Les humains se sont tellement habitués à
rester à la surface des choses qu’il est difficile maintenant de leur faire
comprendre l’importance du travail de la pensée. Or, c’est dans le travail de
la pensée qu’ils ont des possibilités qu’aune autre activité ne pourra jamais
leur procurer. C’est pourquoi ils doivent commencer par voir la différence
entre le travail tel qu’ils le comprennent en général et le travail de la
pensée.
Même si vous possédez toutes les
richesses de la terre, tant que vous n’en aurez pas tiré la quintessence, vous
vous sentirez pauvre, vide, inquiet, insatisfait. Car ce n’est pas la quantité
de matière qui vous comblera, mais sa qualité, c'est-à-dire sa quintessence,
quelque chose d’impondérable qui donne un sens à la vie.
Malheureusement, il faut bien le
reconnaître, dans presque toutes les activités, les humains ne font que casser
des pierres, accumuler du minerai. Ils n’arrivent pas à en extraire la
quintessence. Car pour obtenir la quintessence, il faut une autre activité, et
cette activité se trouve dans le plan mental supérieur. Seul un enseignement
initiatique peut apprendre aux humains comment trouver la quintessence.
Tout ce que l’homme a vécu, tout ce
qu’il a accumulé comme pensées, sentiments, sensations ; toutes les
expériences qu’il a faites, toutes ses erreurs même, et toutes ses souffrances.
Dans une école initiatique le disciple apprend à extraire la quintessence de
son existence ; il étudie comment les lois agissent, il comprend pourquoi
dans tel domaine il stagne, il n’arrive pas à avancer, alors que dans tel autre
il progresse, il remporte des succès, il s’enrichit spirituellement. C’est
ainsi qu’il tire des leçons et acquiert une véritable sagesse.
La quintessence est ce que l’on peut
trouver de plus parfait dans tout ce qui existe. Elle est comparable à un
parfum, dont les effluves ne cessent de s’échapper dans l’espace sans que
lui-même perde quoi que ce soit de sa matière. Quand un homme est parvenu à
trouver la quintessence de sa vie, de son être, il a trouvé ce qui existe de
plus précieux. Si en lisant un livre, en regardant un tableau, en écoutant de
la musique vous sentez soudain que vous touchez une vérité qui transformera
votre vision des choses, cette révélation durera encore demain et après-demain.
A travers ce livre, ce tableau ou cette musique, votre esprit s’est élevé très
haut et a saisi un sens. C’est comme un élément éternel qui est entré en vous
et qui ne vous quittera jamais plus. Lorsque vous avez trouvé ce sens, vous le
posséder pour toujours.
Si l’homme ne se décide pas à faire ce
travail de la pensée, qui seul, peut ordonner et orienter sa vie, il descend
peu à peu dans les régions inférieures de la conscience, et c’est là qu’il
trouve l’Enfer, car l’Enfer aussi est en lui. L’homme contient l’Enfer et le
Ciel, et cela dépend de lui d’aller vers l’un ou vers l’autre. Alors, ne vous
laissez pas influencer par tous les ignorants qui veulent vous éloigner de la
vie spirituelle, en vous persuadant qu’ainsi vous serez plus heureux. C’est
impossible ; le sens de la vie, vous ne le trouverez pleinement ni dans la
famille, ni dans la profession, ni dans l’art, ni dans les voyages, etc. Ils
peuvent être des moyens qui vous aident à vous approcher de ce sens, mais ils
ne le contiennent pas. La preuve ; une famille, un métier, les voyages ou
l’art n’ont jamais empêché un homme ou une femme de se suicider.
Le travail de la pensée est difficile,
c’est une entreprise de longue haleine. Parce que la méditation ne leur donne
pas rapidement des résultats, beaucoup se découragent et en abandonnent la
pratique. Mais pourquoi sont-ils tellement pressés ? Il faut du temps,
beaucoup de temps, pour extraire ce qui est le plus précieux. Quelle
quintessence peut-on extraire en quelques minutes ? Alors, du moment que
vous avez commencé ce travail de la pensée, ne vous arrêtez plus, c’est à cette
seule condition que vous aurez vraiment des résultats. Quand je parle de la
pensée, je parle d’un instrument dont nous devons nous servir pour nous
rapprocher d’un monde intérieur de lumière, de certitude, de paix ; car si
la pensée ne nous rapproche pas du monde de la lumière, elle nous rapprochera
du monde des ténèbres.
Le sens de la vie est la récompense d’un
travail intérieur patient, incessant, que l’homme par sa pensée a entrepris de
faire sur lui-même. Lorsqu’il est parvenu à un certain état de conscience, il
reçoit du Ciel un atome, comme une goutte de lumière, une quintessence qui
imprègne toute la matière de son être. A partir de ce moment-là, son existence
prend une dimension et une intensité nouvelles, les événements lui apparaissent
sous une nouvelle clarté, comme s’il lui était donné la connaissance de la
raison de toute chose. Et même la mort ne l’effraie plus, parce que cet atome,
justement, cet électron lui découvre l’immensité d’un monde éternel où il n’y a
plus de dangers ni de ténèbres, et il sent qu’il marche déjà dans l’espace
illimité de la lumière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire