Chaque jour notre nature divine nous
parle, elle essaie de se faire entendre afin de nous conseiller, de nous
éclairer. Mais elle ne crie pas, elle n’emploie jamais la violence ; elle
murmure son avis une fois, deux fois, trois fois, puis elle se tait. La nature
inférieure, au contraire, qui a d’autres projets, d’autres besoins, insiste,
répète, fait du tapage. Son but est d’étourdir les pauvres humains pour qu’ils
finissent par se dire : « Mais oui, si elle insiste tellement, c’est
qu’elle doit avoir raison ». C’est pourquoi la personnalité ne craint rien
autant que le silence, elle le fuit ; elle sent qu’il l’empêchera de se
manifester avec ses ruses, ses caprices, son arrogance ; elle sera
paralysée, jugulée, elle ne trouvera pas les conditions favorables pour mettre
ses projets à exécution.
Le silence est comme une porte qui
s’ouvre sur les régions célestes, et la personnalité sent que ce silence
représente la fin de son règne, qu’elle va être obligée de céder la place. A la
moindre vexation, au lieu de rester tranquille, elle répète à l’homme :
« Riposte, venge-toi ! » et elle ne cesse de la harceler. De son
côté, l’individualité conseille : « Calme-toi, attends un peu. Tu
n’as pas à t’inquiéter, car personne ne peut vraiment te faire de mal. Tâche
seulement d’avoir un peu plus de lumière et un peu plus d’amour ». Voilà
les conseils de l’individualité. Mais pendant ce temps, la personnalité fait
tout ce qu’elle peut pour couvrir cette voix avec ses trompettes, ses grosses
caisses, et elle insiste tellement, jour et nuit, que l’homme, qui est un peu
bébète, se dit : « D’accord, il faut y aller ».
Toutes pratiques que l’on observe dans
un Enseignement spirituel, la méditation, la prière... n’ont qu’un unique
but : réduire la place de la personnalité pour donner à l’individualité
des possibilités de plus en plus grandes de s’exprimer. Et c’est cela
véritablement le silence. Avoir le silence dans le plan physique, c’est facile,
il suffit de fermer les portes et les fenêtres, ou de se boucher les oreilles ;
mais réaliser le silence dans les pensées et les sentiments, c’est beaucoup
plus difficile. Car le for intérieur des humains est semblable à une place
publique où des quantités de gens arrivent tous à la fois pour manifester et
présenter des revendications.
L’une des choses essentielles, c’est de
réaliser le silence intérieur, de faire taire toutes ces discussions, ces
révoltes, ces bagarres provoquées par les pensées, les désirs et les sentiments
mal maîtrisés, et recevoir enfin la vraie réponse aux questions que vous vous
poser, la réponse de votre Moi divin.
Le silence doit être compris comme une
condition préalable, un état de conscience au sein duquel quelque chose de
mystérieux, de profond commence à se révéler. On appelle parfois ce
« quelque chose » la voix du silence. Quand l’homme parviendra à tout
apaiser en lui, et même à arrêter sa pensée – parce que dan son mouvement, la
pensée elle aussi fait du bruit – alors il entendra cette voix du silence qui
est la voix de sa nature divine.
Pour échapper au bruit intérieur il faut
s’efforcer de ne plus vivre à la surface des choses, exposé aux agitations et
aux troubles qui s’y produisent, mais de se dégager des soucis, des
préoccupations prosaïques, et surtout changer la nature de ses besoins. Car
chaque besoin, chaque désir, chaque souhait vous met sur une voie déterminée
et, selon sa nature, vous arriverez dans une jungle infestée de fauves
rugissants ou dans une région peuplée de créatures célestes qui vous
accueilleront avec des concerts d’harmonie.
Le silence intérieur est le résultat
d’une harmonie entre les trois plans physique, astral et mental. Donc, pour
faire le silence en vous, vous devez commencer par créer l’harmonie dans votre
corps, votre cœur et votre intellect. L’harmonie est la clé qui vous ouvre les
portes de la région du silence. Il vous est certainement arrivé quelque fois de
sentir tout à coup un très profond silence s’installer en vous, comme si le
bruit intérieur dont vous ne vous aperceviez pas jusque-là, puisque vous y êtes
quotidiennement plongé, s’était brusquement interrompu ; alors un poids
tombe de vos épaules, des entraves se délient, des portes s’ouvrent et enfin
votre âme, libérée de sa prison, peut sortir et se dilater dans l’espace. Cette
expérience du silence, qu’il vous a été donné de vivre comme un don du Ciel
sans avoir peut-être même rien fait pour le mériter, vous pouvez essayez de la
répéter consciemment. Peu à peu vous sentirez s’apaiser toutes les voix
discordantes qui ne cessent de réclamer, de menacer, et il ne restera plus
qu’une voix douce, un murmure ; la voix de votre nature supérieure, la
voix de Dieu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire