Vous
direz : « Et si je vais m’excuser auprès de la personne à laquelle
mes paroles ont porté préjudice" ? Eh bien, cela ne suffit pas, il
faut réparer les dégâts. Dire : "Je suis navré, pardonnez-moi…",
c’est bien, mais c’est insuffisant. Quand on vous fait un cadeau, vous dites
"merci", mais le mot "merci" n’est pas l’équivalent de ce
que vous avez reçu. De la même manière, le mot "pardon" ne peut pas
réparer le mal que vous avez fait. Si vous avez fait brûler la maison de quelqu’un,
il ne suffit pas d’aller vous excuser, vous devez lui construire une nouvelle
maison, ce n’est qu’à ce moment-là que vous serez pardonné. Vous direz :
"Mais si la personne que j’ai lésée me pardonne" ?... non, la
question n’est pas réglée si facilement, car la loi et la personne, ce n’est
pas la même chose. En vous pardonnant la personne fait preuve de générosité, de
noblesse et elle se libère. Mais la loi, elle, ne vous pardonne pas, elle vous
poursuit jusqu’à ce que vous ayez réparé.
Tant
que vous n’avez pas réparé, les paroles négatives que vous avez prononcées
contre quelqu’un continuent à produire des serpents, des tigres, des loups –
symboliquement parlant – qui viennent massacrer et dévorer ses brebis. Cela
veut dire que les mauvaises conséquences de vos paroles nuisent aussi aux
parents, aux enfants ou aux amis de la victime. Donc, rien n’est arrangé. Vous
devez maintenant trouver d’autres paroles, d’autres pensées, d’autres forces
qui répareront les dégâts. A ce moment-là oui, vous serez pardonné par la
personne que vous avez lésée, et aussi par la loi qui avait enregistré ces
dégâts. Donc, ne vous imaginez pas que l’on peut tout régler facilement avec
des excuses ; c’est réglé pour la personne généreuse qui, en vous
pardonnant, se libère. Mais ce n’est pas réglé du point de vue de la justice
cosmique.
Combien
de gens, insatisfaits de leurs conditions de vie, en veulent au monde entier
parce que l’existence est difficile pour eux ! Et les paroles qu’ils
lancent à ce moment-là, contre ceux qui sont plus privilégiés ou qu’ils croient
responsables de leur situation sont vraiment destructrices : elles sont
remplies d’une force qu’on ne connaît peut-être pas, mais qui crée des dégâts
chez les autres. il n’est pas permis de faire cela, vous devez le savoir. Si
vous éprouvez le besoin d’humilier les autres ou de leur nuire par vos paroles,
parce que vous vous sentez désavantagé, frustré, plaignez-vous et pleurez si ça
vous fait du bien. Mais, eux, laissez-les tranquilles, ne les attaquez
pas !
Il
faut donc que chacun se surveille et comprenne que, s’il a tendance à prononcer
des paroles négatives, c’est là une faiblesse et non une force dont il peut
être fier. Qu’il prenne donc des précautions et essaie de dominer ses
impulsions négatives, un jour, tôt ou tard, il aura le dessus. Mais pour
parvenir à ce résultat il faut être bien conscient qu’aucune parole prononcée
ne reste sans conséquence. Alors, si vous avez laissé échapper quelques mots
injustes ou méchants, contre quelqu’un, tâchez, dès que vous en prenez
conscience, de vous concentrer pour lui envoyer beaucoup d’amour, beaucoup de
lumière. Mais, même dans ce cas, certains dégâts se sont déjà produits et il
faut du temps pour qu’il ressente les effets de vos bonnes pensées.
Ceux
qui ont compris quel pouvoir représente la parole sont très vigilants, ils
s’efforcent de ne pas dire de mots négatifs, parce qu’ils savent que les
esprits malfaisants peuvent s’en emparer pour les réaliser. La parole est comme
un support matériel qui leur est fourni, et ils s’en servent pour l’exécution
de leurs mauvais desseins. Alors, attention, même si vous ne pensez pas
vraiment les mauvaises paroles que vous prononcez, des entités maléfiques
peuvent se servir de la matière de ces paroles pour les réaliser, et vous ne
pourrez pas le leur reprocher ; c’était à vous de ne pas leur fournir les
occasions de faire du mal.
Donc,
désormais quand vous parlerez de quelqu’un, évitez de faire des critiques,
surtout si vous n’êtes pas tout à fait sûr des faits que vous rapportez. Et
même s’il se trouve que vous soyez obligé de décrire le comportement d’une
personne qui a mal agi, n’oubliez pas, par mesure pédagogique, de finir votre
conversation en mentionnant une de ses qualités… elle doit bien avoir au moins
une. Souligner les défauts des gens n’a jamais servi à les corriger. Alors
comprenez qu’avec les critiques, on ne fait qu’ajouter le mal au mal. Oui, si
vous voulez agir comme un être conscient, lorsque vous aurez été obligé de
prononcer des paroles négatives, tâchez au moins de terminer sur quelque chose
de positif. Et quand il vous arrive de vous rencontrer entre vous,
efforcez-vous de ne parler que de sujets constructifs, afin qu’en repartant
chez soi chacun puisse remercier le Ciel en disant : "Que ces frères
et sœurs soient bénis pour toutes leurs bonnes paroles qui m’ont donné du
rouage et une meilleure vision des choses, qui m’ont inspiré le désir de rester
toujours sur le chemin de la lumière" !
Je
sais que ce que je vous demande là est très difficile, car pour maîtriser ses
paroles, il faut commencer par maîtriser ses pensées et ses sentiments, ce qui
est encore plus difficile. Mais pourquoi ne pas faire des expériences et se
dire ; "Dorénavant, je me surveillerai… Là, je ne critiquerai plus
systématiquement tel ou tel, je tâcherai de voir ses bons côtés… Là, au lieu de
me montrer négligent, je serai plus attentif afin que mes paroles soient
utilisées pour le bien… Là, au lieu de passer avec indifférence, je penserai à
m’arrêter pour dire quelques mots de sympathie, d’encouragement, etc". Oui,
ce sont des exercices à faire consciemment.
Prenons un exemple.
Pour aller à votre travail ou faire des achats dans certains magasins, vous
devez passer devant la maison de quelqu’un que vous n’aimez pas tellement.
Est-ce que vous vous êtes rendu compte qu’ne passant devant cette maison,
automatiquement un changement se produit en vous ? Vous n’envoyez
peut-être pas vraiment de mauvaises pensées et de mauvais sentiments à cette
personne, mais quelque chose s’obscurcit dans votre âme à cause de l’antipathie
qu’elle vous inspire. Eh bien, dorénavant, en vous approchant de la maison de
cette personne, décidez-vous à lui envoyer consciemment de bonnes pensées,
souhaitez-lui la clarté, la joie…
Ce
sont là des dizaines d’exercices que l’on peut faire ainsi tous les jours, et
si vous vous décidez à les faire, vous finirez pas constater qu’en améliorant
vos pensées et vos sentiments, vous maîtrisez mieux vos paroles, vous ne vous
laissez plus entraîner à critiquer les autres à tort et à travers.
Parler
est un art qu’il est bon de cultiver patiemment, car la parole qui a été donnée
à l’homme est une énergie divine qu’il doit s’efforcer de n’utiliser que dans
un but divin. Cette maîtrise de la parole, qui est le résultat de la maîtrise
de ses pensées et de ses sentiments, se reflète aussi dans sa voix, et c’est
cette voix qui un jour portera témoignage de lui. Lorsqu’après la mort l’homme
doit se présenter devant les Juges des âmes, ils lui disent :
«Parle » Il s’avance alors et répond : "Formes d’éternité, me voici"
Et cela suffit. Il n’a pas à choisir des mots recherchés, ni à tourner des
phrases éloquentes. Les Juges écoutent seulement le timbre, les vibrations de
sa voix, car c’est là qu’est la vérité de son être. C’est l’authenticité de sa
voix qui soit le juger.
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