De plus en plus, les pays occidentaux
sont envahis par des enseignements venus d’Orient qui apportent différentes
techniques de méditation. Ce n’est pas moi qui nierai la valeur de ces
enseignements et de ces disciplines millénaires. Toutes les grandes religions
et philosophies de l’Inde, du Tibet, de la Chine, du Japon, ont été des sommets
de la pensée et de la spiritualité. Mais ce que je mets en doute, c’est
l’efficacité de ces "yogas" pour les Occidentaux, étant donné surtout
la façon dont ils les pratiquent – même si ce sont des Indiens, des Tibétains
ou des Japonais qui viennent les leur enseigner. Je vois que pour la majorité
d’entre eux, cela reste extérieur, superficiel. Comment peuvent-ils imaginer,
par exemple, que la pratique de quelques asanas (attitudes), moudras (gestes),
et la récitation de quelques mantras vont les transformer ?
Certains diront que c’étaient là les
postures de Bouddha quand il méditait sous le figuier et qu’il a reçu
l’illumination. C’est possible, je veux bien, mais il faut d’abord prendre en
considération quel être était Bouddha. Ce ne sont pas les postures qu’il a
prises, les gestes qu’il a faits qui l’ont rendu Bouddha, ce sont ses qualités
exceptionnelles, et elles se seraient manifestées quelles que soient les
postures qu’il ait prises et les mantras qu’il ait prononcés.
Je ne dis pas que certaines postures, certains
mouvements ne contribuent pas à sensibiliser l’homme à des courants
particulièrement puissants ou bénéfiques, mais ce n’est pas là l’essentiel. Si
l’home n’a pas développé un véritable goût et de véritables dispositions pour
la vie spirituelle, aucun mouvement ou posture ne pourra combler cette lacune.
Quand j’étais au Japon, j’ai passé
quelques jours dans un monastère bouddhiste Zen. Il y a avait là une douzaine
de moines très gentils, très sympathiques ; ils m’avaient même logé dans
un petit temple, un peu isolé, pour que je ne sois pas dérangé par le bruit.
Chaque matin je participais à leurs cérémonies et à leurs exercices nus, chacun
était assis sur un coussin, en positon de lotus et tourné vers le mur. Je ne
vous donnerai pas les détails de cette posture (comment tenir la tête, les
épaules, les mains etc.), ce n’est pas utile. Ce qui était intéressant, c’était
la présence d’un moine qui, armé d’un bâton, était chargé de frapper sur
l’épaule celui qui commençait à somnoler ou qui ne gardait pas la bonne
posture. Car l’homme possède, paraît-il, à l’épaule un centre nerveux important
et le cop de bâton à cet endroit doit harmoniser les énergies, donc réveiller
celui qui s’endort, mais apaiser aussi celui qui est tendu. Pour faire
l’expérience des effets de ce bâton, je demandai au moine de m’en donner un
coup. Mais il ne voulait pas, disant que je n’en avais pas besoin. A force
d’insister, il finit par accepter : je n’ai rien senti de très
extraordinaire – peut-être justement parce que je n’en avais pas besoin – mais
tout de même, cela apportait quelque chose.
Ce qui m’a étonné chez les moines de ce
monastère, et d’ailleurs chez la majorité des moines pratiquant le Za-Zen que
j’ai rencontrés, c’est l’inexpressivité de leurs visages après la méditation :
aucune lumière ne les éclaire, aucune vie ne les anime, et même chez certains
les traits sont d’une grande dureté. Bien sûr, je ne vais pas me prononcer sur
une discipline que je ne connais pas bien ; mais du point de vue de la
véritable Science initiatique, une méditation est un contact avec le monde
divin et celui qui médite doit garder sur lui des traces de ce contact ;
une plus grande lumière, un plus grand amour. Sinon, à quoi bon méditer ?
Vous me direz que le but du Za-Zen est
d’arrêter la pensée, de faire le vide. Eh bien, justement, je trouve que dans
certains cas ce vide se sent trop. On ne peut pas prendre pour but dans la vie
de s’asseoir et de faire le vide. Que ce soit utile parfois, je ne dis pas non,
et encore y aurait-il beaucoup de choses à dire sur la pratique du vide.
