En réalité, il y aurait beaucoup de choses
à dire sur cette distinction entre matérialistes et spiritualiste ainsi que sur
les termes mêmes de « spiritualistes » et de
« matérialistes », car pour être un bon matérialiste, comme pour être
un bon spiritualiste, il faut savoir travailler avec ces deux pôles que sont
l’esprit et la matière. Or, comme il ne tient pas compte de l’esprit, le
matérialiste prive la matière de la plus grande partie de ses possibilités et s’il néglige
la matière, le spiritualiste refuse à l’esprit es conditions de se manifester.
C’est pourquoi il ne faut pas tellement faire la séparation entre les activités spirituelles et les activités matérielles. On peut se livrer à toutes les
activités matérielles de la vie quotidienne d’une manière spirituelle, et on
peut aussi prier comme un matérialiste… malheureusement, il suffit de voir le
genre de prières que les humains adressent au Seigneur. Parmi ceux qui se
prétendent spiritualiste, combien en réalité se laissent accaparer par les
affaires matérielles. Lorsqu’ils s’ennuient ou qu’ils ont des difficultés, ils
se tournent vers le Seigneur en espérant qu’Il résoudra leurs problèmes :
c’est cela qu’ils appellent la spiritualité.
Pendant des siècles on a répété aux
chrétiens que la Terre n’est qu’une vallée de larmes, et la vie sur cette terre
un exil, une punition. Alors, que leur restait-il à faire ? La quitter ou,
au contraire, s’y accrocher et profiter des moindres occasions pour essayer
d’en tirer tous les avantages et les plaisirs possibles. Mais l’une et l’autre
attitude révèlent une incompréhension de la sagesse et de l’amour divins.
Quelle peut être l’existence de celui qui se sent expulsé du Paradis et obligé
de vivre dans un corps qui l’emprisonne, sur une terre qui ne cesse de lui
présenter des obstacles et dont il ne rêve que de s’échapper ? Et quelle
peut être aussi l’existence de celui qui se laisse prendre au piège de la
matière et s’installe dans sa prison en s’imaginant que c’est là qu’il trouvera
la liberté et le bonheur ? Quel est ce Dieu qui n’aurait donné aux humains
que le choix entre le désir de fuir la terre ou celui de s’y laisser
ensevelir… ?
Tout ce qui existe dans le ciel a une
correspondance sur la terre parce que la terre est un reflet du ciel, mais ce
n’est pas la terre qui nous donnera la vérité de notre existence. La vérité se
trouve dans les deux : le ciel et la terre, l’esprit et la matière ;
L’homme est un esprit qui descend du ciel, mais il doit s’envelopper d’un corps
parce que, dans le plan physique, un corps est nécessaire. Le corps physique
est à l’esprit de l’homme ce que l’univers est à Dieu. Oui, l’univers, la
nature, est le corps de Dieu. Ce corps est d’une extraordinaire richesse, mais
il ne subsiste que pour autant que Dieu l’anime, le vivifie de son esprit. Si
l’esprit de Dieu se retire, l’univers se désagrège, tout tombe en poussière et
retourne au néant. Et il en est de même pour l’homme qui est un reflet de son
Créateur ; son corps le met en contact avec le monde physique, et il lui
est donc nécessaire, indispensable pour la manifestation, mais pas plus. C’est
dans son esprit que sa trouvent les trésors les plus précieux, et quand
l’esprit s’en va, il emporte la conscience, les énergies, la vie ... Il ne
reste dans le corps que les éléments physiques qui finissent par se désagréer.
Et s’il existe des langues où les mots qui désignent le souffle vital et
l’esprit sont les mêmes ou ont la même étymologie, c’est parce qu’il existe un
lien très étroit entre la vie et l’esprit.
Le sens, la raison de notre vie sur la
terre, Jésus les a résumés magistralement dans cette simple phrase :
« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».
Pourquoi ? Pour que l terre devienne comme le ciel. Mais répéter au
Seigneur ; « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au
ciel », ne servira à rien si nous ne travaillons pas à réaliser ce
programme. Qu’on ne s’imagine pas qu’il suffit de prononcer quelques mots en
rêvant, aux joies du ciel pour persuader le Seigneur d’envoyer des anges et des
archanges qui viendront tout transformer. C’est aux humains à s’atteler à ce
travail, pas à d’autres. Ce sont les efforts de chacun qui feront descendre sur
la terre l’ordre, l’harmonie, la lumière, l’amour du ciel.
Le message de Jésus, c’est la plus haute
spiritualité orientée vers un travail que l’homme doit réaliser ici sur la
terre. C’est pourquoi tous ceux qui, dans le désir de sauver leur âme, sont
allés se réfugier dans les déserts ou les monastères, n’ont pas vraiment
compris ce message. Celui qui est vraiment éclairé sent qu’il n’y a aucune rupture,
aucune contradiction entre le ciel et la terre ; plus il est en liaison
avec le ciel et plus il travailler sur la terre. De toute son âme, de tout son
esprit, il est lié à la Source, et en même temps il fait son travail sur la
terre. Il faut avoir les deux, le ciel et la terre ; les pieds sur la
terre et la tête dans le ciel. Malheureusement, la majorité des humains
n’arrivent pas à réaliser en eux cette unité ; soit ils se plongent dans
la matière, soit ils l’abandonnent sous prétexte d’embrasser la spiritualité ;
Mais rejeter la matière n’est pas de la spiritualité, et ni eux qui veulent
s’accrocher à la terre, ni ceux qui veulent la quitter n’arriveront à des
réalisations durables ; Il ne faut pas fuir, il ne faut pas déserter, mais
s’imprégner de tout ce qui est dans le ciel et le faire descendre sur la terre
afin d ‘y installer le Royaume de Dieu. les mots « matérialistes » et
« spiritualistes » ne signifient donc pas grand-chose, car un vrai
spiritualiste doit s’occuper de la matière. Mais de quelle matière et dans quel
but ? Voilà ce qu’il faut connaître.
Le plan physique étant une source
inépuisable de réalisations, les matérialistes ont de quoi être fiers de tout
ce qu’ils arrivent à produire ; Mais ce n’est pas une raison pour mépriser
les spiritualistes sous prétexte qu’ils n’ont rien à montrer ; Les
matérialistes ne savent pas, ces ignorants, que les spiritualiste travaillent
eux aussi sur la matière, mais dans un plan plus subtil : la matière des
pensées et des sentiments, afin que ces pensées et ces sentiments leur
inspirent des actes qui transformeront la vie sur la terre. Car quelles que
soient les réalisations matérielle, si elles ne sont pas orientées par des
pensées et des sentiments généreux, désintéressés, non seulement elles ne contribuent
pas au bonheur de l’humanité, mais elles l’entraîne à sa perte. Le progrès
technique en est l’exemple le plus frappant. Le progrès technique a apporté
d’innombrables améliorations dans le plan matériel, mais alors, comment se
fait-il que les humains ne soient pas vraiment plus heureux qu’à l’époque où
ils n’avaient rien de tout cela ? Et non seulement ils ne sont pas plus
heureux, mais ils sont plus angoissés à cause des menaces de toutes sortes que
ces progrès ont suspendues au-dessus de leurs têtes. C’est donc bien que
quelque chose n’est pas au point.
Lorsque l’homme se laisse imprégner par
les forces d’en haut, il devient un vrai créateur, un foyer de courants
puissants et bénéfiques. Mais de même qu’il doit échapper à l’attraction de la
matière, il ne doit pas s’abandonner à celle de l’esprit ; il faut qu’il
travaille dans la matière avec l’esprit, tout en gardant en vue l’équilibre qui
doit régner. S’il rompt cet équilibre, il arrivera peut-être à vivre dans
l’immensité, dans la lumière, mais il ne remplira pas sa mission qui est de
travailler sur la terre par les moyens du ciel. Ceux qui l’ont envoyé ne seront
pas du tout contents de lui, et ils le renverront encore et encore jusqu’à ce
qu’il comprenne les raisons de sa venue sur la terre et se mette au travail. Il
faut que cette question commence enfin à devenir claire pour vous.
Combien de gens s‘imaginent qu’il suffit
de quitter la terre pour se sentir heureux et libre. Non, s’ils ont été
stupides et limités sur la terre, ils le resteront dans l’autre monde aussi.
Dans l’autre monde on ne se transforme pas, on ne fait aucun progrès ;
dans l’autre monde on vérifie seulement. Oui, on vérifie on constate, on prend
conscience de ce que l’on a fait de bien ou de mal pendant son existence. C’est
ici, sur la terre, qu’on progresse. Et si on n’a rien fait ici, ce n’est pas de
l’autre côté qu’on commencera à travailler, il n’y pas les conditions pour
cela. De l’autre côté, je le répète, on constate seulement on ne peut ni
corriger ni améliorer quoi que ce soit. On voit, par exemple qu’on a été
jaloux, orgueilleux, coléreux, craintif, etc ... et on ne peut rien y
changer. Pour changer quelque chose, il faut descendre à nouveau, c’est à dire
prendre un autre corps et revenir sur la terre faire des efforts pour se
perfectionner et réparer ses erreurs.
Donc, que celui qui se sent maintenant
limité dans ses manifestations n’essaie pas de se consoler en imaginant qu’il
se manifestera mieux dans l’autre monde. Pour améliorer les choses, il n’y a
qu’une seule méthode ; travailler ici sur la terre. Eh oui, ce n’est pas
parce que l’homme quitte son corps qu’il va se trouver immédiatement transporté
dans l’immensité de la sagesse et de l’amour ; car ce n’est pas son corps
qui est responsable de ses limitations, mais la médiocrité de sa vie psychique,
et le seul moyen d’échapper à ces limitations est un travail patient,
persévérant sur lui-même, sans s’embarrasser de questions métaphysiques et
abstraites qui le dépassent.
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