Parmi les questions que se posent les
humains, il en est une qui les obsède, qui les tourmente, et à laquelle ils
arrivent très difficilement à trouver une réponse satisfaisante, c’st la
question du mal : qu’est-ce que le mal ? Pourquoi existe-t-il ?
La vérité, c’est que cette question
restera insoluble tant qu’ils s’obstineront à considérer le mal indépendamment
du bien, coupé du bien.
Ce que nous appelons le mal, ou le
Diable, n’est que le reflet, l’ombre de Dieu dans la matière. C’est pourquoi
lorsque certaines religions présentent le Diable comme l’adversaire de Dieu, et
un adversaire contre lequel Il doit sans cesse lutter, elles sont dans
l’erreur. Dieu ne lutte pas contre le Diable, cela voudrait dire qu’Il lutte
contre lui-même.
Cette mauvaise compréhension a eu pour
conséquences que beaucoup de gens ont finit par prêter au Diable des pouvoirs
que Dieu n’avait pas. Si quelqu’un manifestait des dons exceptionnels, s’il
faisait des miracles, c’était le Diable qui lui en fournissait les moyens, pas
Dieu ; Dieu ne peut que maintenir les humains dans la faiblesse et la
médiocrité ! Il ne faut donc pas s’étonner que les hommes et les femmes
aient signé des pactes avec Satan. C’est logique.
Lorsqu’un être se complaît réellement
dans le mal, lorsqu’il s’obstine à travailler consciemment contre les projets
de Dieu, contre la lumière, il se charge tellement, il s’obscurcit tellement
qu’à la fin il se produit une séparation entre son âme humaine et son âme
divine ; l’âme divine, sous la forme d’une étincelle, le quitte pour
retourner dans l’océan de la lumière originelle, et privée de cette étincelle,
l’âme humaine se désagrège et disparaît. C’est cela la vraie mort. Sinon,
quelles que soient les fautes et les transgressions commises, l’âme humaine
(mais ce que nous appelons « âme » est composé en réalité de
plusieurs âmes) peut toujours se purifier grâce à l’âme divine qui est liée à
elle et qui cherche toujours à l’entraîner vers la lumière.
Quant à ceux qui persécutent les autres
sous prétexte de prendre le parti du Seigneur, ils se font en réalité les
auxiliaires du Diable qu’ils ne cessent de renforcer. Pourquoi partir en guerre
contre le Diable ? le Diable est un
serviteur de Dieu, il a un rôle à jouer ; Dieu se sert de lui pour
aiguillonner les humains, les pousser à avancer, il n’a pas besoin que les
humains l’aident à le combattre, Il sait très bien se débrouiller tout seul, Il
l’utilise.
On n’aura jamais d’idées claires sur la
question du mal tant qu’on n’aura pas compris que le Diable est en réalité un
serviteur de Dieu.
Dans la campagne, près d’un village, une
petite fille est occupée à garder des vaches. Elle est assise et elle tricote
ou lit. A ses pieds est couché un gros chien noir qui la regarde avec amour,
prêt à faire tout ce qu’elle lui demandera. Les vaches sont en train de paître
tranquillement et tout va bien. Mais voilà qu’une vache se dirige vers le champ
du voisin. Aïe, ça va mal, il y aura des complications ! Alors la petite
file envoie le chien : « Vas-y, mords-la ! » Le chien,
obéissant, se lève en aboyant et se précipite sur la vache pour lui mordre un
peu les pattes ; évidemment la vache qui a peur du chien revient
immédiatement dans le champ de son maître, et le chien, tout content, retourner
se coucher auprès de la petite fille. Un moment après une autre vache
s’éloigne, et de nouveau la petite fille envoie le chien… Parce qu’évidemment
les vaches n’ont pas le droit de transgresser les règles et de sortie de la
prairie, même si l’herbe du voisin leur paraît plus appétissante ; si
elles sortent, on leur envoie le chien.
C’est exactement la même chose avec ce
monsieur-là, le Diable. Quand les humains commencent à transgresser certaines
règles, il leur arrive ce qui arrive aux vaches qui vont dans le pré du
voisin ; le Diable se précipite sur eux, car il a l’ordre de les
poursuivre pour les ramener dans les prairies du Seigneur. Dès qu’ils
retournent dans la bonne voie, ils ne sont plus poursuivis ; le chien est
encore là, mais il ne les mord plus ; eh oui, sachez-le les diables et
tous les esprits infernaux sont des serviteurs de Dieu chargés de
« garder » les humains. Vous croyez que ce sont les anges qui s’occupent
de nous mettre à l’épreuve ou de nous poursuivre ? Ils ont bien d’autres
choses à faire !
En dehors d’un Dieu unique, tout devient
insensé, tout s’écroule. Rien ne s’explique en dehors de l’Unité. Nulle part le
2 n’est séparé du 1. N’importe quel objet, n’importe quel être a deux
extrémités, deux pôles, mais il est toujours un. Le nombre 1 est le premier et
le seul nombre ; c’est parce qu’on n’a pas compris cela qu’on croit que le
1 et le 2 existent séparément, c'est-à-dire que Dieu et le Diable existent
comme deux entités opposées mais d’égale puissance. Non, c’est faux, le Diable
n’existe pas séparément pour tenir tête à Dieu. Le Diable est un aspect de
l’unité ; il est loin quelque part dans le Tout, mais il en fait partie,
il reste lié à l’unité. Il est impossible de sortir de Dieu, du 1.
On peut dire aussi que le Diable est une
partie de l’homme lui-même, son moi inférieur. C’est l’homme qui, au cours de
ses incarnations, n’a cessé de l’alimenter par ses faiblesses et ses vices,
s’obstruant ainsi la route du Ciel. Mais il existe aussi en l’homme une entité
lumineuse, son Moi supérieur, qu’il a formée grâce à des pensées, des
sentiments et des actes inspirés par la bonté, l’amour, le sacrifice. Si les
humains s’efforçaient de mettre de l’ordre dans leur vie intérieure, ce qu’ils
appellent le Diable disparaîtrait, il ne resterait que les deux forces
antagonistes avec lesquelles ils doivent apprendre à travailler, comme Dieu
travaille avec les puissances des ténèbres aussi bien qu’avec les puissances de
la lumière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire