Le rite de la communion tel qu’il est
pratiqué dans la chrétienté a pour origine le dernier repas (la Cène) que Jésus
a pris avec ses disciples. C’était le soir de la Pâque juive. Jésus arriva dans
une maison avec ses disciples qui préparèrent le repas. "Pendant qu’ils
mangeaient, dit l’Evangile, Jésus prit du pain et après avoir rendu grâces il
le rompit et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est
mon corps. Il prit ensuite une coupe et après avoir rendu grâces il la leur
donna en disant : Buvez-en tous, car ceci est mon sang…" Et dans le
récit que fait saint Jean de cet épisode, Jésus dit aussi : "Je suis
le pain vivant qui et descendu du Ciel. Si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement ;
et le pain que je donnerai, c’est ma chair que je donnerai pour la vie du
monde… En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils
de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez oint la vie en vous-mêmes.
Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle…"
Le symbolisme du pain et du vin était
déjà connu bien avant Jésus puisqu’il est dit dans le livre de la Genèse que
Melkhitsédek, sacrificateur du Très Haut, vint à la rencontre d’Abraham en lui
apportant le pain et le vin. "Après qu’Abraham fut revenu vainqueur de
Kedorlaomer et des rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa
rencontre dans la vallée de Shavé, qui est la vallée du roi. Melkhitsédek, roi
de Salem, apporta du pain et du vin ; il était sacrificateur du Dieu
Très-Haut. Il bénit Abram et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut,
Maître du ciel et de la Terre ! Béni soit le Dieu Très-Haut qui a livré
tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de
tout" .
Le nom de Melkhitsédek signifie
"roi de justice", de l’hébreu "mélek" : roi, et
"tsédek" : justice. Quant au nom de la ville dont il était le
roi, Salem, il a la même racine que le mot "schalom" : paix.
Melkhitsédek est le roi de la justice et de la paix : c’est un personnage
très mystérieux sur lequel on ne sait que peu de choses. Saint Paul le
mentionne dans l’Epître aux Hébreux. "Il est, dit-il, sans père, sans
mère, sans généalogie, il n’a ni commencement ni fin de vie, mais il est rendu
semblable au Fils de Dieu ; ce Melkhitsédek demeure sacrificateur à
perpétuité". Et plus loin il ajoute que jésus est "sacrificateur pour
toujours selon l’ordre de Melkhitsédek ". Avant de mourir, Jésus a donc
voulu répéter le don du pain et du vin fait par Melkhitsédek à Abraham.
"Celui qui mange ma chair et qui
boit mon sang a la vie éternelle". Il faut aller très loin pour parvenir à
la compréhension de ces paroles. Manger et boire sont deux actes
complémentaires de la vie quotidienne grâce auxquels l’homme se nourrit. Le
pain que l’on mange et le vin que l’on boit sont par eux-mêmes peu de chose,
mais à travers eux Melkhitsédek, sacrificateur du Très-Haut, apportait à
Abraham le savoir initiatique concernant les deux grands principes masculin et
féminin sur lesquels repose toute la création. Et Jésus a transmis et complété
ce savoir en disant : "Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang
à la vie éternelle".
Comme il est difficile pour les humains
d’accéder aux grands mystères cosmiques, les Initiés ont dû arracher ces
mystères au monde sublime qui est le leur, et les présenter sous la forme
concrète d’images, d’objets symboliques, comme le pain et le vin. Mais le temps
est venu de mettre un contenu dans ces formes. Cette "chair" et ce
"sang" du Christ représentés par le pain et le vin, à quelles
réalités spirituelles correspondent-ils pour pouvoir donner la vie
éternelle ? La chair du Christ, c’est la sagesse, le principe
masculin. Le sang du Christ, c’est l’amour, le principe féminin. Et lorsque
nous apprendrons à nourrir notre intellect avec la sagesse et notre cœur avec
l’amour, nous goûterons la vie éternelle. Ce symbolisme devient encore plus
clair lorsqu’on rapproche les paroles prononcées par Jésus lors du dernier
repas qu’i prit avec ses disciples, de la réponse qu’il fit à Nicomède.
Nicomède était docteur d’Israël, et une
nuit il vint trouver Jésus pour s’entretenir avec lui. Nicomède lui dit :
"Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu, car personne ne
peut faire ces miracles que tu fais si Dieu n’est pas avec lui". A cela
Jésus ne répond pas directement, mais il dit : "Si un homme ne naît
pas de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu". Et un peu plus loin,
il précise : "Si un homme ne naît d’eau et d’esprit, il ne peut
entrer dans le Royaume de Dieu". Or, qu’est-ce que l’eau, sinon le
principe féminin, l’amour ? Et qu’est-ce que l’esprit, sinon le principe
masculin, le feu, la sagesse ? Donc, manger la chair du Christ et boire
son sang a la même signification que naître d’eau et d’esprit : c’est par
la sagesse et par l’amour que l’homme entre dans la vie éternelle, le Royaume
de Dieu.
Vous voyez, c’est clair : le pain
et le vin représentent les deux principes éternels, masculin et féminin, qui
travaillent dans l’univers. Mais alors, pourquoi dans la religion catholique
les fidèles ne communient qu’avec le pain, l’hostie, la chair du Christ, le
principe féminin est seulement réservé aux prêtres. Les fidèles ne sont nourris
qu’avec un seul principe, le principe masculin ; le principe féminin
manque. Pourquoi ?... Tout est sacré pour moi et je ne veux pas me mêler
des affaires de l’Eglise catholique ; mais peut-être un jour
s’apercevra-t-elle qu’il y a quelque chose qui n’est pas complet. Je ne connais
pas les raisons pour lesquelles elle en a décidé ainsi ; peut-être que ces
raisons sont valables, je l’ignore, ce n’est pas mon affaire. Mais la véritable
communion suppose les deux principes, et le fait d’ne supprimer un, produit un
déséquilibre.
Omraam également sur : http://devantsoi.forumgratuit.org/
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