De l’instant où il naît jusqu’à l’âge de
vingt et un ans, le développement de l’être humain se fait grâce à l’entrée en
activité de ses différents corps : successivement les corps éthérique,
astral et mental. Jusqu’à l’âge de sept ans, le corps éthérique assure la
croissance et l’épanouissement du corps physique. Puis, de sept ans à quatorze
ans, c’est le corps astral qui se développe ; et enfin de quatorze à vingt
et un ans, le corps mental.
Le corps éthérique agit dans l’enfant
comme dans les plantes. Les plantes ne possèdent pas de corps astral, car elles
n’ont pas de véritable sensibilité, du moins une sensibilité comparable à celle
des animaux (quand vous coupez une plante, elle ne souffre pas) mais elles
possèdent un corps éthérique très puissant ; c’est pourquoi elles ne
cessent de croître. Si vous les taillez, elles repoussent, et si vous mettez à
leur pied du fumier, des détritus, elles les absorbent et les transforment pour
produire des fruits. Le corps éthérique purifie tout.
D’une certaine façon, on peut dire que
les enfants ressemblent aux plantes ; tout se transforme et se purifie
continuellement en eux grâce au corps éthérique, dont l’activité n’est pas
encore entravée par les manifestations du corps astral. Vers quatorze ans
commence la période de l’adolescence, et c’est là que les choses se
compliquent, car le corps astral qui s’est éveillé déclenche toutes les
manifestations passionnelles ; sexualité, agressivité, possessivité… et
comme ces manifestations produisent des toxines, le corps éthérique doit
continuellement s’occuper de les éliminer. Peu à peu l’activité du corps astral
prend le dessus au point d’entraver celle du corps éthérique, et c’est pourquoi
l’adolescent s’arrête de grandir. Si le corps astral n’entrait pas en activité,
les humains continueraient à croître, comme les arbres.
L’innocence, la candeur, la pureté des
enfants viennent de ce que leur corps astral n’est pas encore développé. C’est
pourquoi évidemment le corps astral est nécessaire ; si l’intelligence cosmique a décidé qu’il entrerait dans la structure de l’être humain, c’est
qu’il a son rôle à jouer ; sans lui, il n’éprouverait ni sensations, ni
désirs, ni sentiments, et il lui manquerait donc quelque chose d’essentiel.
Mais ce corps astral doit être maîtrisé, purifié, et pour bien comprendre cette
parole de jésus, il faut la rapprocher d’un autre passage où il dit :
« il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume de dieu ».
La majorité des commentateurs ont
expliqué cette comparaison étonnante entre le riche et le chameau par le
fait que Jésus voulait insister sur
l’impossibilité pour le riche, présenté comme un homme avide, égoïste, dur,
d’être admis dans le royaume de dieu qui est le royaume de l’amour. S’il est
plus facile pour un chameau, qui est énorme, de passer par le trou d’une
aiguille que pour un riche d’entrer dans le royaume de dieu, c’est que vraiment
le Royaume de Dieu est définitivement fermé aux riches. Mais cette explication
est insuffisante ; Jésus n’a pas seulement voulu se servir là d’une image
frappante. S’il utilise cette image c’est parce qu’elle correspond à une
réalité psychique. Alors, qu’est-ce qui est énorme chez le riche et qui le
retient devant la porte du Royaume de Dieu ? Son corps astral, son corps
des désirs.
Le propre du corps astral est d’être
insatiable ; il ne cesse de pousser l’être humain à désirer toujours
davantage, même si ce doit être au détriment des autres, et s’il n’est pas
discipliné, éduqué, il prend des proportions démesurées. Avez-vous souvent
rencontré des riches qui, voyant qu’ils peuvent s’enrichir encore davantage, se
disent : « non, ça suffit comme ça » ? Il en existe
sans doute, mais si peu !
