Comme la structure de l’homme, la
structure de l’univers obéit à la loi de la hiérarchisation : de la base
au sommet, la matière est de plus en plus subtile, pure, lumineuse. Pour
obtenir les particules les plus pures de cette matière, nous devons nous
élever. De même que le Créateur nous a donné les moyens d’avoir prise sur les
régions denses de la matière, Il nous a aussi donné, intérieurement, les moyens
de toucher les régions subtiles. Et la prière est justement cet acte par lequel
nous nous projetons très haut, jusque dans ce monde lumineux où le Seigneur a
placé les plus grands trésors, afin de puiser dans ces trésors. Il se peut que
le Seigneur Lui-même ne soit pas au courant que nous avons besoin de quelque
chose ; mais est-il nécessaire qu’Il le soit ? Il a tout distribué
afin qu’aucune créature dans l’espace ne manque de rien. Tout est à notre
disposition, mais c’est à nous d’aller chercher ce qu’il nous faut.
La prière n’est donc pas une occupation
pour gens crédules auxquels on a raconté que le Seigneur n’avait rien d’autre à
faire qu’à les entendre marmonner leurs désirs et leurs plaintes. La vraie
prière est basée sur une science concernant la structure de l’homme et de
l’univers et les différents états de la matière. Au-delà de la terre, de l’eau,
de l’air, du feu et de leurs habitants, il existe un grand nombre de régions de
plus en plus subtiles, peuplées d’entités spirituelles. Et de la même façon que
la terre, l’eau, l’air et le feu nous procurent tout ce dont nous avons besoin
dans le plan physique, de même ces régions supérieures peuvent nous procurer
tout ce qui est nécessaire pour notre évolution, notre épanouissement, notre
joie. Mais c’est à nous d’aller jusque-là.
Imaginez que vous soyez poursuivi par
des ennemis. Vous courez, vous courez pour leur échapper… Enfin voilà que,
poussiéreux, essoufflé, vous arrivez dans une salle magnifiquement éclairée où,
au milieu des chants, des danses, des couleurs et des parfums des fleurs, une
assemblée d’êtres lumineux est en train de manger, de boire, de se réjouir.
Personne ne vous dit : "eh là ! que venez-vous faire ici ?
Vous êtes in intrus, sortez !" Au contraire, on vous accueille, on
vous donne de quoi vous laver, vous vêtir, et on vous invite au festin. Pendant
ce temps, ceux qui vous poursuivaient restent dehors à la porte et ils ne
peuvent vous faire aucun mal… Eh bien, c’est cela la prière : vous courez,
vous courez, c’est à dire vous réussissez à vous arracher aux obstacles, aux
difficultés, aux souffrances, et vous arrivez dans un lieu où le Seigneur est
en train de se réjouir en compagnie des Anges, des Archanges et de tous ses
amis. Le Seigneur ne demande pas mieux que de vous accueillir parmi eux ;
mais c’est à vous de faire les efforts pour arriver jusque-là et d’y rester le
plus longtemps possible. Alors, désormais, quand vous vous sentez pauvre,
malheureux, angoissé, ne restez pas où vous êtes, secouez-vous, réagissez,
changez de région !
Malheureusement, je le sais bine, les
gens préfèrent aller pleurnicher, se plaindre à droite et à gauche, prendre des
calmants, plutôt que d’avoir recours à ce moyen tellement plus simple et
efficace : la prière. Ils l’abandonnent même de plus en plus… Comment, au
vingtième siècle, un homme intelligent irait-il se servir de moyens qui étaient
bons au moyen âge, pour un peuple ignorant, crédule, superstitieux ?
Maintenant la science a remplacé la prière par les pilules. Ou par la
psychanalyse, qui maintient les gens dans les couches inférieures de
l’inconscient….
En réalité, la faculté de prier, de
supplier est le don le plus grand que le Seigneur ait fait à l’homme ;
c’est grâce à elle qu’il n’a pas encore disparu. Celui qui prie, qui agit par
son âme et son esprit, transforme intérieurement ses difficultés, ses souffrances.
Même s’il ne peut rien contre les événements extérieurs, là où les autres se
découragent et s’effondrent, il trouve, lui, des forces, une nourriture, il
reçoit un élan pour continuer son travail.
Il ne faut jamais subir, il ne faut
jamais se laisser aller, mais essayer de remédier. Et pour remédier, il y a la
prière. C’est à nous de nous déplacer, il ne faut pas attendre que le Seigneur,
dans sa clémence et sa miséricorde, vienne nous visiter. Le Seigneur ne
descendra pas. Vous direz : "Mais on a lu dans les Ecritures que le
jour de la Pentecôte, le Saint Esprit était descendu sur les apôtres sous la
forme de langues de feu" En réalité, celui qui reçoit le Saint Esprit
s’est déjà élevé intérieurement jusqu’aux régions célestes où il se fusionne
avec la Divinité ; et même si on dit alors que le Seigneur "est
descendu" en lui, en réalité non, c’est lui qui est monté jusqu’au
Seigneur et le Seigneur l’a rempli de sa présence. Le Seigneur ne descend en
nous que pour autant que nous sommes capables de monter.
Vous pouvez tout trouver en
vous-même : la terre, le ciel et même l’enfer ; c’est à vous de
savoir où vous voulez aller. Et si par imprudence vous êtes tombé dans l’enfer,
rien ni personne ne vous oblige à vous y éterniser : vous avez la possibilité
d’en sortir. Quelqu’un vient se lamenter auprès de mi en prétendant qu’il est
damné. Je ne le contredis pas, parce que je sais que c’est inutile, il veut
absolument être damné. Bon, mais je lui explique que ce n’est pas pour
l’éternité. Il est damné pour un moment, d’accord puisqu’il y tient ! mais
cela ne doit pas l’empêcher de chercher le salut. Je lui dis : "Vous
ressemblez à quelqu’un qui serait tombé dans un marécage infesté de
bestioles : elles le harcèlent, le piquent, le mordent : il pousse
des cris, il prie le Seigneur, mais rien n’y fait. Et c’est normal, le Seigneur
ne viendra pas le tirer de là : c’est à lui de se transporter ailleurs,
dans d’autres régions plus habitables, plus tranquilles". Dans les pires
situations, il faut penser que jamais rien n’est définitif. Et la seule chose à
faire est de se déplacer. Tant qu’on n’ a pas compris cela, il est presque
inutile de prier.
Mais les gens sont
extraordinaires : pour eux, prier, c’est demander au Seigneur de venir les
trouver dans l’endroit où ils sont, c’est à dire que, sans rien changer dans
leur comportement ou leur façon de penser, ils exigent de Lui qu’Il vienne les
tirer de l’enfer pour les installer dans le Ciel. Eh non ! Et lorsque
Jésus disait : "Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte
et prie ton Père qui est dans le lieu secret", lui aussi enseignait la
nécessité de se déplacer. "Entre dans ta chambre" signifie :
sors d’un lieu pour aller dans un autre. Entrer, c’est se déplacer. Jésus
l’exprime différemment, mais c’est la même idée.
Supposons que vous êtes dans une grotte
ou dans un souterrain et là, vous suppliez le soleil de venir vous éclairer.
Vous ne serez jamais exaucé, le soleil ne se déplacera pas pour entrer dans la
grotte. C’est vous qui devez sortir pour recevoir sa lumière. Que représentent
les grottes, les souterrains, les caves ? La vie ordinaire. Et si vous ne
ovulez pas y renoncer, si vous continuez à vivre comme par le passé, tout en
demandant que le Ciel vienne se pencher sur votre cas, qu’il vous éclaire, vous
aide, vous guérisse, vous enrichisse, c’est impossible, il ne le fera pas.
Prenons maintenant cet exercice que nous
faisons chaque matin durant le printemps et l’été. Pourquoi nous levons-nous
très tôt pour aller voir le soleil se lever ? Eh bien justement, c’est
symbolique. Déjà, dans le fait de quitter notre lit, notre chambre, notre
"cave", pour aller assister au lever du soleil, nous montrons que
nous sommes conscients de la nécessité de nous déplacer pour être éclairés, chauffés,
vivifiés.
Tant que les humains refusent
d’abandonner leurs vieilles façons de vivre et qu’ils prient le Seigneur comme
ils prieraient le soleil de venir les trouver au fond d’une grotte, ils perdent
leur temps. C’est à eux de se déplacer, c'est-à-dire de changer leur existence
pour recevoir la lumière, la chaleur et la vie du soleil. Et comme le soleil
est symboliquement le meilleur représentant de Dieu, ils reçoivent les
richesses que Dieu a répandues à travers l’espace. Tout est là, dispersé à
profusion, mais il faut aller le prendre. Quel orgueil de s’imaginer que tout
doit venir vers nous ! Il faut être plus humble. Et l’humilité, justement,
c’est d’accepter de se déplacer ; c’est vous qui faites le premier geste,
et à ce moment-là vous recevez. Celui qui veut vraiment que sa prière soit
exaucée doit s’élever dans les régions de l’esprit. De la même façon qu’il
quitte physiquement son lit et sa maison pour aller voir le soleil se lever, il
doit intérieurement s’arracher à la vie ordinaire ; sinon, même devant le
soleil il ne recevra pas grand-chose ; un peu de lumière, de chaleur et de
vie, c’est tout ; les véritables richesses lui échapperont. Est-ce que
c’est clair ? Nous devons aller toujours plus loin, toujours plus haut,
monter jusqu’à la Source dont le soleil lui-même reçoit la vie. Il ne suffit
donc pas de regarder le soleil ; on peut le regarder pendant des années et
rester le même, égoïste, injuste, cruel. Il faut s’arracher aux caves eux
souterrains intérieurs et monter plus haut, toujours plus haut…
Et lorsque vous sentez que vous vous
êtes élevé jusqu’au sommet de votre être, vous pouvez alors formuler des
prières. Car la prière n’est pas réservée à ceux qui souffrent ou sont dans la
misère. Même si vous êtes heureux, même s’il ne vous manque rien, priez,
demandez au Seigneur de vous prendre à son service afin de contribuer à la
venue de son Royaume sur la terre. Puisque vous êtes heureux, pensez au bonheur
des autres. Que vos demandes soient les plus nobles, les plus désintéressées.
Oui, car… attention à ce que vous demandez ! Si vos désirs sont trop terre
à terre, trop personnels, il n’est même pas sûr que leur réalisation puisse
vraiment vous satisfaire ! Tandis qu’en demandant quelque chose d’aussi
grandiose que la venue du Royaume de Dieu, même s’il ne se réalise pas, vous ne
serez jamais déçu, car votre âme sera remplie de l’immensité.
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