Aucune création d’aucune sorte n’est
possible avec un seul principe. Pour qu’il y ait création, il faut que les deux
principes masculin et féminin soient ensemble et unis. Ces deux principes
existent tout d’abot en haut, dans le plan divin. Ce son le Père céleste et la
Mère divine, qui ne cessent d’engendrer des mondes peuplés de myriades
créatures. En bas, dans le plan physique, le masculin et le féminin ont une
existence distincte, mais en haut masculin et féminin ne font qu’un.
il est écrit dans le livre de la Genèse
qu’après avoir créé le ciel et la terre, le soleil, la lune et les étoiles, les
plantes et les animaux, Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image,
selon notre ressemblance ... Dieu créa l’homme à son image, à l’image de
Dieu Il le créa… mâle et femelle Il le créa ».Ce qui signifie qu’Adam,
l’homme primordial créé par Dieu, possédait les deux principes. Vous
direz ; « Mais alors, et Eve ? Il est écrit qu’ensuite Dieu a
créé Eve ». Oui, Dieu a fait sortir le principe féminin du principe
masculin, Il l’a objectivé devant lui. C’est le sens de cette image qui a
intégré tant de lecteur s de la Genèse ; Dieu tirant Eve d’une côte
d’Adam.
Maintenant, pour bien comprendre ce que
je vais vous dire, vous devez vous habitue
à l’idée qu’Adam et Eve ne sont pas un homme et une femme apparus sur la
terre au sixième jour de la création, mais qu’ils représentent des principes.
Adam est le principe masculin qui a engendré Eve, le principe féminin.
Qu’est-ce que cela signifie ? Que le principe premier, l’esprit, est sorti
de son état d’extrême subtilité pour se condenser, et en se condensant il a
créé un autre principe : la matière. La matière est une production, une
condensation des forces de l’esprit. C’est pourquoi, symboliquement, le
principe féminin vient toujours après le principe masculin, ainsi que
l’expriment les deux premières lettre du nom de Dieu Iod Hé Vav, c'est-à-dire
Iod Hé.
A la lettre Iod, symbole du principe
masculin, fait suite la lettre Hé, symbole du principe féminin. Regardez
combien leur forme est expressive. Le Hé est comme un réceptacle, une coupe,
mais renversée. Iod est la plus petite lettre de l’alphabet hébraïque, elle
ressemble à un point, ou même plus exactement à un germe, et le germe est
l’élément premier de tout être vivant. Au moment de la conception, l’ovule de
la mère, qui est pour ainsi dire une coupe, reçoit le germe, et c’est une
nouvelle vie qui commence.
Au commencement il y a le Iod ; de
même, au commencement il y a le point. Le point n’a pas de dimension et il est
presque impossible de le définir ; mais en se mouvant le point engendre la
ligne, et la ligne en se mouvant engendre la surface, puis la surface en se
mouvant engendre le volume, c’est à dire l’espace à trois dimensions ;
Ligne, surface, volume, sont tous nés du mouvement du point. Maintenant si, à
partir du point qui l’ a engendrée, vous imprimez à une ligne un mouvement
tournant autour de ce point, vous obtenez un cercle. Le cercle et son rayon
présentent l’union de la ligne droite et de la ligne courbe. Ainsi, le point
est le générateur de toutes les figures, et le point dans le cercle symbolise
l’esprit cosmique animant la matière de l’univers. C’est ce que veulent
signifier les kabblistes lorsqu’ils inscrivent le Iod dans le Hé.
Adam, l’esprit, a donc engendré Eve, la
matière. Ensuite Adam et Eve ont travaillé ensemble pour créer des enfants,
c’est à dire tout ce qui existe dans l’univers et qui n’est que le reflet des
deux grands principes en haut. Vous regardez un arbre se refléter dans
l’au : si vous pouvez voir un reflet en bas, c’est que l’arbre existe
d’abord en haut. Méditez sur cette image simple, elle vous permettra de
comprendre la question de l’évolution. Ce que la science appelle
« l’évolution des espèces » a été nécessairement précédé par un
mouvement d’involution, car rien ne peut monter sans que quelque chose ne soit
auparavant descendu. Pour pouvoir progresser, s’élever vers l’esprit, il faut
être d’abord descendu de ce monde de l’esprit où tout a son origine. C’est vrai
pour la matière, et c’est vrai pour l’être humain ainsi que pour tout ce qui
existe.
La théorie de l’évolution de Lamarck et
Darwin n’envisage que cinquante pour cent de la réalité. Avant l’évolution de
la matière, il ya eu l’involution de l’esprit. Les évolutionnistes n’ont
observé les choses que de l’extérieur, du point de vue de l’organisation de la
matière, sans tenir compte des forces invisibles qui avaient auparavant
travaillé sur elle. L’évolution n’est que la moitié d’un processus de
manifestation. En l’observant isolément, on la coupe de la vérité de la vie,
elle n’a plus aucun fondement ; Personne n’arrivera à me prouver que
l’évolution est possible sans qu’une impulsion ne l’ait préalablement
déclenchée et ne constitue à l’entretenir. Et d’où vient cette impulsion ?
D’en haut. C’est tout d’abord l’esprit qui descend, et si on voit la matière
évoluer, c’est qu’elle est entraînée par le mouvement ascendant de l’esprit qui
la fait remonter vers son lieu d’origine.
Le principe masculin, c'est-à-dire
l’esprit, est donc premier et doit rester premier. Mais que les hommes ne se
rengorgent pas et que les femmes ne se sentent pas offensées ! Je dis
« Le principe masculin » et non l’homme ; Ici, je le répète, il
s’agit de principes, non de créatures ; Et ce sont encore des principes
qu’il faut voir dans le mythe du péché originel. Dieu a d’abord créé Adam, et
Adam gardait donc son regard dirigé vers Dieu. Ensuite, Dieu prit une côte
d’Adam pour créer Eve, et Eve gardait son regard dirigé vers Adam. Adam,
l’esprit, qui était plus proche de Dieu, de son essence, de sa lumière,
transmettait à Eve, la matière, des forces qu’elle ne pouvait capter
directement ; Mais voilà qu’est apparu le serpent.
La présence du serpent dans le jardin
d’Eden suppose l’existence de créatures antérieures à Adam et Eve. Ces
créatures avaient déjà toute une existence, elles appartenaient à une
hiérarchie angélique qui avait été envoyée sur la terre avec la mission
d’exécuter certains travaux. Ces travaux terminés, certaines d’entre elles ont
refusé de retourner vers Dieu : elles ont décidé exister indépendamment de
Lui. Elles étaient libres de retourner ou non vers Dieu et elles ont choisi de
ne pas retourner. Voilà la faute de ces créatures que l’on a appelées les Anges
rebelles ; le refus de réintégrer la Source divine, le choix d’une
existence coupée de Dieu, et ils ont été précipités dans l’abîme. Ils ont gardé
leur science, leurs connaissances, mais ils ont perdu le contact avec l’amour
divin et ils sont devenus des créatures malfaisantes. Les anges rebelles
formaient donc une égrégore symbolisée par le serpent. Ce serpent qui montait
des régions souterraines entourait l’Arbre de la connaissance du bien et du
mal. C’est lui qui a attiré Eve en captant son regard. Et Eve, à son tour,
s’est efforcée d’attirer le regard d’Adam.
Aussi longtemps qu’Adam avait mis Dieu
au centre de son existence, il était heureux et libre : il s’instruisait
et grâce à lui Eve aussi s’instruisait ; Et de même qu’Adam transmettait à
Eve ce qu’il apprenait de Dieu, Eve transmettait ce qu’elle apprenait d’Adam à
d’autres créatures ; aux animaux, aux plantes et aux esprits situés plus
bas dans l’échelle de l’évolution. Lorsqu’Adam se détourna de Dieu pour regarder
vers Eve, tout a basculé, et non seulement ils se sont perdus, mais tous les
êtres qui s’instruisaient par Eve ont été entraînés dans la chute.
Une tradition rapporte que cette entité,
présentée sous la forme d’un serpent, qui réussit à séduire Eve, était le chef
des esprits déchus, connu sous le nom de Samaël. Quant à Adam, entraîné lui
aussi dans la chute, il eut des relations avec le démon femelle nommé Lilith.
Mais évidemment, dans tous ces récits il faut voir la transposition imagée de
phénomènes psychiques.
Le mythe du péché originel ne raconte
donc pas l’histoire d’une femme, appelée Eve, qui aurait séduit par ses
manigances un pauvre bougre nommé Adam. Le mythe du péché originel parle d’une
inversion dans l’ordre des deux principes masculin et féminin. Et ce processus
peut aussi être éclairé par l’étude de l’Arbre séphirotique. Sur le pilier
central, le principe masculin, Adam est lié au Soleil, Tiphéreth ; et le
principe féminin, Eve, est lié à la Lune, Iésod. Eve se trouve donc plus proche
de Malhouth, la région de la terre ; Or, au-dessous de Malhouth règnent
les Kliphoth. Les Kliphoth sont les séphiroth noires, l’Arbre de Vie inversé,
car tout ce qui existe en haut dans les régions de la lumière a son reflet en
bas, dans le monde de l’obscurité. C’est à partir de ce monde souterrain que le
serpent est monté dans l’arbre et a réussi à séduire Eve dont dépendait
l’équilibre de l’ensemble. Car Iésod représente le fondement, la base, et pour
maintenir l’équilibre Eve, devait rester attachée au principe masculin, Adam,
Tiphéreth, parce qu’Adam était lui-même fixé sur Kéther, l’instance suprême,
Dieu. En se tournant vers le serpent, Eve a cessé de soutenir l’édifice et elle
a entraîné Adam ; alors, tous les deux sont tombés, attirés par la région
souterraine et obscure des Kliphoth.
L’histoire d’Adam et Eve, qui ayant
écouté le serpent, furent chassés du Paradis terrestre, est en réalité
l’illustration des phénomènes qui se répètent dans chaque être humain qui coupe
le lien avec Dieu. Cette coupure entraîne la mort, la mort spirituelle. Le
secret de la vie est dans le lien avec Dieu ; les deux principes masculin
et féminin en nous, l’intellect et le cœur, doivent rester en relation avec les
deux grands principes cosmiques qui sont le Père céleste et la Mère divine.
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