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mardi 5 novembre 2013

La vérité n’est pas un principe




On a donné de la vérité toutes sortes de définitions qui n’ont réussi qu’à embrouiller la question. Il est impossible de dire ce qu’est la vérité, car elle n’existe pas en tant que principe isolé ; seuls existent la sagesse et l’amour dont l’union produit la vérité. Combien de gens prétendent qu’ils sont dans le vrai ! C’est facile d’avoir ces prétentions, mis quand on les voit agir… parce que justement, ce qu’ils appellent la vérité n’est pas le fruit de la sagesse et de l’amour véritables, ce n’est que leur vérité à eux. Seul le comportement d’un être révèle s’il est dans le vrai. Ce qui est extraordinaire, c’est que les humains font de la vérité une sorte d’abstraction, alors que c’est au contraire dans leur façon d’être, de se manifester tous les jours qu’elle apparaît concrètement.

Et combien de gens prétendent qu’ils cherchent la vérité sans arriver à la trouver. Or, justement c’est parce qu’ils la cherchent qu’ils ne la trouvent pas. En réalité, ils n’ont rien à chercher ni rien à trouver ; ils ont seulement à progresser dans la voie de la sagesse et de l’amour. Mais surtout qu’ils se gardent bien d’attendre la vérité sous la forme qui correspond le mieux à l’idée qu’ils s’en font. Et quelle idée s’en font-ils ? Eh bien, que la vérité doit se conformer à leurs désirs. Il est rare qu’ils la voient comme une lumière qui doit les tirer vers le haut ; au contraire, ils veulent la faire descendre à leur niveau… très bas, et la mettre à leur service.

Pendant des siècles – et encore un peu de nos jours, malheureusement ! – les hommes sont cherché une épouse comme on cherche une servante ; ils avaient besoin d’avoir à la maison une femme qui leur donne des enfants, qui leur fasse la cuisine, le ménage, la lessive, qui raccommode leurs vêtements et supporte leur mauvais humeur. Eh bien, c’est ainsi que la majorité des humains cherchent la vérité ; oui, ils cherchent une servante. Or, voilà qu’il n’y a pas de vérité servante ; au contraire, c’est à ceux qui aspirent à la vérité de devenir, eux, ses chevaliers servants. Car la vérité est une princesse ; « et moi, je veux être un prince » direz-vous. C’est entendu, pourquoi pas ? Mais alors vous devez vous montrer digne de ce rang en vous élevant jusqu’à elle, et non tenter de la faire descendre à votre niveau.

Quel homme oserait faire irruption dans un palais royal en annonçant qu’il va épouser la princesse et se faire proclamer prince héritier ? Vous avez lu dans les contes combien d’épreuves devait traverser le jeune audacieux qui voulait obtenir d’un roi la main de sa fille ; s’il ne savait pas se montrer à la hauteur de ses ambitions, il mourait ; eh bien, ces contes sont très profonds, et ils doivent vous faire réfléchir, car il en est de même pour la vérité ; elle est la fille du roi, du roi céleste, et si vous vous présentez devant elle sans être prête à la servir pour montrer que vous êtes digne d’obtenir sa main, elle ne vous accordera même pas un regard. Donc, non seulement vous ne parviendrez pas à la gagner, mais vous mourrez ; oui, spirituellement parlant, vous mourrez.

La vérité, on peut seulement s’approcher d’elle en cherchant à manifester l’amour et la sagesse. Alors, maintenant, si vous m’avez compris, vous devez à chaque instant vous analyser ; « voyons, quelle est la nature de mes sentiments ? Est-ce le véritable amour ?... Et ma pensée, comment envisage-t-elle les choses ? Est-ce qu’elle suit la voie de la sagesse ? Ne s’est-il pas glissé un élément trop personnel qui va m’induire en erreur ? » C’est ainsi que peu à peu vous lierez en vous le corps astral au corps bouddhique, le corps mental au corps causal et que votre corps physique manifestera les pouvoirs du corps atmique. A ce moment-là, oui, vous aurez trouvé la vérité, car vous vivrez dans la vérité. Et la vérité, je vous l’ai dit, embrasse la totalité des existences.

Au fur et à mesure que nous progressons dans l’amour et la sagesse, nous découvrons la vérité, nous devenons la vérité. Jésus disait : « je suis le chemin, la vérité et la vie ». Pourquoi les chrétiens n’ont-ils pas encore compris le sens profond de cette phrase ? Eh bien, justement, parce qu’ils n’ont pas compris que la vérité est le fruit de l’amour et de la sagesse.

« je suis le chemin, la vérité et la vie » - ces paroles, dans combien d‘églises et de temples ont-elles été inscrites ! Mais si ceux qui les lisent ne savent pas comment situer ces trois mots « chemin, vérité et vie » les uns par rapport aux autres, à quoi cela sert-il ? Ces trois mots, c’est vrai, appartiennent à des domaines totalement différents. Le chemin représente une réalité physique, concrète. La vérité est considérée comme une notion abstraire, un des thèmes philosophiques sur lesquels les humains ont la plus grande difficulté à se mettre d’accord. Quant à la vie, elle reste pour eux une réalité extrêmement vaste et vague, car il en voient les innombrables manifestations sans pouvoir dire ce qu’elle elle.

Ces paroles de jésus, encore une fois c’est l’image du fleuve qui nous aidera à les comprendre, car seule l’image du fleuve permet de faire de ces trois mots, chemin, vérité et vie, un ensemble cohérent. A l’origine d ‘un fleuve, il y a une source qui jaillit, et cette source représente la vérité. De cette source coule l’eau ; la vie ; et au fur et à mesure du temps, l’eau creuse son lit ; le chemin. Jésus voulait donc dire ; « je suis le fleuve qui descend de la source céleste, j’apporte l’eau de la vie, et si vous voulez boire de cette eaux, suivez mon chemin ». Cette image du fleuve descendant du ciel est aussi la dernière vision de saint jean dans l’apocalypse ; « et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de dieu ».

A l’origine, il y a donc la source (la vérité) : de cette source coule la vie (l’amour) : et le chemin qu’empreinte cette eau pour descendre jusqu’à nous, le lit du fleuve, c’est la sagesse. L’eau vient de la source, en haut, et elle descend pour vivifier l’univers entier. Mais si nous voulons la boire dans toute sa pureté, c’est à nous de nous élever jusqu’au sommet en empruntant le chemin de la sagesse. Car c’est la sagesse qui nous conduit ; la sagesse n’est pas un but, elle est un guide. Mais nous ne pouvons chercher que si nous avons la vie, l’eau qui nous soutient ; et cette vie, c’est l’amour. Enfin, si nous marchons, c’est pour nous élever jusqu’à la source, la vérité, afin de boire l’eau pure et cristalline des sommets. Rien n’est plus clair que cette image qui représente le programme à réaliser par tous les fils et les filles de dieu. Nourris par l’amour qui est la vie, et guidés par la sagesse qui est le chemin, nous arrivons à la vérité qui est la source.

Vous voyez maintenant l’importance de ces trois principes ; amour, sagesse et vérité sur lesquels j’ai fondé mon enseignement. Si nous approfondissons ces trois principes, nous comprendrons le sens des paroles de jésus ; « je suis le chemin, la vérité et la vie » et nous entrerons en relation avec le fleuve de la vie universelle.
Celui qui veut s’élever jusqu’à la source, la vérité, doit donc emprunter le chemin de la sagesse. Maintenant, que se passe-t-il s’il arrive que la source tarisse ? Le fleuve s’assèche ; mais son lit reste encore comme le témoignage de ce qui a été. C’est un vestige et, en tant que tel, il devient aussi un enseignement pour nous ; et il appartient donc au domaine de la sagesse (évidemment je prends ici le mot sagesse dans un sens très large). Comme le lit du fleuve, la sagesse demeure, parce qu’elle est une forme et que la forme se maintient dans le plan physique comme vestiges, monuments, écrits ; même si l’amour, la vie, s’est transporté ailleurs, la forme subsiste ; il ya des maisons vides que leurs habitants ont abandonnées depuis longtemps, amis elles résistent encore. Les rochers, les montagnes sont là aussi ; même si leur âme les a quittés, ils demeurent. Tout ce qui dure et résiste appartient au monde d e la sagesse ; la sagesse demeure pour l’éternité afin de révéler ce qui a été et ce qui sera.

Celui qui veut s’instruire a toutes les possibilités de consulter la sagesse, car elle survit à tous les accidents et on la trouve inscrite partout. Chaque objet est obligatoirement marqué par la sagesse et porte son sceau, même lorsqu’il ne s’agit que de maigres vestiges ; les archéologues s’efforcent de rétablir l’histoire des hommes en rassemblant quelques restes éparpillés ; des ossements, des éclats de silex, des tessons de poteries ; et quand ils y arrivent, leur travail est très instructif, il y a beaucoup de choses à apprendre et qui font réfléchir.


Mais à la différence de la sagesse qui reste fixée en un lieu, l’amour, lui, voyage, il ne se fige pas dans des formes ; c’est un être vivant, toujours en mouvement et qu’on ne retrouve jamais à la même place ; on ne peut que suivre ses traces en parcourant les lieux qu’il a traversés et qu’il a un moment habités. Vous rencontrez un homme, une femme, et pendant les quelques minutes où vous restez en sa présence, son regard, son expression, son sourire remplissent votre cœur d’amour. Une semaine ou même seulement un jour après, vous rencontrez à nouveau cet homme ou cette femme et vous êtes étonnés de ne plus rien recevoir ni éprouver. C’est que l’amour que vous aviez entrevu a voyagé. Il n’est plus là. 

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