Si vous étiez plus attentif, si vous
aviez plus de discernement, vous sentiriez qu’avant chaque entreprise
importante de votre vie (que ce soit un voyage, un travail, une décision à
prendre), une voix vous conseille. Mais vous ne faites pas attention, vous êtes
trop occupé à écouter le tapage de vos désirs et vos convoitises. Pour entendre
une voix, vous avez besoin qu’elle fasse beaucoup de bruit. Si elle s’exprime
doucement, vous ne l’entendez pas. Mais quand par votre faute, il vous est
arrivé malheur, parfois vous vous dites : « Oui, bien sûr, il y avait
bien quelque chose, là, qui m’avait averti, mais c’était si faible, si
faible ... » Vous n’avez pas écouté parce que vous avez préféré
suivre les voix qui insistaient et parlaient très fort pour vous induire en
erreur.
Dieu nous parle doucement et sans
insistance. L’intuition n’insiste pas davantage. Et celui qui n’est pas
attentif ne discerne pas cette voix et finit toujours par s’égarer. Cette voix
du Ciel qui est extrêmement duce, mélodieuse et brève, existe-t-il des critères
pour la reconnaître ?
Oui, elle se manifeste de trois
manières ; par une lumière qu’elle fait naître en nous ; par une
dilatation, une chaleur, un amour que nous sentons dans notre cœur ; et
enfin par la volonté d’accomplir des actes nobles, désintéressés, et la liberté
intérieure qui nous permet de les réaliser ; alors, il faut être attentif,
ce sont là des critères.
Evidemment, il ya beaucoup de gens qui
prétendent que Dieu leur parle et qu’ils entendent sa voix. Et que dit cette
voix ? Elle leur donne la mission de ramener l’ordre sur la terre, de
poursuivre les traîtres, d’exterminer les hérétiques et les infidèles ; et
les voilà qui partent en guerre ! Qu’ils entendent une voix, ça on ne peut
pas le nier : tout ce qui existe a une voix. Mais cette voix qui leur dit
d’aller rétablir l’ordre et la justice par la menace et la violence, ne peut
pas être la voix de Dieu. Il faut que ce soit bien clair, c’est la voix de leur
nature inférieure.
Alors, quand vous aurez une décision
importante à prendre, tâchez désormais de tenir compte de ces critères. Si vous
vous sentez troublé parce qu’il y a trop de choses contradictoires qui bouillonnent
en vous et qui vous poussent dans une direction, puis dans une autre, puis dans
une troisième ... ne décidez rien, attendez. Au milieu de cette pagaille,
vous ne pouvez pas y voir clair ; au contraire, toutes les conditions sont
réunies pour que vous commettiez des erreurs. Il vaut mieux prendre votre temps
et commencer par vous apaiser, car c’est seulement dans le silence des pensées
et des sentiments que vous recevrez la réponse de votre Moi supérieur. Ce
silence est la source de la clarté, de la limpidité, de la certitude, et vous
avez besoin de lui pour prendre de bonnes décisions.
Il est inutile d’aspirer à de grandes
réalisations spirituelles tant que vous ne parviendrez pas à interrompre le
cours bruyant et désordonné de votre vie psychique. C’est ce désordre qui
empêche que s’installe en vous le silence, le vrai silence, qui laisse enfin à
la nature supérieure la possibilité de faire entendre sa voix. Plusieurs fois
par jour, consacrez au moins quelques minutes à introduire ce silence en vous.
Fermez les yeux, efforcez-vous de vous dégager des soucis quotidiens et dirigez
votre pensée vers les sommets, vers les sources de la vie qui abreuvent tout
l’univers. Quand vous sente que vous avez arrêté le flot d’images, de
sentiments et de pensées qui vous traversent, prononcez intérieurement le mot
« Merci ». Voilà le mot le plus simple, mais qui dénoue toutes les
tensions, parce qu’en remerciant vous vous accordez avec le Ciel, vous sortez
du cercle rétréci de votre moi limité pour entrer dan la paix de la conscience
cosmique. Et comme la respiration est aussi un facteur d’apaisement et
d’harmonisation très important, en
prononçant le mot merci, efforcez-vous de donner à votre respiration un
rythme régulier ; inspirez très profondément et expirez très lentement
jusqu’à ce qu’i ne reste plus d’air dans vos poumons.
Le but de la vie spirituelle, ce n’est
pas d’essayer de rétablir de temps à autre le lien avec le monde du silence, de
la lumière, et puis oubliant tout cela, de se laisser entraîner à nouveau dans
les désordres et les vacarmes de l’existence pour recommencer le lendemain.
Cela n’a pas de sens. Au contraire, ce silence que vous avez réussi à réaliser
doit vous suivre toute la journée et communiquer imperceptiblement un rythme,
une grâce à tout ce que vous faites. Vous vous déplacez, vous touchez les
objets, et ce mouvement harmonieux se transmet à toutes les cellules de votre
organisme. C’est comme si tout en vous n’était que dans et musique.
La réalisation du silence intérieur est
un indice de l’évolution des êtres. Et non seulement ce silence leur ouvre les
portes de l’illumination, mais ils deviennent eux-mêmes une source de
bénédictions pour tous ceux qui les entourent. Grâce à la méditation, à la
prière, à la contemplation, nous parviendrons un jour à faire taire les grosses
caisses, toutes ces forces chaotiques qui se déchaînent en nous. Alors le
silence s’approchera, il se répandra pour nous enveloppe de son manteau
merveilleux, une clarté apparaître et la Divinité en nous fera entendra SA
VOIX.
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