II n'y a dans le monde qu'un Seul
Maître !
II est Unique, le Maître qui a le
vrai savoir. Il se manifeste de bien des manières dans la vie, mais par essence
il est Un. Si l'homme arrive à trouver un des moments de Sa manifestation, il
se trouvera aussi en même temps lui-même. Car telle est la loi : en trouvant le
Maître Unique, en trouvant Dieu, tu le trouves aussi toi-même. En voyant Dieu,
tu te vois aussi toi-même. Et voir Dieu, et se voir soi-même, c'est le moment
le plus sacré dans toute la vie de l'homme. C'est précisément en vue de ce
sublime moment que l'homme vit.
Il n'y a que Dieu qui puisse être
Maître dans le monde. Et lorsque le Christ dit à ses disciples : "Votre
Père est Un", II sous-entend le Grand, le Seul Maître.
Le Maître, c'est le Père. Dieu se
transforme en père et garde à notre égard des relations particulières selon la
loi de la Sagesse.
Par le mot Maître, dans le sens
universel du mot, nous entendons donc l'Auguste Sagesse Divine qui donne au
monde le vrai savoir, qui introduit dans la vie toutes les nouvelles idées,
toutes les nouvelles formes, tous les nouveaux sentiments et toutes les
nouvelles impulsions. Il n'y a donc au monde qu'Un Grand
Maître quoique ses manifestations soient en nombre infini. Parce que je vous ai dit et je
vous répète : II n'y a qu'un savoir, il n'y a qu'une lumière. Mais le savoir ne
vient pas d'un seul endroit et la lumière n'entre pas par une seule fenêtre. Ils sont innombrables les chemins
du savoir et les fenêtres de la lumière sont sans nombre. Celui qui est chargé de la mission
d'annoncer la vérité aux hommes, ne parle pas en son propre nom. Il parle au
nom du Maître Unique. C'est pourquoi le Christ dit : "Je ne suis pas venu
dans le monde pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a
envoyé".
Tout vrai Maître, tout Oint du
Seigneur est envoyé sur la terre avec une mission spéciale. Les lois humaines,
qui ne sont à vrai dire que les reflets des lois du monde spirituel, exigent
une certaine préparation des maîtres ordinaires qui veulent entrer en fonction.
Il en est de même dans le monde spirituel. Il n'y a que l'Oint de l'Esprit de
Dieu qui puisse être Maître. Celui à qui l'Esprit de Dieu ne s'est pas révélé,
n'a pas le droit d'enseigner, car il transgresserait la loi divine.
Ne croyez pas que les Maîtres
n'aient pas appris. Ils ont dû passer par les écoles des trois mondes -
physique, spirituel et divin, et ils ont eu la révélation du cosmos tout
entier. Ils connaissent les lois secrètes de la Nature. Ils connaissent la
structure du monde, ils connaissent la structure de l'homme, le chemin de son
développement et sa sublime prédestination. Ils connaissent ces rapports
strictement déterminés entre son esprit et son âme, entre son intellect et son
cœur. Aussi sont-ils les seuls à pouvoir véritablement le guider dans le chemin
de son développement.
Reconnaître un Maître est un
processus purement spirituel. Le Maître ne peut pas paraître dans le monde
physique comme un acte achevé, ni entrer dans la vie comme quelque phénomène
extérieur ; mais II vient en l'homme comme manifestation intérieure,
intelligente. C'est donc au dedans, dans l'âme
du disciple, que se fait cette reconnaissance. Bien des gens reçoivent des
idées par suggestion et s'imaginent que c'est leur Maître qui leur parle du
dedans. Il y a cependant une énorme différence entre le parler intérieur du
Maître et la suggestion. La suggestion est un acte de violence.
Le parler du Maître est un acte
libre, et c'est pourquoi le disciple se sent inspiré lorsque le Maître parle au
dedans de lui. Cependant quand le Maître parle du
dehors, par les mots de quelque langue, son parler a aussi des qualités
parfaitement déterminées. Le Maître met chaque mot à sa place. Il sait pourquoi
il a employé tel mot et quel effet produiront ses vibrations.
Retenez ceci : L'idée de Maître
est strictement déterminée dans la Nature Vivante.
C'est celui en qui il n'y a aucune
violence qui seul est Maître. Il est fort mais n'use jamais de violence.
C'est celui en qui il n'y a aucun
mensonge qui seul est Maître. Sa haute raison exclut tout mensonge.
C'est celui en qui il n'y a aucun
mal qui seul est Maître. Sa bonté exclut tout mal.
L'homme en qui il y a encore la
violence, le mensonge, le mal, n'est pas maître, il est disciple.
C'est la définition la plus simple
et la plus accessible du maître et du disciple. La présence du Maître se reconnaît
par le fait qu'il donne vie, lumière et liberté. Parce que c'est celui qui agit
d'après la loi de l'Amour, de la Sagesse et de la Vérité qui seul est Maître. Celui qui n'observe pas encore
pleinement ces lois n'est que disciple.
L'amour du Maître a été mis à
l'épreuve, il ne peut plus être éprouvé.
Le savoir du Maître a été éprouvé,
plus n'est besoin de l'éprouver.
La pureté du Maître a été
éprouvée, plus n'est besoin de l'éprouver.
Le Maître, dans le vrai sens du
mot, est l'homme parfait. En lui il n'existe même pas l'ombre d'une hésitation,
d'un doute ou de l'incrédulité. Il n'y a que le Maître qui puisse
avec raison être appelé grand et puissant parce que sa vie se réfléchit dans
tout le cosmos. Et du moment que la vie et la pensée d'un homme jettent leurs
reflets dans tout le cosmos, c'est qu'elles sont divines.
La qualité du Maître sous-entend
une activité provenant de la soi-conscience supérieure. Il faut qu'un processus
purement spirituel s'accomplisse entre le maître et le disciple. Il est
également indispensable qu'ils aient pleine conscience de la tâche qu'ils
doivent remplir. Il faut qu'il existe entre le maître et le disciple un échange
aussi complet que celui qui existe entre la mère et l'enfant qu'elle porte dans
son sein. Et comme l'esprit humain travaille
dans le sein de la mère afin d'édifier le corps de l'enfant, et comme il
s'instruit dans ce processus où il participe au travail accompli par l'esprit
de la mère, c'est ainsi que le Maître et le disciple doivent travailler
simultanément avec l'Esprit Divin afin d'édifier le corps spirituel du
disciple, sa demeure éternelle.
Et voilà pourquoi, lorsqu'on dit
de quelqu'un qu'il est Maître, cela équivaut à dire qu'il engendre
spirituellement. C'est dans ce sens qu'il est dit dans l'Ecriture que des
hommes engendrèrent des hommes. L'homme doit engendrer, c'est-à-dire être un
bon Maître. Et ce que doit faire tout d'abord un Maître spirituel, c'est de
découvrir à son disciple le monde spirituel, ce monde qui était invisible pour
lui jusqu'alors, tout comme la mère qui après avoir porté l'enfant neuf mois
dans son sein, lui découvre un monde nouveau pour lui. Il s'ensuit donc que la tâche du
Maître spirituel est excessivement délicate et lourde de responsabilité. Voilà
pourquoi le Christ, s'adressant à ses disciples, leur dit :
"Ne vous faites point appeler
maîtres". Si quelqu'un assume de son propre chef les fonctions de Maître
et estropie ainsi des âmes, il aura à en répondre devant la Loi Suprême. La Loi
Suprême est douce mais elle est juste. Tous ces prétendus maîtres sont jetés en
prison et ce n'est qu'après y avoir purgé leur peine - ce qui demande des
milliers d'années - qu'ils prendront le vrai chemin de leur développement.
Elle est douce, la loi Suprême,
mais elle est juste aussi. Faut-il vous rappeler le cas de Moïse ? Moïse avait
étudié en Egypte chez les meilleurs maîtres. Il avait étudié longtemps et avait
dû passer par toute une école. Et en effet, les miracles qu'il fit devant
Pharaon prouvent qu'il avait certaines connaissances. Mais à cause d'un procédé
hautement répréhensible - le meurtre de l'Egyptien - chose absolument interdite
aux disciples de la Fraternité Blanche, il dut rester quarante années dans la
solitude du désert afin d'expier son péché. Pour un meurtre il lui fallut
apprendre et expier pendant quarante ans. C'est après cela seulement qu'il put
recevoir une nouvelle initiation.
En vous parlant de la grande
responsabilité de l'initié qui a commis une faute, je veux attirer votre
attention sur l'énorme responsabilité qu'assument ces maîtres non autorisés qui
estropient les âmes humaines. C'est pour cette raison que le Christ prévient
ses disciples avec tant d'insistance en leur disant : "Ne vous faites pas
appeler : Maîtres !"
Vous me demanderez maintenant
comment on peut reconnaître les vrais maîtres des faux, comment on peut
distinguer les maîtres de la Fraternité Blanche de ceux de la Fraternité Noire
?
Le maître de la Fraternité Noire
ne connaît pas la Vérité, ce qui fait qu'il prête grande attention au côté
extérieur des choses. Il porte les plus beaux habits, les ornements, les bijoux
les plus précieux - bagues rehaussées de brillants. Il dit à ses disciples :
"Vous n'écouterez que moi ; c'est avec moi seulement que vous trouverez la
vérité".
