étudiants lorsqu'ils étudiaient la vie des grands
écrivains, par exemple de Shakespeare, à acquérir ses défauts car ils ne
possédaient pas ses côtés positifs. " Attends, est-ce que je les possède
moi-aussi ? "; et après les avoir trouvés en eux-mêmes, ils se disent :
" Je suis comme Shakespeare, je suis génial. " Ils étudient le
caractère de Schiller, cherchent quelque côté excentrique de sa nature et après
l'avoir trouvé en eux-mêmes, ils disent : " Moi aussi, je suis
comme Schiller. " En étudiant toute une galerie de caractères, ils
disent : " Nous sommes de grands hommes. " Grands, oui, mais dans le
sens négatif; grands hommes qui possèdent moins un sou. Je préfère un homme qui
possède zéro sou car il n'a rien à prendre, mais au moins il ne doit rien.
Le pharisien aussi fait la comparaison et dit : " Je Vous remercie,
Seigneur, de ce que je ne suis pas comme l'autre – pilleur. " Dieu lui dit
: " Si Je t'avais mis à sa place, que serais-tu devenu ? " Autrefois,
un ange regardant du Ciel comment un homme péchait, s'est adressé à Dieu et Lui
a dit : " Comment peux-Tu tolérer cette basse créature ? Si j'étais à Ta
place, je l'aurais enlevée de la surface de la Terre. " Dieu a envoyé
l'ange s'incarner sur la Terre et l'a laissé dans la même condition; et l'ange
a commis deux fois plus de péchés que l'homme qu'il avait jugé. Donc, l'homme
ne doit pas juger les gens pour leurs actes depuis la place où il est car, à
leur place, lui aussi aurait commis les mêmes fautes.
Plusieurs sont venus près de moi pour me dire : " Nous ne sommes pas des
gens si méchants, nous sommes bien élevés car nous sommes issus d'une famille
noble. " Je ne doute pas de vos paroles, je crois profondément dans mon
âme à ce que vous me dites; nous sommes tout issus de famille noble, cela je le
maintiens. Mais vos ancêtres ainsi que les miens n'ont pas été aussi nobles que
ce que vous et moi pensons; plusieurs d'entre eux ont été de mauvais
garnements, des criminels, des malfaiteurs et les derniers des vagabonds. Le
témoignage que Dieu a écrit pour eux, vous et moi le portons sur nous. Les
choses peuvent avoir une certaine apparence bienséante, mais il leur manque le
contenu correspondant. Que nos ancêtres n'aient pas été pas si purs comme je le
suppose, est mis en évidence par les mauvais traits de caractère que nous
manifestons au moins deux fois par jour et que nous avons hérité d'eux. Si ton
grand-père et ta grand-mère, ton père et ta mère sont purs et bons comme des
anges, d'où sont venues ces mauvaises qualités et leurs manifestations dans ta
vie ? Si on met dans un liquide un peu de substance amère ou de poison, son
goût se fera sentir et se manifestera; on devinera que dans le bon est mélangé
quelque chose de mauvais. Donc, les gens embrassant la philosophie de ce pharisien, nous pouvons les
appeler "conservateurs ", du parti conservateur, des gens ayant une
bonne opinion de soi. Ce n'est pas mal que quelqu'un ait une bonne opinion de
soi, à condition que cette opinion soit correcte et non mêlée d'amertume. Le
plus grand conservateur et régulateur dans la Nature c'est l'azote qui
interrompt toute combustion, étouffe toute vie. L'azote c'est l'élément le plus
ancien, le mieux équilibré dans la Nature. Mais s'il était demeuré seul dans la
Nature, ce serait une nature morte. Cependant, le monde organique lui doit beaucoup...
Le pharisien s'adresse à Dieu non pour qu'Il l'aide à atténuer certaines
rudesses de son caractère – pas du tout; il ne fait que remercier de ne pas
être comme les autres humains – blasphémateur, pillard, meurtrier, adultère.
C'est justement en qualité de scribe et de philosophe qu'il devrait s'arrêter
sur les causes qui génèrent le blasphème, le pillage, le meurtre, l'adultère.
Lorsque nous rencontrons des gens qui nous sont inférieurs, selon
l'Enseignement du Christ, il ne faut pas les juger dans notre âme, mais en
tirer une leçon, trouver les causes qui les ont amenés à cette basse condition,
et s'il existe en nous quelque chose de leurs mœurs, le déraciner. Car Celui
qui a fondé les grandes lois dans la Vie dit : " Ne jugez pas pour ne pas
être jugés. " Dans ces mots il y a un sens profond et celui qui les a
compris, a pénétré la loi suprême du bien humain. Les zoologues contemporains
étudient les animaux et ont donné au monde de nombreux travaux de valeur, mais
personne n'a pas encore examiné les causes profondes qui les créent. Pourquoi,
par exemple, certains d'eux ont des cornes, et d'autres non, pourquoi certains
sont reptiles et d'autres marchent à quatre pattes; pourquoi certains mangent
de la viande et d'autres paissent de l'herbe; pourquoi ils sont privés de
l'intelligence humaine. Les raisons en sont profondes et leur logique est
incompréhensible pour certains d'entre nous.
Quand les gens pénétreront ces raisons
profondes, ils arriveront à la philosophie raisonnable sur laquelle est fondée
la future structure de la société – " l'aube de la nouvelle civilisation
". Toute la civilisation contemporaine est fondée sur les conceptions du
pharisien, c'est une civilisation pharisienne.
Cette civilisation où les gens se
distinguent par la forme, par l'apparence, par l'étiquette, est née dans le
passé éloigné de l'Egypte, des Indes, du Babylone, de la Chine, de la Perse, de
la Judée, de la Grèce, de Rome. Elle est actuellement présente en Europe aussi,
recouverte d'un beau manteau chrétien. Je ne dis pas que dans ses fondements
elle est mal bâtie, mais je dis qu'à la forme doit toujours correspondre le
contenu. Sans cela, la forme demeure une simple coquille où seuls des parasites
peuvent vivre. On dit : " Il a des yeux merveilleux. " Et alors ?
" Ils sont jolis. " En quoi consiste leur beauté ? – " Et bien,
ils sont brillants, agréables. " En quoi notamment sont-ils agréables ? Le
nez de quelqu'un était beau, présentable.
En quoi consiste cette beauté ? Sa bouche
était belle, régulière. En quel rapport ? Chez les gens il existe des
conceptions à propos de certaines choses qu'on ne peut pas exprimer : à savoir
que dans les yeux noirs, ou dans les bleus, ou dans les gris-cendrés, ou dans
les verts, ou dans les bruns il y a certaines forces secrètes. Si le regard
d'une personne aux yeux noirs se pose sur vous, il générera une certaine
pensée; si une personne aux yeux bruns vous regarde, cela crée une certaine
humeur, etc. Les gens aux yeux bleus sont froids. Ils sont pareils au ciel –
pur, mais frais, froid. De tels gens ne sont pas pour la Terre. Il existe de la
foi en eux, mais ils sont nés avant terme. Ils sont peut-être les gens qui
viendront à l'avenir. Je parle de ces yeux bleus qui sont la marque du Ciel. La
légende dit que le Christ avait de tels yeux.
On dit pour quelqu'un : " Sa bouche est jolie comme une rose. "
Qu'est-ce que c'est la bouche ? – Elle est l'expression du cœur humain – si
c'est un homme au cœur doux ou au cœur dur; elle montre à quel point l'homme
est intensif et franc. Chez ceux qui ont de l'appétit vous remarquerez que les
lèvres sont très épaisses; c'est une loi physiologique. Plus de sang afflue,
voilà pourquoi elles sont rouges et épaisses. Quand ils goûtent le repas, ils
disent "ah, c'est agréable " et un sourire délicat, à peine
perceptible brille sur leur visage; il annonce que leur âme est en cette
disposition.
Si nous observons un homme à beau nez, c'est l'expression de l'intelligence et
de la raison humaine. Si le nez est droit ou busqué, s'il est de type grec ou
romain – cela a un sens profond. L'aspect extérieur du visage n'est pas sans
importance; le visage révèle aussi la vie extérieure de l'homme. Si nous
découvrons dans un visage humain le manque de symétrie, qu'un sourcil diffère
de l'autre, que l'un est plus développé et l'autre – plus saillant, cela révèle
qu'il y a en lui quelque chose de déséquilibré. En esquissant une ligne droite,
vous vous assurerez si votre nez lui aussi est à sa place. Le nez est un
baromètre, un calorimètre qui indique en quel état est votre intellect.
Lorsque les machinistes conduisent une
machine, il y a un appareil qui indique la pression atmosphérique dans la
chaudière et selon cette indication ils mettent plus de charbon pour augmenter
la vapeur ou si elle excède, ils la laissent échapper. Avez-vous parfois pris
du temps pour vous donner la peine pour voir – comme le mécanicien – en quel
état est votre vapeur – votre cœur ? C'est pour cette raison que Notre Seigneur
vous a donné le nez. Allez devant le miroir, interrogez votre intellect et il
vous dira dans quel état se trouve votre cœur.
Dans vos yeux vous verrez l'état de votre âme. Les yeux sont les seuls qui ne
mentent jamais et ne peuvent pas faire les hypocrites. Voilà pourquoi, quand on
veut parfois mentir, on ferme les yeux ou pose la main sur les yeux. L'enfant
est conscient qu'en lui jetant un coup d'œil, sa mère devinera qu'il ment et
c'est pourquoi il met sa main sur ses yeux.
Lorsque le pharisien priait, le Christ le regardait et lui disait : " Ton
âme est trouble, tes ancêtres n'ont pas vécu une vie aussi pure que tu
l'imagines. Tu crois que tu n'es pas comme les autres humains, mais dans le
passé tu étais pareil à eux et à présent encore tu n'es pas très loin de leur
niveau. " Quelle que soit notre interprétation de ce fait, soit selon
l'enseignement des philosophes hindous de la réincarnation ou selon
l'enseignement des sages égyptiens de la transmigration des âmes, ou la
doctrine de l'émanation et du perfectionnement de l'esprit des kabbalistes et
des occultistes, ou d'après la théorie contemporaine de l'hérédité – cela est
sans importance. Ces doctrines et théories ne sont que des manuels pour nous,
afin que nous puissions mieux élucider certaines choses, afin que les
phénomènes de la vie humaine deviennent pour nous plus clairs et plus
compréhensibles. Cependant, le principe fondamental qui est à la base de toutes
choses, demeure toujours le même, quelle que soit la manière d'expliquer et
d'interpréter ses manifestations. La grande loi des causes et des effets, des
actes et de leurs conséquences ne ment jamais, elle dit toujours la Vérité
Absolue. Si tu es bon, elle écrit dans le livre de la Vie que tu es bon; si tu
es méchant, elle écrit que tu es méchant. Si tu dis la Vérité, elle écrit dans
le livre de la Vie que tu as dit la Vérité ; si tu mens, elle écrit que tu as
menti. Si tu aides tes prochains, tu te sacrifies pour ton peuple, tu
travailles pour le bien de l'humanité, tu sers Dieu par Amour, elle note cela
dans le livre de la Vie. Si tu violentes tes prochains, tu trahis ton peuple,
tu mets obstacle au développement de l'humanité, tu trahis Dieu, elle le note
aussi dans le même livre. Cette loi écrit sans merci ses témoignages pour les
actes humains : sur le front, sur le nez, sur la bouche, sur le visage, sur la
tête, sur les mains, sur les doigts et sur toutes les autres parties du corps
humain – chaque os est un témoignage pour ou contre nous.
Et nous lisons cette histoire de la vie humaine chaque jour. La vie de tous nos
ancêtres est notée sur ses pages précédentes : pour certains d'entre eux il est
écrit qu'ils ont été des criminels, des voleurs et des brigands affreux.
Lorsque nous déplions ses pages et traçons la lignée de laquelle Abraham,
Isaac, Jacob, David, Salomon et plusieurs d'autres sont issus, nous y trouvons
leurs actes parfaitement empreints. Nous trouvons pour Abraham qu'il était un
homme juste, très intelligent, large de cœur, ayant une grande foi, à l'esprit
noble, qui connaissait la sagesse profonde des ordonnances Divines pour le grand
avenir de l'humanité.
Pour Jacob nous trouvons qu'il était
d'abord un homme à double face, rusé, égoïste, qui a réussi par fraude et par
mensonge à dépouiller son frère de son droit d'aînesse et ce n'est que vers
l'âge de trente-trois ans qu'un bouleversement se produit en lui, après avoir
servi son oncle Laban durant quatorze ans pour ses deux filles. C'est en ce
moment qu'une amélioration s'est opérée en lui. Pour David nous savons qu'il a
été un homme brave, résolu, d'un excellent esprit naturel et poétique, mais
qu'il avait un faible particulier pour les belles femmes. Il prend par fraude
la femme d'Urie et c'est à partir de ce jour que ses épreuves commencent. Et le
vaillant prophète Nathan n'a pas hésité à le condamner et à lui révéler les
mauvaises conséquences que cette loi notera pour lui dans son livre pour la
postérité future. Pour Salomon il est dit qu'il était doué d'un excellent
esprit philosophique, qu'il avait un cœur bon, mais corrompu, des sentiments et
des passions excessivement violents, une grande vanité et une volonté faible.
Il a été un épicurien de premier ordre pour manger, boire et les plaisirs avec
des femmes.
Le Christ sait cela. Il sait aussi comment sa famille a vécu et quand les gens
lui disent : " Mon doux Maître " il objecte : " Pourquoi
M'appelez-vous doux ? doux est un seul – Dieu. " Il veut dire : " La
famille de laquelle Je suis né, n'est pas si noble comme vous l'imaginez. Car
Dieu a une autre mesure qui vous échappe. Il exige une Pureté absolue à tous les
égards. Plusieurs de cette famille n'ont pas vécu de cette façon qui plaît au
vrai Dieu, Celui dont Je réalise la Volonté. " Voilà pourquoi Il s'adresse
au pharisien et lui dit : " Toi, tu mens et à toi-même, et aux gens, et à
Dieu. Plusieurs de tes ancêtres ont commis des crimes et pour cette raison tu
n'as pas le droit de dire : " Je ne suis pas comme ceux-là ". Et
comme il n'y a pas d'humilité dans ton âme, ta prière ne peut pas être reçue et
tu ne peux pas être acquitté. Vous, les pharisiens, vous avez altéré la Loi
Divine en la couvrant de l'hypocrisie comme d'un voile. Arrêtez de vous
présenter tels que vous n'êtes pas car Dieu n'est pas un homme que vous pouvez
tromper de vos apparences. Il regarde dans votre cœur et Il vous juge selon
lui. "
Maintenant, tournons-nous vers l'autre type – vers le publicain. Vous avez un
homme de taille moyenne, grassouillet; jambes – très courtes, bras et mains –
gros, doigts – aussi dodus et fuselés, visage – ovale; système digestif –
parfaitement développé, il se plaît à bien manger et boire. " J'ai une
longue route à suivre, il me faut avoir de la nourriture ",
philosophaille-t-il et c'est pourquoi il devient percepteur des impôts; d'ici
il mendiera, de là il prendra et chapardera – il remplit son sac. " Tu
fais comme moi; excuses-moi, tu peux le traiter de vol, mais j'en ai besoin. Si
tu ne veux pas me le donner, je le prendrai moi-même de force ou je le volerai.
" J'ai dit : le publicain a le visage
ovale, sourcils – épais. Menton – large au-dessous; tout ce qu'il entreprend,
il l'accomplit avec succès. Il a l'âge entre 40-45 ans. Barbe – aux poils noirs
hirsutes, moustaches – les mêmes ; indice d'une grande ardeur. Nez – développé,
très court, gros, aux larges ailes; signe d'un bon système respiratoire. Homme
des sentiments, impulsif comme un enfant qui peut toujours exprimer sa joie;
après avoir goûté un demi de vin, il peut sauter et se réjouir, et quand il se
dégrise, il commence à pleurer puisque sa femme est malade. Régions des tempes
– fort développées.
Oreilles – très grandes, presque comme
celles de Tolstoï, d'un homme qui vole, prend, mais qui donne aussi : "
Mon père et ma mère volaient, allons, que je donne, moi, que je fasse du bien
dans l'espoir que Dieu puisse absoudre nos péchés. " Il a les yeux bruns
ou couleur de vin – marque de douceur naturelle et de bonté de cœur qui
n'attendent que leur temps pour se manifester. Tête – correctement développée,
comme la tête de Socrate. Il a des sentiments familiaux et sociaux parfaitement
développés, fort sens de religion, un sens de pitié ouvert, compréhension
correcte de la Vie, excellent intellect privé de sophistique, conscience fort
développée qui lui montre ses erreurs et il ne se gêne pas à les avouer et à
Dieu, et aux humains, et à lui-même. Il ne se pavane pas de sa noblesse. Il a
de la religion, mais dans cette religion il a posé l'image du Doux Seigneur et
non pas la sienne. Il croit toujours que ce Bon Dieu le mènera à bon port. Il a
plus de foi en Dieu qu'en lui-même. Sa philosophie est correcte : il ne se
compare pas avec les voleurs et les vauriens qui lui sont inférieurs, mais dit
: " Seigneur, lorsque je Vous regarde, Vous, ainsi que les anges et les
saints, que suis-je, moi ? Il faut que je m'élève, il me faut être comme Vous.
Je suis pécheur; mes ancêtres, mes grands-parents et moi-même, nous ne sommes
pas devenus humains; je mange, je bois, je suis devenu comme un cochon;
pardonnez-moi de ne pas pouvoir jouir des biens que Vous m'avez donnés. "
Et que dit le Christ ? – Cet homme qui est conscient de ses erreurs, a un haut
idéal; un jour il surpassera le pharisien. Comment cela peut-il se réaliser ?
Les gens riches s'en remettent à leurs rentes ou à leurs revenus, ils ne
travaillent pas, ils ne font que causer politique et vie sociale. D'autres qui
se lèvent tôt le matin, travaillent dix heures par jour, subissent des échecs
l'un après l'autre, mais persistent et après des années acquièrent des connaissances
et deviennent des gens respectables.
Maintenant, excusez-moi, mais les deux types sont présents parmi vous. Mais
comme le Christ a donné les deux pôles opposés, je vous dis : prenez le bien de
l'un et de l'autre et créez le noble caractère pharisien et publicain à la
fois. Créez le troisième type du chrétien, de l'Homme Nouveau. Telle est mon
idée.
Vous dites : " Ai-je commis autant de péchés dans ma vie, comment puis-je
être pharisien ? Tu m'offenses. " – Je vous dirai une vérité. Lorsqu'un malheur
vient dans votre vie, vous dites : " Pourquoi, Seigneur, ce malheur ? Il y
a d'autres qui sont plus grands pécheurs que moi. " Alors n'êtes-vous pas
à la place du pharisien – un homme qui dispute avec Dieu ? Notre Seigneur vous
dira : " Tu es bien vertueux, mais sais-tu combien d'infamies ont été
commises par tes ancêtres auxquels jadis tu étais associé ? Voilà, ici tu as
une lettre de change, signée il y a très longtemps, il faut que tu l'acquittes.
" – " Mais je ne m'en souviens pas. " – " N'importe, elle
est notée dans Mon livre. Et il ne ment pas. "
Un malheur vous arrive; vous remerciez : " il est petit. " Alors vous
êtes à la place du publicain. Et le Christ vous dira : " Vous irez à la
Maison du Père. " Vous jugez parfois les pharisiens : " Ce sont des
gens sournois. " Mais savez-vous que vous qui jugez les pharisiens, vous
êtes les pharisiens contemporains ? Tirez une leçon pour vous-mêmes du
caractère de ce pharisien – pour ne pas avoir ses défauts ou, si vous les avez,
de les déraciner, de ne pas suivre la voie de la vie négative. Tout ce que
votre grand-père, votre grand-mère, votre père, votre mère avaient, ne vous
servira à rien.
Vous savez l'histoire des oies que quelqu'un conduisait vers la ville. Les oies
ont dit au voyageur :
— Quelle honte d'être traitées ainsi par ce monsieur ! Il nous conduit comme un
troupeau, tout en ignorant que nos ancêtres ont libéré Rome jadis.
- Et qu'avez-vous fait vous-mêmes ?
- Rien.
- Alors vous êtes dignes de vous faire bouillir dans un pot.
Votre grand-père, votre père ont été des gens nobles, hauts placés, mais
qu'êtes-vous, vous-mêmes ? Tu n'as pas de caractère noble; acquiers-le. Il se
peut que ton grand-père, ton père t'aient laissé un certain capital, mais tu
peux le ruiner, le perdre.
De point de vue religieux, nous trouvons des pharisiens religieux : " Je
suis de l'église orthodoxe, je suis de l'église évangélique, je suis de
l'église catholique, je suis un libre penseur. ". Je me réjouis que tu
sois chrétien orthodoxe, évangéliste, catholique, libre penseur, mais as-tu les
qualités nobles de Jésus ? – " Je ne les ai pas. " – Alors tu n'es ni
chrétien orthodoxe, ni évangéliste, tu es un homme de rien de tout.
Acquiers-les, pour devenir un vrai chrétien. – " Mais je suis libre penseur.
" – As-tu les qualités nobles des libres penseurs honnêtes ? Sous les mots
"libre penseur " j'entends un homme qui est ami de la Vérité. Si tu
ne l'es pas, tu es un menteur de premier ordre.
Les gens disent souvent : " Tu es une personne excellente. " Les gens
de la société contemporaine se réunissent par trois ou quatre à un endroit et
se mettent à se vanter de noblesse, de distinctions : " Ton œuvre, nous
l'avons lue et nous sommes enchantés "; mais aussitôt qu'il part, ils
commencent à médire : " C'est un imbécile de premier ordre. " Le
deuxième part, ils reprennent le même refrain à son propos. Le troisième part;
il est traité aussi de ceci ou de cela. Lorsqu'un seul reste, lui, bien sûr, ne
dira rien de mal de lui-même. Ne vous laissez pas influencer par ce que les
gens disent parce qu'ils peuvent dire beaucoup de choses désagréables à votre
sujet. Personne ne dit la vérité. Vos ennemis vous diront : " Tu es un
vaurien, un menteur, mauvais sujet "; ce sont eux plutôt qui disent la
vérité que celui qui vous flatte "tu es noble ". Tu peux être bon,
mais pas tellement; ne penses pas que tu es excellent. Parfois tu marches bien
droit en remuant tes bras et ta canne comme si tu avais résolu un grand
problème d'Archimède; tu penses qu'il n'y a personne comme toi. Si tu es
publicain, tu te dis : " Je vais gouverner le monde.
" Le Christ dit : " Ecoute, il y
a des années tes ancêtres gouvernaient et Je me souviens que là, dans Mon
carnet, il est écrit qu'ils ont commis des crimes; tu peux aussi entrer dans
cette voie, ne sois pas si sûr de toi. "
- Voilà pourquoi quelle que soit la situation où on se trouve, il faut
toujours avoir pour idéal uniquement Dieu, Notre Seigneur. Dans ce monde nous
rencontrerons beaucoup d'amertume. Nous pouvons rencontrer un ami qui nous aime
et qui nous dira certaines choses qui sont vraies. Je ne dis pas que nous
devons soupçonner tout le monde de mensonge, non. Mais si cent personnes
parlent en très beaux termes de vous, uniquement trois entre eux peuvent vous
dire la vérité; les autres vous diront la vérité soit très rudement, soit sous
forme de flatterie – deux extrémités. La vérité n'est pas là, mais elle réside
en cette voie moyenne : prendre les bonnes qualités du pharisien – son
excellent intellect, son intelligence ouverte et son sens d'ordre, et du
publicain – sa charité, sa profonde dévotion, la conscience innée de connaître
ses erreurs et de faire des efforts pour corriger sa vie.
On trouve ce publicain et ce pharisien dans les familles aussi : le mari –
pharisien, la femme – publicain. Le mari – issu d'une lignée haut placée,
riche, svelte, beau, "homme noble " comme on l'appelle; et la femme –
d'une famille simple, son père et son grand-père – ignorants, nigauds.
Lorsqu'il dirige son regard sur elle, il dit : " Sais-tu de quelle situation
t'ai -je tirée ? " et elle se tapit. Elle ne peut rien faire, elle se
tapira et préparera le repas. Chaque signe du doigt du pharisien indiquant
qu'elle a mal préparé le repas, la fait pleurer et écouter : " Je ne veux
pas une telle femme simple, mal élevée; je n'en veux pas un tel publicain dans
ma maison. "
Ailleurs la femme est pharisien, et le mari – publicain. Elle est issue d'une
famille riche, c'est son père qui a élevé son mari qui était apprenti auprès de
lui : " Ne sais-tu pas par quelle faveur je t'ai pris en mariage; tu ne
sais pas t'habiller, ni comment faire ta cravate, ni comment te moucher. "
Formalistes affreux que ces pharisiens lorsqu'ils se mettent à énumérer.
Maintenant tous les deux – l'un comme l'autre – ont besoin de corriger leur
vie. En disant que le publicain est plus innocent que le pharisien, le Christ
veut dire que le publicain aussi n'a pas tout à fait raison, mais que dans ses
pensées à la vie, l'Ordre Divin il a une meilleure compréhension que le
pharisien. Il veut dire qu'un jour ce publicain occupera une position plus
haute que le pharisien. Si vous ne voulez pas devenir humbles par vous-mêmes,
Dieu vous humiliera car Il humilie les orgueilleux, mais élève les humbles.
L'orgueil et l'humilité sont des synonymes de ces deux hommes – le pharisien et
le publicain.
Vous ne savez pas ce qui peut arriver dans l'avenir; toutes vos qualités nobles
et tous vos ancêtres ne peuvent pas vous sauver. Il y a des années en
Angleterre, à Londres, je pense, l'un des plus riches et des plus éminents
Anglais est descendu dans ses caves pour examiner ses trésors et par hasard il
ferme la porte derrière lui, en laissant la clé dehors. Après avoir parcouru
toutes ses richesses et après les avoir contemplées, il a voulu sortir, mais il
s'est vu enfermé. Il y est resté un jour, deux, trois; partout autour de lui –
de l'or, une fortune énorme, mais il n'a pu ni sortir, ni se faire entendre.
Enfin il a été contraint de rendre l'âme dans cet endroit, en laissant ce
message : " S'il y avait quelqu'un à me donner un seul morceau de pain, je
lui donnerais la moitié de ma fortune. "
Si un jour il vous arrive d'être enfermés comme ce riche dans les caves de vos
nobles ancêtres, un petit morceau de pain peut vous sauver. Voilà pourquoi le
Christ dit : " C'est le pain qui peut vous sauver et non pas ces choses
pour lesquelles vous vous battez. " Et savez-vous que beaucoup de gens
meurent comme ça – enfermés en eux-mêmes ? Des gens désespérés se suicident. Et
qui se suicide ? – Ce ne sont pas des publicains qui se suicident, mais ce sont
toujours des pharisiens. Poètes, peintres et hommes d'Etat disent : " Le
monde n'a pas pu nous apprécier, il n'a pas pu apprécier nos travaux, nos
œuvres, nos tableaux " et ils se suicident. Ce sont toujours ces pharisiens,
nobles penseurs, au visage régulier et à la barbe rouge, en général, qui se
suicident.
Les pharisiens en Bulgarie n'ont pas la barbe rouge, je vous parle des
pharisiens hébreux, ce sont eux que je décris. J'aurais décrit nos pharisiens
d'une autre manière. Les pharisiens bulgares sont pareils à eux, cependant ils
sont différents en quelque chose. Mais comme je parle non pas des pharisiens
bulgares, mais des hébreux, alors faites vos propres conclusions pour les
bulgares aussi et cherchez ces types. Comment les chercher ? – L'objectif de ma
conférence est que vous mettiez mettre cela en pratique dans votre vie.
Les gens contemporains prêchent que l'homme, afin de réussir, doit avoir de la
volonté. La volonté peut se manifester en trois voies différentes : la volonté
peut être, premièrement, arbitraire; deuxièmement, volonté qui ne prend en vue
que nos intérêts, les intérêts de notre peuple uniquement; troisièmement,
volonté qui prend en vue aussi les intérêts de notre société et notre peuple,
et ceux de l'être humain, et ceux de Dieu. La dernière volonté qui comprend
tous les engagements que vous avez envers ce monde, volonté telle qu'il
n'existe aucune force qui puisse vous détourner de votre devoir, cette volonté
est bonne. Volonté de travailler pour la gloire de Dieu et pour l'humanité,
pour ton peuple, pour ta maison et pour élever ton caractère – c'est cela la
volonté. Certains disent : " Tu dois avoir un intellect noble. "
Esprit qui saisit son attitude envers Dieu, intellect qui est occupé à appliquer
dans la vie les pensées élevées – c'est cela un intellect noble. Vous en portez
tous les germes. – " Mais mon nez n'est pas tel que je le veux. " –
Il se développera. Regardez ces petits poussins dans les nids qui n'ont pas
encore de plumes, comme ils attendent leur mère et aussitôt qu'elle apparaîtra,
ils ouvrent leur bec, disent " charrrk " et hop ! – leur mère leur
pousse un petit ver dans le bec. Et vingt fois par jour – " charrrk "
et de nouveau ils ouvrent le bec. Plus ces petits poussins prient "
charrrk ", plus les petits vers qui tombent dans leur bec, sont nombreux.
Et maintenant leurs ailes commencent à pousser et ils s'envolent à la fin.
C'est la même loi que vous devez suivre, vous aussi, ouvrir votre bouche –
prier. Si vous ne l'ouvrez pas, vous êtes pharisien et le Christ vous dira :
" Le monde n'est pas pour vous, le Royaume de Dieu n'est pas pour vous,
l'avenir n'est pas pour vous. " C'est cela que le Christ veut dire. Il y a
des gens qui n'aiment pas ouvrir leur bouche, ils se taisent tout le temps. Je
comprends qu'on puisse se taire, mais quand ? – Quand tu es en colère, quand tu
as envie d'offenser quelqu'un, quand tu envies. Mais lorsque tu te réjouis,
lorsque tu dois dire un mot de consolation, ouvre ta bouche et dis-le.
Ouvrez-vous votre bouche quand vous élevez vos enfants ? C'est la question
qu'on vous pose. Vous élevez vos enfants comme les pharisiens : qu'ils ne
touchent pas la vaisselle, qu'ils ne se salissent pas, qu'ils ne mouillent même
pas leurs mains – la mère va les laver; leur père leur achète de nouvelles
chaussures, des montres, des rubans. Le père doit devenir esclave de ce
pharisien. Lorsque le soir le père rentre, ils leur font la moue : " Nous
voulons ceci, nous voulons cela, tout de suite ! " et il se tapit. Pourquoi
Jésus a-t-Il dit : " Malheur à vous, scribes et pharisiens " ? Et
dans les maisons, auprès de vos enfants, et dans les églises – partout nous
manifestons ces traits de caractère des pharisiens et nous sommes étonnés que
le Royaume de Dieu ne vienne pas. Et des reproches par-dessus le marché :
" Le monde n'est bon à rien, la société n'est bonne à rien, les prêtres
sont tels ou tels, les professeurs sont mauvais, les dirigeants sont mauvais
", et lui seul – un saint... Toi aussi, tu es comme ceux qui reprochent.
Arrête et laisse tomber puisque ta mère est près de toi : dès que tu dis "
charrrk " hop ! – tu reçois de la nourriture.
Ces choses peuvent vous paraître drôles, mais ce sont de grandes vérités; ce
sont de petites choses mais il faut tirer une leçon de cet exemple. En
comparaison avec la Vie Céleste nous sommes de pauvres types et Dieu nous
envoie constamment la Mère avec ces vers. Salue ta Mère car elle t'apporte de
la nourriture. Que d'espace a-t-elle parcouru pour trouver un seul ver !
Comment pouvons-nous remercier Dieu Qui chaque jour pense à nous et nous
procure de la nourriture ? – Dire " charrrk " chaque matin
nous aussi – Lui adresser une prière. Savez ce que cela signifie ? – Cela a un
sens profond. Qu'est-ce que ce " charrrk " signifie ? Si vous
le saviez, vous auriez su les paroles avec lesquelles le Ciel parle. Un mot
tout court, mais riche en sens.
Et maintenant vous êtes dans le temple; le Christ s'adresse à vous et vous
interroge : " Comment priez-vous – est-ce comme ce pharisien ou comme le
publicain ? Comment irez-vous dans le monde et comment commencerez-vous à
travailler – comme le pharisien ou comme le publicain ? " Vous aussi, vous
êtes de la même boue. Mais le Christ veut nous dire de ne pas être des
pharisiens. J'en ai ras-le bol de ces pharisiens; s'il existe quelque chose au
monde qui dérange, ce sont ces pharisiens. – " Mais monsieur un tel avait
tels traits de caractère. " – Je sais, que faire ? Attends que je me
nettoie moi-même d'abord, et puis les autres. Attends pour que je nettoie mes
poux avant de les chercher dans la tête des autres. Car, sinon, si je vais près
de lui, celui qui en a moins, en attrapera de moi. – " Cependant nous
devons l'éduquer " – Attends que je me cultive moi-même d'abord. – "
Mais nous devons prêcher. " – Si je commence à prêcher prématurément,
j'induirai en erreur les gens. – " Sors et dis cela et cela. " – Que
dirai-je ? Mentir aux gens ? Quand tu sors, il faut dire la grande Vérité par
les mots ainsi que par ta vie. C'est cela que le Christ sous-entend. Lorsque
nous commençons à enseigner, nous devons travailler avec les mots et avec notre
vie à la fois.
J'aime bien ces professeurs contemporains qui, lorsqu'ils enseignent une
matière (physique ou chimie), commencent tout de suite à faire des expériences
: voilà comment on obtient de l'oxygène, voilà comment on produit cette
substance. Tu entres dans l'atelier du menuisier : le professeur enseigne la
théorie et la pratique, tu entres dans l'atelier de couture – la même chose. Le
Christ dit aux chrétiens : " Entrez et prenez votre aune et vos ciseaux.
" Certains doivent se mettre au travail avec l'aiguille avant de prendre
les ciseaux. Quels sont ces ciseaux ? – C'est votre langue. Quand vous vous
mettez à couper et à coudre, les meilleurs ciseaux c'est votre langue. Quand
vous commencez à couper à droite et à gauche sans réfléchir, vous ciseaux ne
sont pas en place. – " Il ne faut pas que nous parlions ? " – Il le
faut, mais bien à propos. Parce que si vos propos sont déplacés, vous coupez
sans réfléchir – vous gaspillez l'argent. Je ne dis pas tout cela pour
décourager. Je ne veux pas vous dire que vous êtes né pharisien, mais que vous
avez la disposition du pharisien. Tout le monde a cette disposition. Et c'est
bon de l'avoir dans une certaine mesure. Mais lorsque vous commencez à dire :
" Mon Dieu, je Vous remercie de ne pas être comme les autres", le
pharisien est vivant en vous et il est difficile de vous libérer de lui. Il vit
dans la nuque, dans le sommet de la tête, dans les oreilles, dans la tête, dans
le nez, dans le côté intérieur des yeux. Ce pharisien, où le trouverez-vous ? –
Dans tous vos actes et traits de caractère.
Et bien, le Christ nous interroge maintenant sur la manière la plus correcte
d'adresser notre prière à Dieu. Il sous-entend cette prière dans le sens large
– qu'elle soit dans l'intérêt de la vie sociale. Certains considèrent que la
vraie prière peut être adressée uniquement dans l'église. Voyez cette prière
que vous adresserez dans l'église, a-t-elle une liaison avec la vie de famille,
peut-elle vous aider. Et vous devez trouver où se trouve cette église. Le
maître enseigne d'abord aux étudiants certains éléments et les laisse seuls
résoudre le problème, trouver les rapports d'une loi. Il est dit à un endroit
dans les Ecritures : " Vous êtes un temple Divin. " Si vous êtes des
temples de Dieu, lorsque nous entrons dans notre chambre secrète devant Dieu,
comment faut-il entrer ? Si nous entrons comme le pharisien, le Christ nous
dira : " Vous n'avez pas atteint votre but. " Si nous entrons comme
le publicain et si nous confessons nos erreurs, si nous promettons de les
corriger, nous réussirons et nous entendrons la réponse du Christ : " Tu
es acquitté, tu as un avenir. "
Le maître peut trouver beaucoup d'erreurs dans les cahiers; le disciple ne doit
pas dire : " Comme il est mesquin – ce n'est que trois erreurs ! " Il
peut salir le cahier, il peut barrer quatre ou cinq mots et le disciple peuvent
dire : " Il m'a gâché mon cahier. " Oui, mais si tu veux être
parfait, tu dois le remercier qu'il t'ait attiré l'attention sur ces erreurs
aussi car les trois erreurs peuvent devenir plus nombreuses. Corrige-les, ne
les laisse pas car l'erreur est comme le pou : si tu la laisses, d'unique pour
une semaine elle peut se multiplier en mille. Il suffit d'une erreur pour
envoyer l'homme au pilori. Conformément
à la même loi, il suffit d'une vertu pour vous élever dans le Ciel et vous
placer parmi les anges. Donnez les conditions et si une démarche est erronée,
elle vous abaissera; si elle est vertueuse, elle vous élèvera. Par conséquent,
attirez votre attention sur chaque vertu aussi bien que sur chaque erreur. Si
une seule vertu est restée en un homme qui a mené une vie dépravée, elle peut
lui servir de corde jetée dans la mer trouble de la Vie, et s'il l'attrape, il
peut atteindre la terre ferme. Donc, la dernière erreur qui peut rester, est
très néfaste, elle peut détruire l'homme tout comme la dernière vertu est très
puissante, elle peut sauver l'homme. Ce sont elles qui peuvent changer notre
vie. C'est une loi. Et voilà pourquoi le Christ dit : " Ne soyez pas
négligents. "
Le pharisien possédait des traits de caractère plus nobles que le publicain; à
bien des égards il était plus haut placé, mais il avait une dernière erreur –
l'orgueil qui a pu le faire descendre jusqu'à l'enfer. Le publicain était un
grand pécheur, mais il lui était resté la dernière vertu – l'humilité et il a
dit : " Je travaillerai pour mon salut. " Et voilà pourquoi Dieu lui
a donné Sa bénédiction puisqu'il avait l'espérance de devenir meilleur dans
l'avenir.
Je vous demande ce matin où êtes-vous – dans votre dernière erreur ou dans
votre dernière vertu ? Si vous êtes dans votre dernière erreur, je vous plains
: prenez garde, vous vous trouvez dans un lieu dangereux de la Vie. Si vous
êtes dans votre dernière vertu, vous vous trouvez en lieu sûr et je vous envie
: vous êtes sur une roche solide.
Accrochez-vous à cette dernière vertu et le
Christ sera avec vous.
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