A la naissance d’un enfant, ses parents,
s’ils sont chrétiens, se préoccupent le plus rapidement possible de le faire
baptiser. En effet, l’Eglise enseigne que le baptême est une purification par
l’eau, destinée à laver l’homme du péché originel et à le faire admettre dans
la communauté chrétienne ; il est la condition de son salut en ce monde et
dans l’autre. Cette croyance au pourvoir du baptême est si bien ancrée que,
d’après la théologie chrétienne les enfants morts avant d’être baptisés ne sont
pas admis au paradis, mais restent dans un lieu indéterminé appelé limbes.
Il n’y a rien à dire contre le sacrement
du baptême, mais à condition d’ne comprendre véritablement le sens. Baptiser un
enfant ou un adulte fait de lui un chrétien, c’est entendu. Mais celui qui n’a
pas reçu le baptême n’est pas pour autant une âme égarée, et celui qui l’a reçu
ne doit pas s’imaginer que cela suffit pour faire son salut. Comment croire que
les esprits du mal seront tenus à distance parce qu’on a plongé quelqu’un dans
l’eau et qu’on lui a mis de l’huile sur le front quand il était petit ?
C’est à chacun de travailler ensuite toute sa vie pour conserver, amplifier les
effets du baptême ; s’il ne le fait pas, il n’en reste bientôt plus rien,
et c’est la porte ouverte à tous les diables. Oui, ils n’ont pas peur, ils ne
sont pas impressionnés par le baptême.
On vous baptise, on vous lave du péché
originel – admettons – c’est bien, mais c’est toute la vie que vous devez
continuer à maintenir ce que le prêtre a déposé en vous au moment du baptême.
Il n’y a pas de quoi être tellement fier d’avoir été baptisé ! Si chaque
jour, consciemment, de tout votre cœur, de toute votre âme, vous ne travaillez
pas à vous laver, à vous purifier, cela ne sert plus à grand-chose. C’est vous
qui devez chaque jour contribuer à votre salut.
Si on veut comprendre la signification
du baptême, il faut étudier l’eau, sa nature, ses pouvoirs. L’eau est, de tous
les éléments, celui qui possède les plus grandes qualités plastiques et
absorbantes. Elle n’a, par elle-même, ni forme ni couleur, mais elle prend
celles des récipients dans lesquels elle est placée, des lieux qu’elle
traverse. Elle absorbe tout, le bon comme le mauvais. Et parce qu’elle est en
perpétuelle circulation dans la nature, elle transporte tous les éléments
subtils qu’elle a absorbés sur son passage. Vous direz que la terre aussi a un
grand pouvoir d’absorption. C‘est vrai, mais la terre n’a pas cette fluidité et
cette pénétrabilité de l’eau. Quant à l’air, il est trop mobile pour conserver
longtemps ce qu’il a reçu. C’est justement à cause de ses pouvoirs
d’absorption et de transmission que l’eau a été de tout temps utilisée pour les
opérations magiques. De nombreux ouvrages rapportent les cas de sorciers
transformant un être humain en animal : oiseau, cheval, etc., après avoir
prononcé des paroles magiques au-dessus d’un récipient d’eau dont ils
aspergeaient ensuite leur victime. Mais ces propriétés de l’eau peuvent avoir
évidemment aussi un usage bénéfique. C’est pourquoi les prêtres utilisent l’eau
pour bénir les fidèles : cette eau qui a le pouvoir de retenir les
courants et les influences que l’on introduit en elle, devient ainsi le support
des paroles de bénédiction qu’ils prononcent. L’efficacité d’une bénédiction
dépend donc de l’élévation spirituelle de celui qui la donne. S’il se conduit
comme un fonctionnaire parce que, fatigué de répéter les mêmes rituels, il se
contente d’exécuter les gestes qu’on attend de lui en pensant à autre chose,
cette bénédiction ne rime à rien. Et il en est de même pour le prêtre qui donne
le baptême.
Mais n’allez pas maintenant vous
inquiéter de l’état dans lequel était le prêtre qui vous a baptisé, il y a des
années et des années, quand vous n’aviez que quelques jours. Et ne vous
inquiétez pas non plus si vos parents ne vous ont pas fait baptiser. Car c’est
tous les jours que l’on peut recevoir le baptême, tous les jours que l’on peut
faire ce travail de purification en connaissant les pouvoirs de l’eau.
Que ce soit les mains, le visage ou le
corps entier, la majorité des gens se lavent chaque jour, et se laver passe à
juste titre pour faire partie du comportement des êtres civilisés. Mais comment
se lavent-ils ? ça, c’est une autre question. On enseigne aux enfants
qu’il faut se laver par mesure d’hygiène, pour être propre et pour ne pas
traîner sur soi de mauvaises odeurs qui incommodent les voisins, c’est tout. Eh
bien, c’est insuffisant, car on peut être lavé et propre physiquement, mais
rester intérieurement aussi sale que si on n’avait jamais pris un seul bain de
sa vie.
L’homme ne possède pas uniquement un
corps physique, mais aussi des corps subtils (éthérique, astral, mental) qu’il
doit également veiller à débarrasser de toutes les saletés qu’il a accumulées,
les impuretés produites par les sensations, les désirs, les sentiments, les
pensées de nature inférieure qu’il accueille et nourrit quotidiennement en lui.
Si l’eau nous lave dans le plan physique, c’est qu’elle a la propriété
d’entraîner et d’absorber les impuretés. Dans le plan spirituel, elle possède
exactement les mêmes propriétés. Toutes les religions ont préconisé la
purification par l’eau : les ablutions, les bains rituels… Ces pratiques
sont fondées sur un savoir millénaire concernant les pouvoirs de l’eau. Vous
direz que les conditions de la vie actuelle ne se prêtent pas tellement à ce
genre de pratique. Mais si, au contraire, car depuis le matin au réveil
jusqu’au soir où vous vous préparez à vous coucher, vous avez plusieurs occasions
d’utiliser l’eau pour vous laver et vous pouvez profiter de ces occasions pour
faire un travail psychique et spirituel.
L’eau que nous connaissons et dont nous
nous servons tous les jours n’est que la matérialisation de ce fluide cosmique
qi remplit l’espace, et par la pensée nous pouvons entrer en contact avec ce
fluide, car c’est ne lui que baignent toutes les créatures. La première
condition pour ce travail de purification est donc de se laver avec la
conscience qu’à travers l’eau on touche un élément de nature spirituelle. Cette
conscience commencera par modifier nos gestes. Combien de gens ont l’habitude
de se laver le matin avec des gestes brusques et désordonnés, parce qu’ils
croient que ça va les aider à se réveiller, à être en forme et de bonne humeur.
Ça les réveillera, bien sûr, mais ces mouvements précipités ont un effet nocif,
surtout pour le visage dont l’harmonie répond à une organisation très subtile
des particules suivant des lignes de forces déterminées. Le visage de l’homme
est un reflet du visage d Dieu, et celui qui lave son visage avec brusquerie et
sans aucune attention, brouille en lui les traits de l’image divine.
Alors, lavez-vous avec des gestes
mesurés, harmonieux, pour que la pensée aussi puisse se dégager et faire son
travail. Concentrez-vous sur l’eau, sur sa fraîcheur, sa limpidité, sa pureté,
et vous sentirez bientôt qu’elle ira toucher en vous des régions inconnues pour
y produire des transformations. Non seulement vous serez allégés, purifié, mais
votre cœur, votre intellect seront nourris par de nouveaux éléments plus
subtils et vivifiants. Car l’eau d’en bas, l’eau physique, contient tous les
éléments et les forces de l’eau d’en haut, l’eau spirituelle ; il faut
seulement apprendre à les éveiller et à les recevoir.
Les Initiés ont des méthodes pour
exalter les vertus de l’eau : ils y jettent une poignée de sel, allument
une bougie en faisant brûler de l’encens et en récitant des formules. Mais le
plus important, c’est d’être d’abord conscient que l’eau est vivante et habitée
par des entités très pures. C’est pourquoi, que ce soit dans votre salle de
bain ou dans la nature, avant de prendre contact avec l’eau, vous devez la
saluer avec beaucoup de respect, d’amour et demander à l’ange de l’eau de vous
aider dans votre travail. Pour se purifier, il n’est pas nécessaire de faire
des cérémonies longues et compliquées. Chaque jour vous avez plusieurs fois
l’occasion de vous servir de l’eau. Alors faites-le, en n’oubliant jamais que
l’eau physique n’est qu’un moyen d’entrer en contact avec l’eau spirituelle qui
est l’eau véritable. Bien sûr, se laver fait partie des actes les plus
ordinaires de la vie quotidienne, mais il ne faut pas le sous-estimer. Comme
respirer, se nourrir, dormir, se laver doit être considéré comme un acte sacré
qui peut libérer l’âme. Il ne suffit pas que le corps physique soit un peu
nettoyé, alors que tous les corps subtils continuent à s’asphyxier sous
d’épaisses couches d’impuretés ; non, il faut apprendre à ouvrir aussi les
pores de notre âme pour bénéficier de toutes les richesses offertes par l’eau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire