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lundi 27 janvier 2014

Allumer le feu en nous



Le feu reste un des plus grands mystères. Il y a un feu qui consume et un feu qui entretient la vie. Le feu qui consume est celui que nous voyons et dont nous nous servons ; le feu qui entretient la vie est invisible et c’est lui qui brûle à l’intérieur des minéraux, des métaux, de la végétation et de toutes les créatures dans l’univers. Le feu produit la chaleur et la lumière, mais lui-même n’est ni chaleur ni lumière, il n’est ni lumineux ni chaud. Ce que nous appelons feu est seulement un reflet du vrai feu. Le vrai feu, nous ne le connaissons pas ; il produit et met en évidence la chaleur et la lumière, mais lui-même, on ne peut pas l’atteindre.

Les plus grandes puissances sont cachées dans le feu : il fond, il liquéfie, il réduit en cendres. Les autres éléments : la terre, l’eau, l’air ont de grands pouvoirs, mais ils ne produisent pas de transformations aussi radicales dans la matière. Les tremblements de terre secouent la croûte terrestre, ils entrouvrent les montagnes, engloutissent les villes, mais la terre ne change pas la nature profonde des choses. L’eau les emporte ou les dilue, l’air les disperse, mais seul le feu est capable de les faire complètement disparaître : après son passage, il ne reste que des cendres ; ou alors, c’est un nouveau corps qui apparaît.

Comme autrefois dans la Fraternité de Bulgarie avec le Maître Peter Deunov, nous nous réunissons certains soirs d’été autour d’un feu. Mais je sens que vous ne savez pas encore comment entrer en relation avec lui pour faire un vrai travail. Instinctivement, la plupart des humains éprouvent une sorte de fascination devant le feu. Pourquoi ? Parce que le mystère du feu est le mystère de la vie, et ils restent là à regarder. Mais il ne suffit pas de regarder le feu comme on assiste à un beau spectacle, il faut prendre conscience qu’il y a là des créatures très puissantes, accompagnées de quelques âmes humaines qui, ayant quitté la terre et s’étant libérées de leur corps physique, se plaisent à plonger dans le feu où elles continuent  se purifier. Et ne dites pas que vous savez ce qu’est le feu parce que vous l’avez déjà très souvent regardé. Au contraire, apprenez à le regarder comme si vous le voyiez pour la première fois et vous comprendrez les plus grands mystères de la vie.

Quelquefois, dans ces branches qui brûlent on voit des formes apparaître : un oiseau, un fleuve, une fleur, un visage ... Chacun doit essayer d’interpréter ce que ces formes qu’il découvre signifient pour lui, car le feu parle à chacun d’entre nous. Il peut nous faire des révélations, nous  apporter un message, nous annoncer un événement. Les êtres qui sont dans le feu nous observent aussi, et comme ils sont très sensibles à l’amour qu’on leur manifeste, à l’intérêt qu’on leur porte, ils s’approchent de nous pour nous instruire, nous aider. Qu’on ne les discerne pas, qu’on ne les comprenne pas, est sans importance ; ce qu’ils nous disent s’enregistre dans notre subconscient et un jour, dans certaines conditions favorables, nous aurons une intuition, une illumination subite. Voilà l’utilité de passer de tels moments auprès du feu. Même si vous croyez ne rien comprendre, cela n’a pas d’importance ; l’important, c’est d’être là, attentif, concentré, car vous préparez ainsi les centres subtils qui vous mettront en contact avec cette formidable puissance de vie : le feu.

Liez-vous donc au feu pour sentir ce qu’il vous dit, ce qu’il vous montre ; cela s’enregistrera en cous, et dans quelque temps, quand vous commencerez à sortir un peu ces enregistrements, à regarder ces pellicules, il se peut que vous réussissiez à développer certains clichés, à entendre une musique ou quelques paroles ; C’est ainsi que vous allez vous instruire, vous transformer, et un jour vous sentirez que vous êtes devenu un être nouveau. Nous sommes réunis autour du feu pour donner « chair et os » à une idée divine, en l’enveloppant de notre amour, en lui fournissant les éléments de sa matérialisation ; nous devons tout faire pour que nos amis du monde invisible trouvent cette matière en abondance dans nos pensées, nos sentiment s, nos émotions, et puissent grâce à elle envelopper l’enfant qui doit naître ; le Royaume de Dieu.

Les entités lumineuses du monde invisible aiment l’harmonie. Où qu’elles soient, elles sont attirées par cette unité que nous formons autour du feu. Elles se disent entre elle : « A la différence de tant d’autres humains qui ne se rassemblent que pour fulminer, pour se dresser contre des ennemis réels ou imaginaires, voilà des êtres qui sont réunis pour préparer le Royaume de Dieu. Allons les voir et les aider ». Un parfum se dégage de cet état d’harmonie, un parfum que les humains ne perçoivent peut-être pas, mais que ces créatures sentent. Et même les étoiles là-haut dans le ciel sourient et nous envoient leurs messages et leur amour. Le feu représente la frontière entre le plan physique et le plan éthérique. C’est pourquoi il est le moyen le plus puissant pour entrer en communication avec le monde spirituel. Si, avant de commencer un travail de quelque importance, les Initiés ont l’habitude d’allumer une flamme, c’est parce qu’ils savent que le feu les introduira dans les régions subtiles où leurs pensées, leur voix seront entendues et où ils trouveront les conditions de la réalisation. Tous les véritables mages ont un lien très puissant avec le feu. Et, bien que la religion ait perdu de plus en plus le sens de ces pratiques initiatiques, dans les églises on continue à maintenir la tradition d’allumer des cierges ou des veilleuses, comme si on conservait inconsciemment ce savoir très ancien que la présence du feu est un gage de réalisation.

Là où le feu participe, il y a toujours des résultats, car il est l’élément le plus puissant, le moyen de transformation le plus efficace ; rien ne résiste au feu. C’est pourquoi la tradition initiatique enseigne que, pour se transformer, les humains doivent nécessairement passer par le feu. Il existe en nous deux sortes de feu : celui des passions et celui de l’esprit. Le feu des passions est un brasier qui consume l’être en le faisant passer par de grandes souffrances ; et malheureusement la majorité des humains préfèrent souffrir dans ce brasier plutôt que de renoncer à satisfaire leurs désirs. Très peu ont compris les avantages qu’il y a à travailler avec le feu de l’esprit pour posséder le secret de la transformation de la matière, en soi-même tout d’abord, et ensuite, peu à peu, autour de soi.

Par le feu de la souffrance doivent obligatoirement passer tous ceux qui sont devenus tellement durs et coriaces que seules les épreuves pourront les améliorer. Celui qui veut échapper à ce feu-là doit travailler avec le feu de l’esprit, le feu divin qui le transformera en le rendant lumineux et rayonnant ; Il sera enveloppé de ses flammes sans être brûlé… et même s’il doit encore souffrir – car sur la terre il est impossible de ne pas souffrir – il saura comment traverser ces souffrances. Le feu des passions contraint et asservit l’homme. Le feu de l’esprit le libère.

Toutes les réussites dans la vie dépendent d’une seule chose : si l’on sait ou non allumer le feu. C’est tout d’abord une inspiration, une idée divine que l’on doit capter. Cette idée divine est comme une étincelle, quelque chose de lumineux, très rapide, qui se communique au monde mental – si celui-ci est prêt à le recevoir. Dans le mental, cela devient un projet. Puis ce projet, le cœur commence à s’y intéresser, à désirer sa réalisation, à s’en réjouir. Et enfin, intervient la volonté qui déclenche l’action. Pour être correct, bénéfique, tout acte doit avoir son origine en haut dans le plan divin. C’est cette impulsion divine qui descend dans le plan mental (la pensée), puis dans le plan astral (le sentiment) en s’enveloppant de matière de plus en plus dense, jusqu’à s’incarner enfin dans le plan physique. Tout ce qui n’est pas inspiré par l’esprit se révélera défectueux à un moment ou à un autre. Et quand quelqu’un se lance dans l’action ou fait confiance à ses sentiments sans s’être demandé quelle est la nature de l’impulsion qui l’anime, ce la révèle tout simplement qu’il n’a pas compris comment on allume le feu.

On peut encore présenter cette question d’une autre manière. Pour faire un feu, une seule bûche ne suffit pas, on en utilise deux ou trois, et on ne les place pas côte à côte, mais en triangle. Ce triangle représente symboliquement les trois principes : cœur, intellect, volonté ; ou bien, dans un autre plan, corps, âme et esprit. Car pour que le feu brûle, c’est à dire pour que la vie s’épanouisse harmonieusement, les trois sont nécessaires. Oui, méditez sur la façon d’allumer le feu et vous découvrirez de grandes vérités en vous-même. Vous comprendrez que si vous grelottez intérieurement, c’est que vous n’avez pas su allumer votre feu : ou vous n’avez pas trouvé d’allumette, ou le bois est humide, ou le papier n’a pas pris, ou vous avez oublié les brindilles, ou vous n’avez pas su placer correctement les bûches, etc. Et même si vous déclenchez des incendies avec des passions incontrôlées, vous aurez toujours froid.


Depuis le commencement il existe en chaque être un foyer préparé avec tout le combustible nécessaire. Mais, le plus souvent, c’est l’allumette qui manque, l’étincelle de l’esprit qui fera jaillir la flamme : le contact avec le monde divin. Parfois même si le feu semble éteint, il reste sous la cendre de petites vraies qu’on peut ranimer pour faire un nouveau feu. Chacun peut ainsi trouver en lui-même une braise chaude, cachée sous la cendre, et souffler dessus pour rallumer le feu. Apprenez donc à souffler sur votre feu afin qu’il vous illumine et éclair le monde entier. Il y a beaucoup de braises dans vos âmes, fouillez profondément pour les trouver, et ranimez-les ; à ce moment-là d’autres âmes pourront elles aussi venir se rallumer auprès de vous ! 

Omraam.

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