Plongez-vous juste un peu dans les
affaires des humains et vous verrez : dans quelque domaine que ce soit,
affectif, social, politique, économie, les difficultés viennent de ce que la
plupart d’entre eux se dirigent toujours en fonction d’un raisonnement
personnel, égoïste ; leur norme, leur règle, leur idéal, c’est toujours de
prendre… Et il y a des milliers de façons de prendre. S’ils étaient mieux
instruits, mieux conseillé s par des guides conscients et sages qui leur
montrent le côté pernicieux de cette attitude, ils pourraient s’arracher à
cette obscurité dans laquelle ils pataugent, malheureux, insatisfaits, prêts à
se détruire et détruire les autres.
Mais il suffit de jeter un regard sur la
société pour voir que tout y est organisé pour satisfaire la nature inférieure
avec ses instincts primitifs et sauvages. Toutes les règles, tous les critères
de la société, l’éducation elle-même sont conçus en fonction de cette
mentalité ; tirer la couverture à soi, accaparer, gagner, profiter.
Pourquoi penser aux autres ? S’ils sont des obstacles sur le chemin, on
peut les écarter ou même les écraser. Pourquoi se gêner ?
Et pourtant, je vous le dis, lorsque
l’être humain a été créé dans les ateliers du Seigneur, l’Intelligence cosmique
a semé en lu des graines destinées à se développer sous forme de qualités, de
vertus, de gestes sublimes d’abnégation et de renoncement. On les voit de temps
en temps se manifester chez certains êtres, mais si peu ! En revanche, on
aperçoit partout la personnalité étaler ses performances. Elle n’a de cesse que
d’installer ses succursales, comme des tentacules, et elle est
débrouillarde ! Elle est capable de toutes les intrigues, de toutes les
ruses. Quelle activité, quelle habileté ! Oui, car malgré son avarice, elle
ira même pousser l’homme à donner ; pour pouvoir mieux prendre. Combien de
cadeaux ne sont que des appâts pour mieux attirer et dépouiller les
autres !
La personnalité n’a aucune retenue,
aucune pitié. C’est elle qui doit tout avoir, tout absorber, et comme elle n’st
jamais rassasiée, non seulement elle est ingrate, mais elle se fâche qu’on ne
lu ait pas donné plus. Elle est insatiable… un puits sans fond. Et c’est ainsi
que ce besoin de prendre développe chez les êtres toutes sortes de tendances
pernicieuses : l’envie, la révolte, la cruauté, la vengeance.
L’individualité, qui ne sait que donner,
peut être comparée au soleil, tandis que la personnalité, qui ne sait que
prendre, peut être comparée à la lune ou à la terre. Ce que le soleil produit,
il l’envoie très loin dans l’espace infini pour que beaucoup d’autres créatures
puissent en bénéficier, alors que la terre se contente de prendre, d’absorber.
Bien sûr, on ne peut pas dire qu’elle ne donne absolument rien ; si, avec
ce qu’elle a reçu elle produit des minéraux, des végétaux, etc… Mais pour
elle-même ; les autres planètes n’en bénéficient pas. La terre fait donc
quelque chose de ce qu’elle a pris, mais elle le garde pour elle, ou pour ses
enfants, ce qui revient au même. Et la personnalité aussi fait quelque chose de
ce qu’elle prend, mais elle le garde aussi pour elle.
Maintenant, si on doit étudier du point
de vue de la personnalité la différence qui existe entre la terre et la lune,
il faut s’en rapporter au langage des symboles, d’après lequel la terre
correspond au monde physique, alors que la lune correspond au monde astral.
Notre corps physique a des besoins, évidemment, mais ils peuvent être
facilement satisfaits. Ce qui est insatiable en nous, c’est le corps astral, le
corps des désirs.
C’est notre corps astral, le corps des
désirs, qui a besoin de nourritures et d’objets variés, toujours plus
compliqués ou plus raffinés, car ses appétits sont infinis. Les cultures, les
civilisations sont le résultat de ce besoin de goûter des nourritures plus
élaborées, de posséder des objets plus esthétiques, fabriqués dans des matières
plus précieuses. Vivre dan s des cavernes, s’habiller de peaux de bêtes, se
nourrir de fruits sauvages et de viande crue, boire l’eau des rivières, se
déplacer à pied, telle était l’existence des premiers hommes. Sans prétendre
qu’il faille y revenir… Tout ces désirs nouveaux, s’ils ne sont pas maîtrisés,
purifiés, éclairés peuvent aussi être la cause de leur ruine.
C’est pourquoi il est important que
chacun se décide à réviser cette question tellement importante des buts et des
moyens. Celui qui est honnête se rendra compte que la plupart du temps, son but
est de contenter sa personnalité, de satisfaire ses instincts, ses convoitises.
Et les moyens ? Tout ce que le Ciel a mis à sa disposition, toutes ses
facultés physique et psychiques, toutes les forces de la nature ; oui,
tous ces moyens qui sont divins, les humains ont tendance à les mettre au
service de buts misérables ; la science, la philosophie, l’art, le Ciel
entier ne sont là que pour servir les caprices, les appétits, les intérêts les
plus terre à terre.
Désormais, c’est le contraire qu’il faut
faire : tout ce qu’on a pris comme but doit devenir moyen : toutes
les impulsions de la nature inférieure ne doivent servir qu’à atteindre le
monde sublime, la lumière. Voilà ce que signifie : prendre la personnalité
pour servante. Si vous arrivez à faire ce changement radical dans votre façon
de penser, toute votre vie sera transformée.
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