Le Maître de la Fraternité Blanche
est modestement vêtu mais toujours propre et convenable. Il ne porte ni bijoux
ni ornements. A ses disciples il dit : "N'attendez pas grand' chose de moi
!" Pour que son disciple ne soit pas induit en erreur, il veut l'amener à
découvrir par lui-même la richesse et la pureté intérieures de son Maître, à
découvrir non l'éclat extérieur mais toute sa splendeur intérieure. Et de plus,
le Maître de la Fraternité Blanche ne restreint en rien la liberté de ses
disciples mais il les laisse parfaitement libres.
Le Maître de la Fraternité Blanche
apporte au monde trois choses : la liberté pour l' âme, la lumière pour
l'intelligence et la pureté pour le cœur. Le faux maître lui apporte : pour
l'âme l'esclavage, pour l'intelligence les ténèbres et pour le cœur le vice.
Toutefois, pour que vous ayez une
idée complète des Maîtres, je vous dirai qu'il y en a encore une autre
catégorie - Les Grands Maîtres de l'Auguste Fraternité Universelle qui
connaissent les méthodes des uns et des autres et règlent leur activité. Ils
dirigent tout le cosmos, et après l'achèvement de chaque évolution, ils créent
de nouvelles vagues évolutives.
La venue d'un Maître est un acte
hautement raisonnable de toute la Nature Vivante. Pour qu'un Grand Maître
puisse se manifester, il faut que toutes les âmes de haute raison se
rassemblent en un même endroit. Il faut, en même temps, que les conditions
qu'exige sa venue soient également préparées sur la terre. Pour vous faire remarquer
seulement en passant le chemin par lequel ces conditions sont données, je dirai
:
II faut que deux personnes
géniales naissent pour que naisse un saint dans le sens que la Nature Vivante
attribue à ces mots. Et pour qu'un Grand Maître paraisse, dix saints doivent
naître.
Il devient clair alors pourquoi la
vie du cosmos tout entier se réfléchit dans le Grand Maître, qui est une unité
collective, et pourquoi sa propre vie, de son côté, jette son reflet dans tout
le cosmos.
Le Maître tire ses connaissances
et ses principes du grand livre de la Nature où la moindre pierre, où chaque
petite branche ou fleur, chaque plante, chaque animal, chaque être humain, où
chaque forme vivante en un mot est une page écrite. Lorsqu'il prend une feuille de
quelque arbre et qu'il l'examine, elle lui dit où, quand et dans quelles
conditions cette espèce végétale s'est développée, comment les hommes étaient
alors et dans quel état se trouvait le système solaire. Il y voit bien des
événements de la vie actuelle auxquels cette feuille a assisté. Car vous devez savoir que tout ce
qui arrive laisse ses traces, son cachet sur cette feuille. Les feuilles d'un
arbre sont la chronique fidèle de tout ce qui a eu lieu dans ses alentours.
Elles lui font le récit exact des pensées, des désirs et des actions des gens
qui sont passés par là. Dans la nature rien n'est muet
pour le Maître - chaque chose lui parle dans la langue qui lui est propre.
Il y a deux mille ans, un jeune
homme riche posa cette question au Christ : " Bon Maître, que dois-je
faire pour avoir la vie éternelle ?"
"Bon Maître !" Dans la
langue bulgare, et dans toutes les autres langues, il n'existe pas de mots plus
riches en sens, de mots plus mélodieux et avec plus d'harmonie que ces deux
mots-là. Mais pour en comprendre le sens profond, il faut qu'un disciple ait
déjà fait ses preuves. Le mot "maître" en
bulgare est soutenu sous tous les rapports, tant au point de vue mathématique
que cabalistique et musical.
"Bon Maître !" Ces mots
renferment en eux-mêmes tous les bienfaits de Dieu. Ils portent en eux les
conditions nécessaires à la réalisation de l'Amour Divin, de la Sagesse et de
la Vérité. Ils donnent les conditions qui peuvent nous faire réaliser toutes
les vertus. Ces mots sont la clef avec laquelle on ouvre les portes fermées
depuis des siècles. Ils sont la formule magique dont on peut éprouver et
vérifier la force. Mais à condition d'avoir la foi !
Il y a deux mille ans, un jeune
homme riche posa au Grand Maître cette question : "Bon Maître, que dois-je
faire pour avoir la vie éternelle ?". Mais la réponse qu'il reçut le fit
s'en aller tête basse. Levez tous la tête maintenant,
tournez-vous vers le Grand Maître et dites :
" Bon Maître, je veux
accomplir Ta loi ! "
C'est ainsi seulement que vous
deviendrez des disciples du Grand Maître et des serviteurs du Dieu Vivant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire