En quoi consiste notre
liberté dans l’existence ? Uniquement dans le choix de la direction que
nous voulons prendre. Ensuite, plus rien ne dépend de nous. Exactement comme
pour celui qui décide de faire un voyage. De nombreuses possibilités s’ouvrent
devant lui ; la ville, la mer, la montagne, le désert, la campagne, la
forêt…. Supposons qu’il choisisse la montagne par exemple les alpes : à
partir de ce moment-là il va obligatoirement rencontrer telles rivières, tels
lacs, tels sommets. S’il avait choisi d’autres montagnes, ou bien la mer ou le désert,
il en serait tout autrement. Il n’a donc
que le choix de la direction ; ensuite il va se trouver dans les paysages
qui ont existé bien avant lui et qui existeront bien après lui.
Il en est de même pour notre
vie intérieure ; ce qui dépend de nous, c’est uniquement le choix des
régions que nous voulons visiter. Tous les malheurs et tous les bonheurs
existent déjà, d’autres les ont connus avant nous, il dépend de nous seuls de
faire le voyage. On apprend beaucoup en étudiant la terre avec ses régions, les
unes boisées, fleuries, fertiles où l’on se promène avec émerveillement et en
toute sécurité, et d’autres qui sont des déserts, des marécages, des jungles
infestées de fauves, d’animaux venimeux où l’on est partout menacé ; et
quelques distance à peine les uns des autres, on rencontre des torrents tumultueux et des lacs paisibles, des
sommets et des précipices, des volcans et des glaciers ... Oui, on apprend
beaucoup. Mais on apprend encore plus en sachant qu’en l’homme aussi existent
des régions analogues ; sommets et gouffres, marécages et jardins fleuris,
déserts et plaines fertiles.
Il est utile de connaître la
géographie, la géologie et aussi l’agriculture, mais il est encore plus utile
de connaître nos terres intérieures et d’apprendre comment éviter les unes et
visiter les autres, les entretenir, les cultiver. Il est bon de savoir naviguer
sur les fleuves et les océans ou d’aller escalader les sommets des montagnes,
mais il est plus important de savoir maîtriser les tempêtes ou les tourbillons
intérieurs et de chercher à atteindre les sommets des montagnes spirituelles ;
voilà donc notre travail ; explorer les différentes régions en nous et,
par la pensée, la méditation, la prière, la contemplation, atteindre la terre
promise don parle le livre l’exode, la terre de Canaan « où coulent le
lait et le miel », symbole de la vie pleine et parfaite.
La vie de l’homme n’est rien
d ‘autre qu’une longue pérégrination à la découverte de régions
intérieures ; les unes accueillantes où il peut s’arrêter au moins pour
quelque temps ; les autres inhospitalières qu’il doit éviter ou fuir au
plus vite si par malheur il a eu l’imprudence de s’y aventurer. Même ceux qui
resteraient leur vie durant enfermés chez eux dans une chambre, pourraient
avoir une idée de tout ce qui existe sur la terre comme paysages et phénomènes
de la nature, car ils le vivraient intérieurement.
Quelqu’un se plaint :
« je ne sais pas ce qui m’arrive, j’étouffe, je me sens oppressé, dans les
ténèbres ;.. » c’est qu’à son insu il s’est laissé tomber dans un gouffre.
Alors qu’il sorte un peu de là, qu’il remonte à l’air libre et il dira :
« enfin, la lumière ! Quelle légèreté ! Je respire enfin ».
Et si certains jours il se sent soudain dilaté, inspiré, transporté comme s’il
échappait aux lois de la pesanteur, c’est certainement parce que, là encore,
sans bien s’en rendre compte, il a fait une ascension. Mais pourquoi attendre
que ces moments d’inspiration le visitent par hasard ? Il doit les
provoquer consciemment. […]
Beaucoup de gens confondent
silence et solitude, c’est pourquoi ils ont peur du silence : ils ont peur
d’être seuls. En réalité le silence est un lieu habité. Si vous voulez ne
jamais vous sentir seul, recherchez le silence, le vrai silence, car ce silence
est peuplé d’êtres innombrables ; le créateur a placé partout des
habitants ; dans les forêts, les lacs, les océans, les montagnes et aussi
sous la terre… et même le feu est habité, l’éther, le soleil, les étoiles, tout
est habité. Malheureusement, le bruit de la vie civilisée qui finit par envahir
le moindre espace, et l’existence d e plus en plus matérialiste et ordinaire
des humains ont créé des conditions contraires au séjour parmi eux des entités
lumineuses du monde invisible, et elles s’enfuient loin des lieux qu’ils
occupent ; ce n’est pas quelle n’aiment pas les humains, mais comment
peuvent-elles rester dans des endroits qu’ils ne cessent de troubler et de
saccager par leur manque de respect, leur grossièreté, leur violence ?
Elles se retirent de plus en plus dans des régions inaccessibles pour eux. […]
Le bruit retient l’homme
dans les régions psychiques inférieures ; il l’empêche d’entrer dans ce
monde subtil où le mouvement devient plus facile, la vision plus claire, la
pensée plus créatrice ; bien sûr, le brut est une expression de la vie, mais
pas des degrés supérieurs à la vie, il révèle plutôt une imperfection dans la
construction ou le fonctionnement des êtres et des objets ; quand une
machine, un appareil commencent à avoir des ratés, ils deviennent bruyants. La
douleur elle-même est un bruit, une sorte de grincement qui nous prévient que
la maladie est en train de s’introduire dans notre organisme. Dans un corps
sain, les organes s’expriment, puisqu’ils sont vivants, mais ils s’expriment
dans le silence.
Le bruit annonce une
défectuosité, une anomalie. C’est la vie qui se manifeste encore d’une manière
désordonnée et qui a besoin d’être maîtrisée, élaborée ; le bruit n’existe
donc pas seulement dans le plan physique, il existe aussi dans les plans astral
et mental : là, ne cessent d’éclater des discussions, des révoltes, des
bagarres provoquées par des pensées, des désirs et des sentiments anarchiques
auxquels nous devons nous efforcer d’imposer silence.
Mais en réalité, ce que nous
appelons silence est un phénomène tout à fait relatif. Nous disons qu’il y a
silence quand nos oreilles ne perçoivent aucun son, mais c’est qu’en réalité
notre système auditif est incapable de capter des vibrations en-deçà et au-delà
d’une certaine fréquence. Le silence n’existe pas ! Et le contraire du
bruit n’est donc pas le silence, mais la musique, qu’elle soit produite par des
instruments, ou qu’elle émane des choses et des êtres. L’être humain peut faire
dans les plans astral et mental autant de bruit que dans le plan
physique ; mais avec le plan causal commence la région du vrai silence,
c’est à dire de la musique ; oui, quand nous nous élevons dans les plans
supérieurs, nous entrons dans le domaine musical ; l’harmonie (le plan
causal), la mélodie (le plan bouddhique), la symphonie (le plan atmique).
Et on peut dire aussi qu’avec
la musique on entre dans le domaine de la magie. Combien de musiciens et de
poètes ont rêvé de la lyre d’Orphée, al lyre à sept cordes, cet instrument
merveilleux grâce auquel Orphée tenait la nature et les humains sous son charme !
En réalité, cette lyre légendaire n’est pas un instrument de musique, mais un
symbole de l’homme lui-même. Les sept cordes représentent ses sept corps,
physique, éthérique, astral, mental, causal, bouddhique et atmique. Chaque
corde possède une vibration propre et le met en communication avec les régions
déterminées des mondes visibles et invisibles, ainsi qu’avec leurs habitants.
Les négligences des humains,
leurs cacophonies, leur manque de respect troublent l’atmosphère, jusqu’à gêner
les créatures invisibles qui peuplent les montagnes. Alors, un jour elles s’en
vont ailleurs, là où plus personne ne peut avoir facilement accès. Et une fois
que les lieux sont désertés par les entités pures et lumineuses qui les
habitaient, ils perdent leur caractère sacré, ils ne sont plus aussi imprégnés
de force spirituelle, et c’est dommage. Alors voilà, sachez-le. Si vous n’aller
pas à la montagne dans un état d’esprit convenable, les esprits de la nature
prennent des précautions, ils s’éloignent et vous ne recevez rien d’eux. C’est
pourquoi vous retournerez chez vous aussi limité, aussi borné qu’avant. Et
comme l’état physique dépend beaucoup de l’état physique, ce séjour ne peut
même pas être tellement bénéfique à votre santé. A quoi sert-il de faire tant
d’efforts pour gravir les pentes des montagnes, si l’on ne doit pas revenir
plus pur, plus fort, plus noble et en meilleure santé ?... Si l’on n’a pas
compris que l’ascension des montagnes
physiques est une image de l’ascension des montagnes spirituelles ?.... Monter
et descendre…. Monter, c’est de défaire, au fur et à mesure, de tout ce qui
nous encombre nous alourdit, jusqu’à trouver la pureté, la lumière, l’immensité
et sentir l’ordre divin s’introduire en nous. Quant à descendre, ce n’est même
pas la peine d’expliquer en détail ce que c’est, vous avez compris ; c’est
le retour au désordre, aux tiraillements intérieurs.
En vous concentrant sur
l’image du sommet, vous êtes obligé de vous projeter toujours plus avant, de
franchir chaque fois des degrés plus élevés et, peu à peu, vous sentez combien
cette habitude mentale se reflète bénéfiquement dans votre vie quotidienne.
Quand vous avez un problème à résoudre, une décision à prendre, une difficulté
à affronter, vus sentez que vous maîtrisez mieux la situation parce que vous
arrivez à l’envisager de plus loin, de plus haut ; vous ne tournez plus en
rond, vous n’êtes plus la proie de pensées et de sentiments qui vous
paralysent.
Si dans le plan physique, un
sommet est seulement un point plus élevé que les autres, dans le plan spirituel
tout sommet, quel qu’il soit, est le centre vivant des énergies les plus pures,
les plus puissantes ; les énergies du plan causal. Et c’est grâce à ces
énergies que nous parviendrons un jour à la véritable maîtrise de nous-mêmes.
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