La science étudie l’homme tombé de
l’arbre, et pour mieux l’étudier elle préfère même qu’il soit mort, vraiment
mort. Vous direz : « oui, mais là au moins on peut le disséquer pour
voir comment il est fait. Tandis que s’il est vivant, c’est impossible, il
pousse des cris ... » eh bien, justement, cela prouve qu’il faut
trouver un autre moyen pour l’étudier sans le couper en morceaux, un moyen pour
l’étudier vivant de toute cette vie subtile qui circule à travers lui. Et ces
moyens existent. Lorsqu’on les possédera, on découvrira tous les courants qui
le traversent et qui le relient aux différents règnes de la nature et au cosmos
tout entier. C’est là une circulation que l’on peut comparer à celle qui existe
entre le fruit et l’arbre, ou encore entre la mère et l’enfant qu’elle porte
dans son sein. Quels échanges magnifiques entre cet arbre, la mère, et ce
fruit, l’enfant ! Quand l’enfant naît, quand on coupe le cordon ombilical,
ces échanges s’interrompent, mais de nouveaux échanges commence à se faire avec
l’arbre quel la mère elle-même est attachée ; l’arbre unique, l’arbre
cosmique, l’arbre de la vie.
Si je m’étais concentré sur un seul
domaine, j’aurais été accepté parmi les savants, mais comme j’ai pris
l’ensemble, la vie, les savants ne me reconnaissent pas. Est-ce que je le
regrette ? Oh non, car je sais que les initiés, eux, me reconnaîtront,
puisqu’ils ont tous suivi ce chemin. En réalité, avec vous j’utilise les deux
méthodes ; tantôt je descends pour préciser, éclairer une petite chose,
afin que vous la voyiez bien ; et ensuite je remonte, je vous emmène vers
la totalité. Puis à nouveau, je descends, puis je remonte, etc. Donc, je me
sers des deux méthodes, tantôt celle de l’analyse, tantôt celle de la synthèse.
Mais pour moi, je préfère la seconde ; me fusionner avec le tout, afin que
les énergies circulent, car c’est là que je trouve la plénitude.
Se fondre dans l’immensité, puis revenir
se concentrer sur un point ; les deux démarches sont nécessaires. Au
premier abord, évidemment, l’immensité donne une impression de flou,
d’indéterminé, et on s’imagine donc que c’est dans le détail, la précision, qu’on
va trouver la lumière. Eh bien, c’est une illusion, on trouve souvent une plus
grande lumière dans le flou et l’imprécis. Voilà, bien sûr, une chose à prouver,
mais combien de fois j’en ai fait l’expérience. Combien de fois j’ai été étonné
de constater que c’est dans ce domaine considéré comme vague, imprécis, que se
trouve la véritable lumière, mais aussi la force et la joie !...
Même si au cours de l’histoire tous les
initiés ne se sont pas présentés de façon absolument identique, certains se
manifestant surtout comme des maîtres de l’amour, d’autres comme des maîtres de
la pureté, d’autres comme des maîtres de la sagesse, tous les véritables
initiés ont été obligés d’atteindre un point d’où ils embrassaient l’ensemble
des êtres, des choses et des activités. Même si chacun reçoit une mission
déterminée, il ne se spécialise pas, mais il s’efforce de vivre la plénitude de
la vie. Un maître, un initié est donc un être qui s’efforce de penser et d’agir
dans l’immensité ; il ne perd pas de vue les détails, mais sa véritable
préoccupation est l’illimité, parce que l’illimité se confond avec la vie. La
vie est l’unique réalité qui comprend toutes les autres et pour pouvoir saisir
la vie dans son infinie richesse, il faut s’efforcer de remonter vers la source, vers la case
première, dieu lui-même.
Imaginez quelqu’un qui ne connaîtrait
absolument rien de l’anatomie et de la physiologie du corps physique ; il
se demanderait : « mais enfant, comment tout cela peut-il tenir
ensemble pour faire une créature qui marche, qui respire, qui mange, qui
exprime des pensées, des sentiments ? ». Il faudrait lui montrer que,
sous cette peau qu’il voit, il y aune chair, des organes, des muscles, des
vaisseaux sanguins, des nerfs, etc… qu’il ne voit pas, et enfin un squelette
qui soutient l’ensemble. Eh bien, à une échelle gigantesque, il en est de même
pour l’univers ; l’univers est un corps ; l’univers est le corps de
dieu et notre corps physique est à son image ; alors, de la même faon que
notre corps possède une charpente, un squelette, sans lequel il s’écraserait,
l’univers lui aussi est soutenu par une charpente grâce à laquelle tout tient
en équilibre, depuis les galaxies jusqu’aux plus infimes particules de matière qui constituent les atomes ;
c’est grâce à cette charpente que la vie est possible et c’est cette charpente
qui constitue le monde des principes.
Pour comprendre l’unité de la création,
il faut pouvoir saisir d’un seul regard le squelette de ce corps cosmique
depuis les pieds jusqu’à la tête. C’est ce que je me suis efforcé de faire
pendant des années et des années. Par la méditation, la contemplation, j’ai
cherché à découvrir les lois qui ont présidé à la construction d l’univers. J’ai quitté mon corps physique
pour m’élever jusqu’à ce sommet d’où on peut saisir la totalité de
l’édifice ; on n’arrive sans doute jamais à atteindre ce degré de vérité
où on aurait sur la création le point de vue du créateur, mais il faut faire
son possible pour s’en approcher ; le seul moyen d’y parvenir, c’est de
s’arracher aux pesanteurs et aux limitations de la terre. Car la vérité est
avant tout un point de vue, et ce point de vue, on ne peut l’acquérir qu’en
prenant des distances par rapport au monde que nous avons chaque jour sous les
yeux pour entrer dans l’harmonie universelle.
Bien sûr, si vous n’avez pas réfléchi à
cette question, il vous est difficile de me comprendre quand je vous parle
d’expériences que j’ai faites en sortant de mon corps. Vous comprendrez
peut-être mieux si je compare ces expériences à celles des astronautes qui ont
voyagé dans l’espace ; ils ont de la terre t de l’univers un tout autre
pont de vue ; or, ces engins qui permettent aux astronautes de voyager
dans l’espace, chaque être humain en possède intérieurement de semblables. Le
créateur a placé en lui des centres et des corps subtils qui lui permettent
d’entrer en contact avec les réalités spirituelles comme il entre en contact
avec les cinq sens avec les réalités matérielles.
Nous connaîtrons la vérité le jour où
nous arriverons à embrasser d’un seul regard la charpente de ce gigantesque
édifice de la création, depuis le sommet jusqu’à sa base. Même si le monde se
présente à nous comme une multitude de créatures, d’éléments, d’objets, de
phénomènes disparates et sans lien entre eux, en réalité il existe un ordre, il
existe des liens ; mais l’intellect ne peut pas saisir la totalité. C’est pourquoi,
chaque fois que je vous parle, je suis obligé de ne vous donner de cet ensemble
qu’un aperçu limité. Chaque fis que je m’adresse à vous je vous donne un
élément de cet échafaudage, et quand par un travail intérieur vous aurez réussi
à mettre tous ces éléments ensemble, comme dans une illumination vous arriverez
à saisir cette unité du monde. Moi, je ne peux pas vous expliquer davantage.
Lorsque le premier homme vivait dans le
sein de l’éternel, en communion constante avec lui, rien ne lui était caché, la
vie divine dans laquelle il était plongé était sa source unique et parfaite de
connaissance. Il n’avait besoin de rien d’autre, parce que connaître vraiment
une chose, c’est la goûter, et que grâce au lien qui l’unissait au créateur il
goûtait les délices de la vie divine. Si vous voulez, vous aussi, retrouver
cette connaissance primordiale, vous devez communier avec l’univers, avec
l’océan de la lumière cosmique. Tant que vous n’arriverez pas à vous élever
jusqu’à cet état de conscience que l’on appelle communion, vous ne pourrez pas
goûter la réalité, vous ne la connaîtrez pas. Vous ferez peut-être des
suppositions qui s’en rapprochent, mais pas plus.
« Alors, direz-vous, à quoi servent les explications que vous nous
donnez ? » a stimuler votre curiosité, à vous inspirer le désir de
faire certains efforts, certaines expériences, pour pouvoir découvrir enfant la
vraie vie. Tout ce que je vous dis depuis des années vient de la vision que j’ai
eue de cet ordre sublime qui règne dans l’univers ; je vous en présente
les éléments, je vous indique la direction et, si vous savez comment
travailler, à vous aussi cette vision de la réalité sera un jour donnée.
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