Généralement, plus ils possèdent, plus
ils veulent posséder. Car ils se laissent gouverner par leur corps astral qui
est comme un gouffre sans fond. C’est lui qui leur pousse à accumuler toujours
plus d’argent, de terrains, d’immeubles, de succursales, etc. Et comme ils ne
cessent de lui donner satisfaction ce corps astral devient quelque chose
d’énorme, de monstrueux. Eh bien, c’est ce corps astral qui obstrue pour eux la
porte du Royaume de Dieu. Dans le Royaume de Dieu, on n’accepte que les êtres
qui ont appris le dépouillement, le désintéressent, le sacrifice, donc qui ont
su maîtriser les convoitises de leur corps astral.
Quant au chameau, il présente exactement
les caractères inverses : les conditions dans lesquelles il vit, ses
marches à travers le désert où il ne peut ni manger ni boire pendant plusieurs
jours ont fait de lui le symbole de la sobriété, cette qualité qui consiste à
modérer ses appétits. Or, pour l’être humain, les appétits peuvent être de
diverses sortes, et son corps astral est comme un estomac prêt à tout engloutir.
Il faut comprendre ; en utilisant cette image du riche, jésus ne condamne
pas la richesse et les gens riches ; il prend le riche comme symbole de
celui qui cherche à satisfaire tous les désirs inspirés par le corps astral. Le
riche représente donc une réalité psychique : l’être en proie à des
passions dévorantes ; et à l’opposé, le chameau et l’enfant représentent
une autre réalité psychique ; l’innocence, l’ignorance des passions. Mais
évidemment en présentant l’enfant comme un modèle à imiter, Jésus ne voulait
pas déconseiller aux humains de devenir adultes ; il voulait seulement les
mettre en garde contre leur corps astral, dont les réclamations ne cessent de
produire en eux des miasmes, des désordres et des troubles qui leur interdisent
l’entrée du Royaume de Dieu ?... Car le Royaume de Dieu n’est pas un lieu
physique, matériel, mais un état de conscience où seules la pureté, la paix,
l’harmonie et la lumière ont leur place.
Tant qu’on s’en tient au plan physique,
on ne peut pas bien saisir ce qui signifie ce chameau qui pourrait passer plus
facilement par le chas d’une aiguille qu’un riche n’entrerait dans le Royaume
de Dieu. Mais maintenant, c’est clair ; en opposant ainsi le riche et le
chameau, Jésus sous-entend l’existence du corps astral. Donc, si on ne possède
pas sur l’être humain les mêmes connaissances que jésus, beaucoup d’images et
de paraboles des Evangiles restent incompréhensibles, on ne peut pas les
interpréter.
Le chas de l’aiguille par lequel peut
passer le chameau, on en trouve encore l’équivalent dans un autre texte des
Evangiles ou Jésus dit : « Entrer par la porte étroite, car large
est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition ».
Cette porte étroite qui permet d’accéder
Royaume de Dieu, c’est la porte de l’Initiation. L’Initiation est une ascèse
qui apprend à l’homme comment travailler sur sa nature inférieure ; on
peut comparer cette ascèse au passage étroit par lequel se glisse le serpent
lorsqu’il doit changer de peau. Le disciple est celui qui se prépare à passer
par la porte étroite ; là, il abandonne ses vieilles peaux, il s’arrache à
ses corps inférieurs, les corps astral et mental, pour vivre dans ses corps
supérieurs. Chacun de vous est appelé à passer par cette prote étroite. Alors,
au lieu de vous troubler et d’avoir peur à l’idée que vous allez devoir
souffrir de privations, réjouissez-vous qu’il vous soit donné de devenir un
être nouveau avec des pensées, des sentiments, un comportement dignes d’un fils
de Dieu, d’une fille de Dieu.
On peut dire qu’au cours de son
existence, l’homme a trois portes à franchir ; celle de la naissance par
laquelle passent également les bons et les méchants ; celle de la mort, et
par là encore passent les bons et les méchants. Mais passer la porte de l’Initiation
nécessite un long et difficile travail sur soi-même. Cette prote de
l’Initiation, cette porte étroite, nous oblige à nous débarrasser de tous nos
bagages et nos vêtements inutiles. La porte étroite est exactement adaptée à la
forme et à la taille de chacun ; pour la franchir il doit se présenter nu,
c'est-à-dire dépouillé de tout ce qui l’obscurcit et l’alourdit, dans la pure
lumière de son corps causal.
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