C’est du milieu d’un buisson ardent que
Dieu se manifesta pour la première fois à Moïse, et dans la plupart des
religions la Divinité la plus puissante et la plus honorée est celle du feu.
Mais ce feu célébré dans les religions et les cosmogonies n’est pas le feu
physique que nous connaissons. Ce feu que nous allumons pour nous éclairer ou
nous chauffer à sa flamme, n’est qu’un aspect du feu universel. Car il existe
de multiples sortes de feu : Celui qui entretient la vie dans le cœur de
l’homme, celui qui sommeille à la base de sa colonne vertébrale, celui du
soleil, celui de l’Enfer, celui qui est enfoui dans les minéraux, les métaux, le bois, l’eau, l’air, etc. Le feu par lui-même n’est ni lumineux ni chaud, il
le devient dans certaines conditions.
Le feu n’est visible à nos yeux que s’il
s’accompagne de lumière. Pourquoi ? Dans le récit de la Genèse, il y a un
point dont on n’a pas toujours bien saisi la portée, c’est que la lumière a été
la première créature de Dieu. Moïse écrit : « Et l’esprit de Dieu se
mouvait au-dessus des eaux ». Puis, immédiatement après : « Dieu
dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut ». Et ce n’est
qu’après la création de la lumière qu’apparaissent toutes les autres créatures.
Cette lumière que Dieu a créée le premier jour n’est pas celle que nous
connaissons, sinon pourquoi est-il dit que c’est au quatrième jour qu’Il a créé
le soleil, la lune et les étoiles ?
Si Dieu, l’Esprit, le Feu primordial a
d’abord créé la lumière, c’est pour en faire la matière de sa création. Aussi
est-il inexact de prétendre que Dieu a créé le monde de rien, car rien ne peut
être crée de rien. De même que le principe masculin engendre le principe
féminin, c’est le feu qui engendre la lumière. Le feu originel, le feu
non-manifesté n’est pas lumineux. C’est au moment où le feu se manifeste que la
lumière apparaît ; elle est en quelque sorte le vêtement du feu. Ce qui
signifie que la lumière est déjà matière. Elle est la matière à travers
laquelle le feu se manifeste. Quant à la matière elle-même, elle n’est rien
d’autre que de la lumière condensée. Chaque fois que vous allumez un feu, c’est
exactement l’histoire de la création du monde qui se répète devant vous.
Donc, au commencement était le feu, et
le feu a engendré la lumière qui est la matière de la création. Dieu, le
principe actif, a projeté la lumière, et c’est sur cette lumière qui était déjà
matière qu’Il a travaillé pour créer l’univers. Ainsi, à l’origine de l’univers
on voit déjà les deux principes à l’œuvre : Dieu, le feu, le principe masculin,
qui a tiré de lui-même et projeté le principe féminin, la lumière, la matière
dans laquelle Il allait créer. La lumière est donc l’état le plus subtil de la
matière, et ce que nous appelons nous, matière n’est qu’une forme condensée de
la lumière. Dans tout l’univers, il ne s’agit que de la même matière… ou de la
même lumière… plus ou moins subtile, plus ou moins condensée. Même le monde
physique tel que nous le connaissons, est une condensation de la lumière
primordiale, mais dans un état d’extrême densité.
S’il n’est pas donné aux humains de percevoir
la lumière à travers l’opacité de la matière, c’est que leurs yeux physiques
sont limités et qu’ils n’ont pas développé les organes de la vision spirituelle
qui leur permettraient de découvrir cette réalité de la lumière. Pourtant,
c’est une expérience qu’ont pu faire certaines personnes dans des circonstances
exceptionnelles. Jakob Boehmer , le grand mystique allemand, était cordonnier….
Il a raconté qu’un jour où il se trouvait chez lui il eut soudain l’impression
que de la lumière sortait de tous les objets qui l’entouraient une lumière si
intense qu’i ne pouvait pas la supporter. Ne comprenant pas ce qui lui
arrivait, il quitta sa maison et s’enfuit dans la campagne ; mais là, ce
faut prie encore, parce que les pierres, les arbres, les fleurs, l’herbe, tout
n’était que lumière et lui parlait à travers cette lumière !...
Moi aussi, quand j’étais jeune disciple
du Maître Peter Deunov,
en Bulgarie, j’ai fait une expérience identique ; C’était en été dans les
montagnes de Rila où campais la Fraternité. J’avais accompagné une sœur âgée
jusqu’à un endroit beaucoup plus élevé que notre campement. Il régnait là un
silence sacré, on aurait dit que jamais aucun être humain n’avait pénétré dans
ce lieu. Nous avons médité, prié et parlé de l’Enseignement du Maître. Puis, je
me suis éloigné pour continuer à méditer seul. Que s’est-il passé alors ?
L’endroit où je m’étais assis était très joli, mais pas plus que les autres,
alentour. Ce que je vis me fit croire d’abord à une hallucination… Tout s’était
animé ; les pierres, les herbes, les arbres étaient devenus vivants,
lumineux, comme enchantés ; J’étais transporté d’émerveillement, je ne
pouvais plus m’arracher à ce spectacle. Le phénomène dura longtemps. Et là,
j’ai compris que derrière les apparences matérielles, se cachent des réalités
que nous ne soupçonnons pas.
Dans les récits des mystiques, le mot
qui revient le plus souvent est le mot « lumière ». Justement, parce
que l’expérience mystique est la découverte de la réalité véritable du monde et
que cette réalité véritable est la lumière. Tous ceux à qui il a été donné de
faire cette expérience disent avoir vu que toutes les créatures, tous les
objets, même les pierres, baignent dans la lumière et diffusent de la lumière.
Et c’est la vérité : tout ce qui existe dans le plan physique existe aussi
dans les autres plans sous une autre forme plus subtile, plus pure, plus
lumineuse. C’est pourquoi le sens du travail spirituel est d’arriver à découvrir,
au-delà des apparences, cette lumière primordiale et de n’avoir que des désirs
et des activités qui permettent de se rapprocher d’elle. La véritable
spiritualité est un travail sur la lumière, avec la lumière ; Et même si
la lumière que nous voyons n’est qu’un aspect matériel, grossier, de la lumière
divine, elle est déjà un moyen de nous lier à elle.
Pour se rapprocher des vibrations de la
lumière, il faut apprendre à vivre une vie intense. Seulement, la vie intense,
ce n’est pas clair pour beaucoup, parce qu’ils n’ont pas compris le sens de ce
mot. Les agitations, les passions, les ébullitions, les effervescences, voilà
ce qu’ils appellent une vie intense. Mais ils se trompent. Tous les mobiles qui
animent généralement les humains ; l’ambition, la jalousie, l’amour
passionnel, la recherche des distractions et des plaisirs pour combler le vide
qu’ils sentent en eux, les poussent à mener une vie trépidante, oui, mais pas
une vie intense. Tous ces gens qui ont envie d’avaler le monde entier, allez les
voir ! Ils donnent des ordres, ils crient, ils s’agitent, ils parcourent
le monde dans tous les sens ; on ne peut pas nier qu’ils déploient une
grande activité, mais ce n’est pas une vie intense. Plus l’homme est pris dans
les affaires matérielle, moins il a de conditions pour vivre cette vie intense,
moins il arrive à vibrer à l’unisson avec la lumière.
La vie intense se manifeste le plus
souvent de manière imperceptible, elle est intense par le seul mouvement de
l’esprit. Celui qui vit une vie intense peut rester parfaitement immobile et
silencieux, mais être animé intérieurement de vibrations aussi rapides et même
plus rapides que la lumière. Car s’il est vrai que, dans le plan physique,
c’est la lumière qui est la plus rapide, dans les plans éthérique, astral,
mental et au-delà, l’homme peut atteindre des vitesses beaucoup plus grandes
encore : par la pensée, par l’esprit, il peut se déplacer à une vitesse de
millions de kilomètres par seconde. La lumière du soleil met huit minutes pour
parvenir jusqu’à la terre, tandis que la pensée peut atteindre instantanément
le point le plus éloigné de l’espace. Le mouvement de l’esprit est beaucoup
plus rapide que celui de la lumière. Mais dans le monde physique, la lumière
demeure ce qui existe de plus rapide, et c’est avec elle que nous devons
travailler pour intensifier les vibrations de notre vie intérieure.
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