Le livre de l’Apocalypse, de Saint Jean,
s’achève sur la vision d’une cité céleste, la Nouvelle Jérusalem, avec ses
assises de pierres précieuses, ses murailles de jaspe et ses portes dont
chacune est une perle. A travers cette ville cou le un fleuve : « Il
me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du
trône de Dieu et de l’Agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux
bords du fleuve, il y avait un Arbre de vie produisant douze fois des fruits,
rendant son fruit chaque mois et dont les feuilles servaient à la guérison des
nations ». Comment se fait-il qu’un arbre ait ses racines sur les deux
rives d’un fleuve ?
Pour interpréter cette vison de la
Nouvelle Jérusalem, il faut comprendre que cette vile, en réalité, représente
l’être humain. Le fleuve d’eau de la vie qui descend du trône de Dieu, c’est le
courant d’énergies qui, depuis le cerveau, descend à travers la colonne vertébrale.
L’Arbre de vie au centre de la ville est le plexus solaire ; et les
racines de l’Arbre sont les douze paires de nerfs et de ganglions dorsaux
situés de part et d’autre de la colonne vertébrale ; douze branches qui
produisent douze fois des fruits. Ces fruits sont liés aux douze signes du
zodiaque dont l’homme est le résumé. Ces fruits de l’Arbre de Vie que nous
devons manger, représentent les qualités et les vertus des constellations
zodiacales.
Ce sont dans l’ordre : le Bélier,
l’activité ; le Taureau, la sensibilité et la bonté ; les Gémeaux, le
goût de l’étude ; le Cancer, la perception du monde invisible ; le
Lion, la noblesse et le courage ; la Vierge, la pureté ; la Balance,
le sens de l’équilibre cosmique ; le Scorpion, la compréhension de la vie
et de la mort ; le Sagittaire, le lien avec le Ciel ; le Capricorne,
la domination de soi et des autres ; le Verseau, la fraternité et
l’universalité ; les Poissons, le sacrifice. Voilà les qualités des fruits
de l’Arbre de Vie.
Les racines enfoncées sur les deux bords
du fleuve de vie dont parle saint Jean, représentent donc l’ensemble des nerfs
et des ganglions situés de part et d’autre de la colonne vertébrale. La colonne
vertébrale relie le ciel à la terre ; notre ciel, le cerveau, à notre terre,
l’abdomen. Sous la terre brûle un feu qui provoque de temps à autre de
violentes éruptions. Or, ce feu se trouve aussi en nous, à la base de la
colonne vertébrale. Ce feu souterrain qui est celui du ventre et du sexe,
correspond à ce que les yogis de l’Inde appellent la force Kundalini. Et si,
pour le moment, la colonne vertébrale n’a chez la majorité des humains qu’une
fonction anatomique et physiologique, il y a des Initiés qui, en éveillant la
force Kundalini, ont réussi à animer leur colonne vertébrale pour un immense
travail spirituel et magique.
La force Kundalini sommeille à la base
de la moelle épinière. C’est elle la « force forte de toutes les
forces » dont parle Hermès Trismégiste dans la Table d’Emeraude. Une fois
éveillée, elle peut se diriger soit vers le haut, soit vers le bas. Si elle se
dirige ver le haut, l’être bénéficie du plus grand développement spirituel. Si
elle se dirige vers le bas, elle produit les pires dérèglements physiques et
psychiques. Celui qui, sans être pur et maître de lui, réussit çà éveiller la
force Kundalini, devient la proie de passions sexuelles effrénées et d’une
volonté de puissance démoniaque qui le fait s’opposer au monde entier. C’est
pourquoi il est conseillé aux disciples de ne pas tenter d’éveiller Kundalini
avant d’avoir travaillé sur la pureté et l’humilité. Car cette force, la plus
puissante de toutes, peut aussi bien détruire que créer. La science tantrique
enseigne que Kundalini dort de sept sommeils et qu’il faut donc l’éveiller sept
fois, car elle est enfouie sous sept enveloppes de matière de plus en plus
subtiles.
Il est relativement facile d’éveille
Kundalini de son premier sommeil. Mais la question n’est pas tellement de
l’éveiller, mais de savoir comment et où l’orienter. La direction que prend
Kundalini ne dépend pas de la volonté de l’homme, mais de ses qualités et
vertus. Quand le serpent Kundalini s’éveille, il s’élance du côté où il trouve
de quoi se nourrir. Si c’est le côté inférieur qui lui présente de la
nourriture, quels que soient les efforts de l’homme, c’est là qu’il se dirige,
et alors pour cet homme c’est l’enfer, le véritable enfer ; pour que le
serpent se dirige vers le haut il faut que ce soit le côté supérieur qui
l’attire ; la remontée de la force Kundalini se fait par le canal
Soushoumna situé à l’intérieur de la moelle épinière. De part et d’autre du
canal Soushoumna, les deux courants Ida (polarisé négativement et lié à la
lune) et Pingala (polarisé positivement et lié au soleil) s’élèvent en un
mouvement de spirales entrelacées. Ce processus est également représenté dans
les traditions de la Grèce ancienne et du judaïsme par ces figures symboliques
que sont le caducée d’Hermès et l’Arbre séphirotique. Et la science
contemporaine en a même trouvé des applications techniques avec le laser.
Le courant Ida aboutis à la narine
gauche et le courant Pingala à la narine droite. C’est pourquoi les exercices
de respiration sont considérés comme la méthode la plus efficace pour provoquer
l’éveil du serpent Kundalini. Lorsqu’en bouchant la narine droite, vous aspirez
l’air par la narine gauche, vous produisez un courant qui passe dans le canal
Ida. Ce courant traverse le centre où dort le serpent, le chakra Mouladhara, et
produit de légères vibrations qui le secouent un peu de sa torpeur. En bouchant
la narine gauche, vous aspirez l’air par la narine droit ; le courant
passe dans le canal Pingala, et lui aussi donne quelques impulsions au serpent.
Et ainsi de suite… donc en pratiquant chaque matin les exercices de
respiration, vous mettez très doucement en éveil la force Kundalini, mais il ne
faut pas prolonger ces exercices.
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