Réaliser le vide, se mettre dans un état de réceptivité pour attirer, absorber,
devenir comme un récipient où le Ciel viendra déposer toutes ses splendeurs, le
principe est bon. Mais il y a un danger, car si intérieurement le terrain n’est
pas préparé, si on ne s’est pas préalablement purifié, en réalisant cet état de
vide, de passivité, n va attirer ce qui correspond à son état intérieur :
des entités ténébreuses, des courants nocifs. Il ne faut pas se faire d’illusions,
le monde invisible n’est pas uniquement peuplé d’anges et d’archanges porteurs
de bénédictions, il est peuplé aussi de créatures monstrueuses qui sont souvent
hostiles aux humains et ne demandent qu’à trouver des proies. C’est pourquoi
seul celui qui s’est préalablement purifié et renforcé peut s’exercer sans
danger à faire le vide en lui.
Certains symboles de la chrétienté,
comme la coupe du Graal, nous apprennent que ces pratiques du vide
n’appartiennent pas exclusivement aux traditions orientales. La coupe du Graal
contient tout un enseignement. La coupe est un symbole féminin qui révèle que
le disciple doit se mettre dans un état de réceptivité afin d’attirer cette
quintessence cosmique qui est le sang du Christ, l’esprit du Christ. Lorsque l’esprit
du Christ descend dans le disciple, il devient le Saint-Graal, tout son être
est une coupe dans laquelle le Christ vient habiter.
La tradition rapporte que la coupe du
Graal était une émeraude. L’émeraude est une pierre précieuse de grande valeur
dont la couleur verte est par excellence celle du principe féminin, Vénus. Et
le sang du Christ contenu dans la coupe est un symbole du principe masculin, le
rouge étant de couleur de Mars. L’esprit du Christ ne peut pas descendre dans
n’importe quelle coupe sale ou taillée dans une matière grossière ; il
vient seulement habiter chez une femme céleste, ce qui veut dire un corps
purifié de toute souillure. Le rouge et le vert sont deux couleurs
complémentaires ; si vous fixer le vert pendant un long moment, vous voyez
apparaître du rouge, et inversement, car ces deux couleurs s’attirent. Un vert
sale attirera donc un rouge sale… Et une coupe sale, c’est à dire un être
humain impur attirera des entités diaboliques. Vous voyez, la science des
symboles permet de faire des découvertes très intéressantes concernant la vie
intérieure. Donc, avant de faire le vide, vous devez préparer les conditions,
car le vide est par nature ce qui est destiné à être rempli, et il sera rempli
par ce que vous aurez attiré.
Le Zen, le yoga, sont des disciplines
très anciennes, mises au point par des êtres d’une exceptionnelle élévation
spirituelle, mais je pense qu’ils ne sont plus pratiqués dans le même esprit
que par le passé, même dans leurs pays d’origine. Et je pense aussi que la
façon dont les Occidentaux se jettent là-dessus est dans certains cas très
inquiétante. Car c’est une illusion de croire que, sans une science précise
concernant la structure de l’homme et ses rapports avec l’univers, sans
certaines règles de vie très strictes, sans un haut idéal d’amour et de
fraternité, quelques postures permettront d’obtenir de grands résultats
spirituels. Comme c’est une illusion aussi de croire qu’en allant chaque
dimanche à la messe s’agenouiller, prendre de l’eau bénite, faire le signe de
la croix et recevoir la communion, un chrétien va être visité par le Saint
Esprit. Donc, à tous ceux qui sont des adaptes des enseignements orientaux, je
peux dire que tout ce qu’on leur enseigne comme pratiques est magnifique, mais
que ce n’est pas ainsi qu’ils deviendront Bouddha ou qu’ils recevront
l’illumination. On peut recevoir l’illumination sans pratiquer aucune de ces
disciplines. Oui, celui qui est décidé à faire un véritable travail sur
lui-même et qui s’y applique chaque jour recevra l’illumination. Et pour
recevoir l’illumination, il n’existe pas de meilleure méthode que de méditer
sur la lumière, de travailler avec la lumière.
Il y a des années, quand j’étais encore
un très jeune disciple auprès du Maître Peter Deunov, je lui avais posé la
question : "Quel est le moyen le plus efficace pour développer les
facultés spirituelles et trouver Dieu" ? Et il m’avait répondu
seulement ceci : "il faut penser à la lumière, se concentrer sur la
lumière qui pénètre tout l’univers". J’ai longtemps travaillé sur cette
image de la lumière t j’ai beaucoup appris. Dieu n’et pas la lumière, Il est
infiniment plus que cela, on ne peut ni Le connaître ni même l’Imaginer. Mais
puisqu’elle est la première émanation divine, la lumière contient toutes les
qualités, toutes les vertus de Dieu. On ne peut donc connaître Dieu, on ne peut
se lier à Lui, on ne peut L’aimer qu’à travers la lumière. C’est donc chaque
jour que nous pouvons faire ce travail avec la lumière, chaque jour nous
concentrer sur la lumière, la boire, la manger, nous reposer en elle, nous
fondre en elle, nous imprégner d’elle, sentir que l’univers entier est rempli
de lumière. Puisque la lumière est la
matière de l’univers, on ne peut trouver le sens d al vie que dans la lumière.
C’est pourquoi elle doit devenir votre principal sujet de méditation. Chaque
matin, avant d’entrer dan stout autre préoccupation, tournez votre pensée vers
la lumière comme si tout dépendait d’elle, comme si votre vie dépendait d’elle.
Faites comme si votre dernier instant était arrivé, imaginez que vous allez
devoir quitter la terre et que seule la lumière peut vous sauver. Vous vous
concentrez alors sur cette image de la lumière qui pénètre l’univers et apporte
toutes les bénédictions. Pendant un moment plus rien d’autre ne doit compter.
Cette lumière, vous pouvez l’imaginer
violette, indigo, bleue, verte, jaune, orange ou rouge. Mais il est préférable
de se concentrer sur la lumière blanche car elle est une synthèse de toutes les
autres, elle réunit les vertus du violet, de l’indigo, du bleu, du vert, du
jaune, de l’orange et du rouge. Quand vous serez arrivé à vous concentrer sur
la lumière, que vous la sentirez comme un océan qui vibre, qui palpite, qui
frémit, où tout est joie et harmonie, vous commencerez à sentir aussi que cette
lumière est un parfum et une musique, cette musique cosmique que l’on appelle
la musique des sphères, le chant de tout ce qui existe dans l’univers.
Si vous prenez l’habitude de consacrer
chaque jour un long moment à la lumière, vous allez l’attirer, l’introduire en
vous et c’est ainsi que toutes les vieilles particules de vos corps physique,
astral et mental seront peu à peu remplacées par des particules plus pures,
plus lumineuses. Et vous en ferez l’expérience ; lorsque vous aurez
vraiment réussi cet exercice, vous sentiez pendant quelques minutes au moins
que vous êtes devenu lumineux, comme si des lampes s’étaient allumées en vous
et vous éclairaient de l’intérieur vous sentirez même que cette lumière sort à
travers votre visage, vos yeux, vos mains, et tout votre corps. Vous pouvez
faire cet exercice avec la lumière en le liant à la respiration. Vous inspirez
en pensant que vous attirez la lumière et vous expirez en pensant que vous la
projetez sur vous-même, sur vos organes, sur vos cellules. A nouveau vous
inspirez… puis vous expirez… Très vite vous pourrez constater combien cet
exercice agit favorablement sur vous ; il vous apportera un des trésors
les plus précieux : la paix intérieure.
Et une fois que vous avez attiré la
lumière en vous, vous pouvez faire un second exercice qu’après avoir longtemps
fait le premier et remplacé en soi beaucoup de particules ternes, maladives,
par des particules de lumière. Il faut attendre de sentir que le travail de
transformation et de purification a réussi pour se permettre de donner aux
autres cette lumière que l’on a reçue. Ce travail avec la lumière est aussi
symbolisé par la lettre hébraïque Aleph. Aleph. C’est l’Initié qui prend la
lumière céleste, la vie divine, pour la donner aux humains. Il y a très longtemps
– je devais avoir une vingtaine d’années – j’ai lu dans le Zohar des paroles
que je n’ai jamais pu oublier. C’était en bulgare, bien sûr, mais je vous les
traduirai en français : "Sept lumières il y a dans la hauteur
sublime, et c’est là qu’habite l’Ancien des Anciens, le Caché des Cachés, le
Mystérieux des Mystérieux, Aïn Soph". Quand je prononçais ces paroles,
tout vibrait et frémissait en moi ! ces sept lumières, auxquelles
président sept anges, sont évidemment les sept couleurs et à chacune d’elles correspond
une vertu : au violet le sacrifice, à l’indigo la force, au bleu la
vérité, au vert l’espérance, au jaune la sagesse, à l’orange la sainteté, au
rouge l’amour. On peut évidemment associer à ces couleurs d’autres qualités,
mais il n’est pas nécessaire ici d’entrer dans les détails.
Maintenant, j’ajouterai que pour
faciliter ces exercices de méditation sur la lumière, pour qu’ils portent
réellement leurs fruits, on ne doit pas les limiter aux seuls moments où l’on
s’assied pour méditer. Dès que vous avez un instant de libre, fermez les yeux
et concentrez-vous sur la lumière. Faites-le discrètement, bien sûr, il n’est
pas nécessaire qu’on vous remarque ; vous pouvez seulement donner
l’impression que vous êtes en train de vous reposer. Dans toutes les
circonstances de la vie, que vous fassiez la cuisine, que vous écriviez des
lettres, que vous vous laviez, que vous vous habilliez ou vous déshabilliez,
etc… vous pouvez pendant quelque secondes imaginer cette lumière dans laquelle
baigne l’univers entier. Si vous arrivez à faire de la lumière votre
préoccupation constante, vous allez transformer votre vie. Quand vous sentiez
votre âme obscurcie par un chagrin, une difficulté, un doute, allez vers la
lumière et parlez-lui. Dites-lui : "O lumière, toi qui es la plus
sage, entre en moi, viens éclairer mon cœur et mon cerveau". Et la lumière
vient et vous éclaire. Si vous voulez aider quelqu’un qui est dans la peine,
envoyez-lui par la pensée des rayons lumineux, pénétrez-le de ces rayons. Vous
allez rendre visite à des parent sou des amis ? N’entrez pas chez eux dans
n’importe quel état d’esprit, avec n’importe quelles pensées, n’importe quels
sentiments. Avant d’entrer dans une maison, recueillez-vous quelques instants
en pensant que cette maison et ses habitants sont plongés dans la lumière.
Comment ne seraient-ils pas alors heureux de vous accueillir ?
Sous prétexte qu’ils n’ont ni dons, ni
qualités, ni situation extraordinaire, beaucoup se croient justifiés de se
laisser aller à une vie médiocre. Non, personne ne peut se justifier ainsi.
Même l’être qui serait le plus démuni à tous les points de vue peut faire ce
travail avec la lumière, car il est simple, accessible à tous, et en le faisant
on réalise quelque chose de plus important et de plus utile que tous les
travaux de gens plus capables dans les autres domaines. Oui, même l’être le
plus déshérité a la possibilité d’acquérir cet état de conscience
supérieur : travailler avec la lumière pour aider, éclairer, soutenir
toute l’humanité. Et ne dites pas : "Mais ce n’est pas possible, les
humains sont tellement nombreux et moi je suis tellement petit". Si vous
raisonnez ainsi, vous diminuez la valeur de ce que vous êtes en train de faire.
Bien sûr, vous n’allez pas réaliser le Royaume de Dieu et sa Justice sur la
terre du jour au lendemain, mais du moment que vous le souhaitez, vous orientez
vos forces et vos énergies dans cette direction. Ce travail avec la lumière
produit des effets sur vous-même d’abord : vous vous élevez, vous vous
ennoblissez et, comme rien ne reste sans conséquences, d’une façon ou d’une
autre vous influencez favorablement les autres. Voilà quel doit être pour vous
le principal sujet de méditation.
Et je peux encore vous donner un
exercice. Vous êtes au lever du soleil et vous attendez le premier rayon. Vous
êtes vigilant, attentif, et quand ce premier rayon apparaît, vous le buvez oui,
vous l’aspirez… Vous commencez ainsi à boire le soleil. Au lieu seulement de le
regarder, vous le buvez, vous le mangez, en pensant que cette lumière qui est
vivante se propage dans toutes les cellules de vos organes, qu’elle les
renforce, les vivifie, les purifie. Cet exercice vous aide à vous concentrer, à
rester vigilant, car le besoin de continuer à manger et à boire maintient votre
conscience en éveil.
Cette méditation sur la lumière permet elle le contact avec son âme ou ange gardien? Sinon quelle technique utiliser?
RépondreSupprimerMerci beaucoup