Quelles que
soient la pénétration et la subtilité des analyses qu’on est capable de faire,
il est impossible de trouver un système qui rende absolument compte de la très
grande complexité de l’être humain. C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner si
les religions et les systèmes philosophiques connus à ce jour ont donné
différentes présentations de sa structure psychique.
Les hindous
divisent l’homme en sept, et cette division correspond aux sept corps : physique,
éthérique, astral, mental, causal, bouddhique, atmique. Les astrologues le
divisent en douze, en correspondance avec les douze signes du zodiaque ;
et les alchimistes en quatre, d’après les quatre éléments : terre, eau,
air, feu.
Les
kabbalistes ont choisi le quatre et le dix : les quatre mondes et les dix
séphiroth. Les pensées chinoise et perse ont adopté le deux : l’esprit et
la matière, le masculin et le féminin, le positif et le négatif, le ciel et la
terre, le bien et le mal. Quant aux chrétiens, ils le divisent aussi en
deux : corps et âme, mais également en trois : corps, âme, esprit, ou
bien d’après les trois personnes de la Trinité : Père, Fils et
Saint-Esprit qui correspond aux tris principes de la volonté, du cœur et de
l’intellect.
Certains
ésotéristes ont choisi la division en six, parce qu’ils répètent le trois dans
le monde d’en haut et le monde d’en bas, ou bien le neuf : le trois répété
dans les trois mondes, physique, psychique et spirituel… On n’en finirait pas
d’énumérer ces divisions qui peuvent toutes se justifier et qui même, d’une
certaine façon, se complètent !
La vérité,
c’est que tout dépend de quel point de vue on considère l’homme. Chacune de ces
divisions est seulement un moyen commode pour présenter tel ou tel aspect de sa
réalité. Aucune ne contredit l’autre parce que chacun est vraie d’un certain
point de vue. Quand on doit décrire l’anatomie du corps humain, pour la
facilité d e la compréhension on est obligé de faire des planches différentes
correspondant aux différents systèmes. Les initiés se servent de différents
schémas ou divisions, suivant les aspects de l’être humain et les questions
qu’ils veulent approfondir.
J’utilise
très souvent la division en deux : nature inférieure et nature supérieure.
Pourquoi ? Parce que, s’il y a une question qui n’est pas claire pour les
humains c’est bien celle-là. On parle de « nature humaine » mais
qu’est-ce réellement que « la nature humaine » ? Pourquoi des
personnes placées dans les mêmes conditions ne réagissent-elles pas de la même
manière ? Pourquoi tel homme, qui a subi une injustice, ne pense qu’à se
venger, tandis que tel autre, qui a subi la même injustice, non seulement ne se
venge pas, mais pardonne et rend le bien pour le mal ? Qu’est-ce qui est « humain » :
la première attitude ou la seconde ?...
La vérité,
c’est que les deux conduites sont humaines, mais l’une est inspirée par la
nature inférieure et l’autre par la nature supérieure, car l’être humaine st fait
de ces deux natures. Donc, parler de nature humaine en soi n’a pas tellement de
sens. Combien de fois, pour justifier une conduite égoïste, agressive ou lâche,
on entend dire : « C’est humain ! » Et en réalité, si on y
réfléchit bien, « c’est humain », signifie là, tout simplement,
« c’est animal ». Et pourquoi dites-moi, serions-nous obligés de nous
laisser aller à de telles faiblesses ?
Une grande
confusion règne dans la tête des gens, c’est pourquoi il est nécessaire de leur
faire prendre conscience de l’existence en eux d’une autre nature, une nature
supérieure qui a des manifestations opposées à ce qu’ils ont l’habitude
d’appeler la nature « humaine ». Car cette nature humaine n’est en
réalité que leur nature inférieure, un héritage du règne animal dont ils
portent les empreintes en eux. Personne n’est dégagé de cet héritage. La
différence entre les êtres, c’est que certains sentent le besoin de dominer ces
tendances animales, et les autres non.
Les animaux,
eux, sont très bien tels qu’ils sont. Puisque la seule question pour eux est de
survivre, c’est-à-dire se nourrir, s’abriter, se reproduire, se défendre, il
est normal qu’ils se laissent exclusivement conduire par leurs instincts. Il
n’en est pas de même pour les humains qui ont une autre vocation et même s’ils
doivent traîner encore leur nature animale, ce n’est pas cela leur véritable
nature. La véritable nature de l’homme, c’est sa nature divine, elle est comme
une flamme en lui qu’il doit préserver et nourrir. Car il faut le reconnaître :
autant les instincts sont prêts à se manifester sans qu’on ait à les
encourager, autant la nature divine a besoin, au contraire, d’être protégée,
soutenue. Quand il s’agit d’assurer sa survie, de défendre ses possessions,
personne n’a besoin qu’on vienne le lui rappeler, cela se fait spontanément.
Ais quand il s’agit de se montrer sage, généreux, désintéressé, c’est plus
difficile, cela demande des efforts, et même si ces possibilités existent bien
ne nous, elles ne se manifesteront pas tellement si nous ne sommes pas
vigilants.
Donc, quand on parle de l’être humain, il faut savoir qu’on parle d’une créature qui est
une, mais qui possède une double nature. Ces deux natures se manifestent dans
deux directions opposées, mais elles ont en commun la même structure, car l’une
et l’autre ont leur origine en Dieu. Oui, en nous, comme dans l’univers, à
l’origine de tout, il y a cet Esprit cosmique que l’on appelle Dieu. Or,
qu’est-ce que Dieu ? Même des religions qui affirment l’existence d’un
Dieu unique Le représente comme une trinité. La théologie chrétienne enseigne
le mystère d’un Dieu en trois personnes : Le Père, le Fils et le Saint
Esprit, qu’elle appelle la Sainte Trinité.
En réalité,
la Sainte Trinité n’est pas un mystère pour ceux qui savent se servir de la loi
de l’analogie….
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire