Ce que les humains ont l’habitude
d’appeler « pensée » n’est le plus suent qu’une agitation de
l’intellect ; les calculs, les ruminations, les discussions, les controverses…
Mais ce n’est pas ainsi que la pensée se développe ! Il y a certainement
quelque chose qui se développe, mais en tout cas pas la pensée pure. Et si,
pour beaucoup de ceux qui commencent à la pratiquer, la méditation est un
exercice tellement difficile, c’est qu’ils ne connaissent pas la nature de la
pensée ni comment se servir d’elle.
La région de la véritable pensée est le
plan causal, le plan mental supérieur. Mais pour faire face à tous les
problèmes de la vie quotidienne auxquels l’homme est confronté, sa pensées est
obligée de descendre ; et plus elle descend et s’éloigne de ces hauteurs,
plus elle est entravée, détournée. Dès qu’elle descend dans les régions de
l’intellect (plan mental inférieur) et du cœur (plan astral), elle s’affaiblit
et perd sa force de pénétration. Or, la pensée qui nous permet de comprendre,
nous permet aussi d’agir. Elle est quelque chose de plus qu’une simple faculté
ayant pour but la connaissance. La pensée, c’est la baguette magique,
l’instrument de notre toute-puissance, mais à condition que nous parvenions à
nous élever jusqu’à la région qui est la sienne, le plan causal.
Le plan causal représente en nous ce
« roc » que mentionne Jésus dans les Evangiles :
« Quiconque
entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un home
prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont
venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison ; elle
n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque
entend ces paroles que je dis et ne les met pas en pratique, sera semblable à
un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les
torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison ;
elle est tombée, et sa ruine a été grande ».
Celui qui veut construire une maison
doit d’abord s’assurer de la solidité du terrain, sinon elle va s’enfoncer dans
le sol, les murs se fissurer et le toit tomber sur la tête de ses occupants. La
maison de la parabole est une image de l’homme lui-même ; s’il fonde son
existence sur le sable, c'est-à-dire un sol instable que viendront ébranler des
sentiments (la pluie, les torrents) et des pensées (le vent) chaotiques, il ne
cessera de vaciller et finira par s’écrouler. Pour résister à toutes les
intempéries, celles du dehors comme celles du dedans, il doit fonder son
existence sur ce roc que représente le plan causal, le mental supérieur.
C’est dans le plan causal qu’agissent
les puissances spirituelles ; comme son nom l’indique, « causal »
de lui dépendent les courants qui influencent les plans mental, astral et
physique. Les efforts que nous faisons pour nous élever jusqu’à ce sommet ont
donc des répercussions sur nos pensées, nos sentiments, notre comportement
quotidien, et même sur notre santé ; comme si des ordres étaient donnés de
là-haut pour tout organiser et harmoniser en nous. Voilà ce que l’Eglise aurait
dû enseigner aux chrétiens au lieu de leur faire toujours les mêmes sermons sur
la foi.
Oui, depuis deux mille ans l’Eglise n’a
cessé de répéter aux chrétiens que l’essentiel est de croire, que le salut est
dans la foi, que la foi fait des miracles ; alors ils ont cru, ils ont eu
la foi, mais comme le vrai savoir manquait, cette foi ne leur a pas apporté
grand-chose et ils ont fini par la perdre. Vous avez la foi ? C’est très
bien, mais par votre foi vous n’avez fait en réalité qu’ouvrir une porte ;
si vous n’avez pas projeté votre pensée jusqu’au plan causal, vous n’avez rien
déclenché, donc aucun courant ne passe par cette porte, et il ne se produit
rien. Parce qu’aux malades qui lui demandaient la guérison Jésus disait :
« qu’il te soit fait d’après ta foi » ou bien « ta foi t’a
sauvé », beaucoup de chrétiens ont compris que la foi fait des
miracles ; eh non, la foi ne fait pas de miracles, ou en tout cas pas dans
le sens où on se l’imagine. Ce que l’on appelle miracle est provoqué par une
autre puissance que la foi.
La pensée est avant tout efficace pour
réparer les dégâts du plan psychique, mais pas ceux du corps physique. Même si
les résultats se font attendre, celui qui sait comment travailler avec la
pensée finit par triompher de ses chagrins, de ses troubles, de ses angoisses.
Mais pour réussir à toucher le corps physique, c’est une autre affaire ;
il faut être capable de matérialiser sa
pensée, ce qui exige des qualités et un savoir exceptionnels. La pensée ne peut
toucher la matière que si elle est fortement concentrée, condensée, et avant
d’y parvenir, celui qui veut agir par la pensée sur le corps physique, le sien
ou celui d’un malade, s’expose aux pires désillusions. Combien de gens sont
venus me dire qu’ayant essayé de se guérir par la concentration, la
visualisation, ils n’étaient arrivés à rien ! Evidemment. Pour pouvoir se
guérir par la pensée, il faut avoir très longtemps travaillé sur les
intermédiaires qui existent entre le plan mental supérieur et le plan
physique ; et en attendant, il faut accepter le fait que les maladies
physiques ne sont combattues efficacement que par des moyens physiques.
Bien sûr, avoir la foi, c’est croire au
pouvoir de l’esprit sur la matière, il n’est pas question de revenir là-dessus.
Dans la mesure où le psychisme exerce une influence sur le physique, on peut
donc se guérir par la foi ; mais je le répète, la foi seule ne suffit pas ;
il ne faut pas attendre que la guérison tombe du ciel, mais accompagner l’acte
de foi d’un véritable travail psychique ; parce qu’ils ont souvent des
causes psychiques (colère, angoisse, désespoir…) certains troubles, comme par
exemple les maux de tête, d’estomac ou les crises de foie ... Peuvent être
guéris par des exercices de la pensée ; mais d’une façon générale une
maladie physique doit être soignée par des moyens physiques. Il ne faut pas se
contenter de croire et attendre que le miracle se produise.
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