Toutes les manifestations dans l’univers
sont produites par le travail des deux puissances antagonistes représentées sur
l’Arbre séphirotique par les deux piliers Yakin et Boaz. Yakin, le pilier de la
Clémence, représente le principe masculin ; et Boaz, le pilier de la
Rigueur, représente le principe féminin. Certains d’entre vous se demandent
comment il est possible que le principe féminin se manifeste comme un principe
de rigueur… Mais tout simplement parce que cette puissance féminine représente
la nature, ce qu’il est facile de comprendre si on réfléchit à ce qu’est
réellement la nature : une mère implacable.
La nature a créé des lois ; celui
qui les transgresse est puni d’une façon ou d’une autre, et même par voie de conséquences,
cette punition peut aussi frapper ses enfants et ses petits-enfants. Prenons un
exemple parmi les plus connus ; l’alcoolisme. L’abus d’alcool est non
seulement préjudiciable à la santé physique et psychique de celui qui le
commet, mais il produit aussi des dégâts sur sa descendance. Il en est de même
pour d’autres excès, pour d’autres transgressions. Si l’homme n’est pas
raisonnable, s’il ne respecte pas certaines lois, tous les progrès des sciences
et des techniques médicales ne pourront pas empêcher qu’il souffre et fasse
souffrir les autres.
Combien se sont indigné de la cruauté
d’un Dieu qui punissait non seulement celui qui avait transgressé ses lois,
mais aussi ses descendants… et cela jusqu’à la quatrième génération, ainsi
qu’il est dit dans l’Ancien Testament ! Eh bien voilà, maintenant c’est
clair ; ce Dieu, c’est la nature, car la nature n’est pas en dehors de
Dieu, elle n’est pas séparée de Dieu. Dieu sous l’un de ses aspects, se
manifeste aussi comme une mère sévère qui pose à ses enfants des limites à ne
pas dépasser. S’ils les dépassent, on dit qu’elle les punit ; mais non,
c’est eux qui sont sortis de l’enceinte où ils étaient à l’abri et
protégés ; et en sortant, ils ont créé de mauvaises conditions pour
eux-mêmes et pour tous ceux qui dépendent d’eux.
Vous direz : « Mais cette
image de la mère n’est pas du tout celle que nous avons. Au contraire, la mère
est aimante, indulgente… C’est du père que vient la sévérité ». Eh bien,
vous avez mal observé. Quel est le rôle de la mère auprès du petit
enfant ? Elle le nourrit, le protège, mais dès que possible elle lui
apprend aussi ce qu’il doit faire et ne pas faire pour se développer
correctement ; elle lui inculque des règles d’hygiène, de prudence ;
elle le limite, le retient ; elle l’empêche de trop s’approcher du feu ou
de l’eau, lui retire des mains les allumettes et les objets coupants, cache les
bonbons et la confiture s’il a tendance à en abuser ; Quelque fois elle
laisse un peu faire en le surveillant, et s’il tombe et se blesse, elle lui
dit : « Tu vois, tâche de faire attention, sinon tu te feras mal à
nouveau ». Et quand il s’obstine et reste sourd à ses paroles, elle lui
donne une tape ou lui impose quelques privations.
Ce rôle de la mère auprès du petit
enfant, c’est sur un autre plan, celui de la nature vis-à-vis de l’être humain.
Certains diront : « Mais moi, il m’est arrivé de voir des pères tenir
ce rôle auprès de l’enfant…. » Moi aussi je l’ai vu, mais je vous parle là
de principes et non de cas particuliers. Au niveau des principes, c’est la mère
qui joue, dans l’éducation de l’enfant, le rôle de la nature.
Au sommet du pilier de la Rigueur, est
placée la séphira Binah. Dans cette séphira Dieu se manifeste sous le nom de
Jéhova. C’est Lui le Dieu terrible qui s’est révélé à Moïse. Tout l’Ancien
Testament retentit de ses colères, de ses menaces et des malédictions qui
devaient frapper les humains. C’est à ce feu dévorant que les Hébreux offraient
sans cesse des sacrifices pour l’apaiser ; et Moïse, ainsi que tous les
patriarches et les prophètes, Lui adressaient des supplications pour détourner
les châtiments dont il menaçait de frapper leur peuple. Jéhova, c’est la Mère
cosmique ; elle a sous ses ordres la hiérarchie angélique des Aralim (les
Trônes) que saint Jean a vus sous l’apparence de vingt-quatre Vieillards. On
les appelle aussi les Seigneurs des destinées ; c’est eux qui déterminent
le destin de chaque être selon ses mérites, et leurs décrets sont exécutés par
les anges des séphiroth suivants : sur le pilier de la Rigueur les anges
de Guébourah, les Séraphim, apportent les châtiments, et sur le pilier de la
Clémence les anges de Hessed, les Haschmalim, donnent les récompenses.
Qu’est-ce que le destin ?
Une forme archétype que chacun reçoit en
conformité avec e qu’il a vécu dans ses existences antérieures. Les
vingt-quatre Vieillards ne s’occupent que des formes. Ils représentent le
tribunal divin qui édicte les décrets concernant les formes des destins. Avant
de se matérialiser, chaque forme existe d’abord à l’état éthérique. Dès qu’une
femme est enceinte, une forme archétype est projetée sur l’enfant qu’elle
porte, et c’est d’après ce modèle qu’à son insu elle travaille sur lui. Une
fois les formes décrétées, c’est fini, rien ne peut plus les changer, elles
descendent dans la matière pour s’y concrétiser.
Celui qui veut changer son destin doit
donc apporter des modifications dans le plan des archétypes, sinon c’est
impossible. Il aura beau aller consulter des astrologues afin d’être averti des
épreuves qui l’attendent et trouver les moyens de leur échapper, rien à faire.
Tout est prévu afin que « ce qui est écrit » s’accomplisse ;
Pour changer les décrets, il faudrait pouvoir attendre les régions au-delà de
Binah, c'est-à-dire au-delà du destin, les régions de Hohmah et de Kéther, mais
qui en est capable ? Il a certainement existé des êtres exceptionnels que
leurs vertus ont affranchis des lois de la destinée, mais quel travail, quels
efforts avant d’y parvenir ! Pour nous, le seul moyen de nous concilier
les Seigneurs des destinées, c’est d’accepter leurs décrets avec humilité et
amour, en sachant qu’ils sont justes, et donc de considérer les épreuves de
cette existence comme des problèmes à résoudre, car ils représentent pour nous
le meilleur moyen d’évoluer.
Le caractère inflexible de Binah se
retrouve dans le symbolisme de Saturne, la planète qui appartient à cette
région. Saturne est représenté comme un vieillard, ou même parfois un squelette
armé d’une faux. La faux de Saturne, c’est le temps qui détruit tout, et le
squelette, c’est ce qui résiste au temps ; l’éternité. Saturne représente
donc ces deux aspects. Au-delà de la chair, c'est-à-dire du monde des
apparences que le temps (la faux) ne cesse de détruire, on trouve le squelette
indestructible : l’éternité. Mais combien de réflexions, de méditations,
pour arriver à cette compréhension des choses qui permet de passer du temps à
l’éternité !
Saturne parle peu et écoute beaucoup,
parce que savoir écouter, savoir entendre va avec la compréhension, ce qui est
justement le sens du mot « entendement ». Celui qui sait écouter est
toujours sur la voie de la compréhension. On peut dire que l’entendement est la
faculté de comprendre ce que nous écoutons ; Saturne sait écouter, et non
seulement écouter les paroles des sages ou celles de la nature, mais percevoir
quelque chose de plus ; la voix intérieure. A ce moment-là, tout ce qui
est le plus subtil, tout ce qui vient de la profondeur de l’être, la voix de
l’intuition, la voix de Dieu, la voix du silence comme on dit aussi, parvient
jusqu’à lui. Voilà pourquoi les vrais saturniens aiment beaucoup d’éloigner du
bruit pour aller dans les lieux solitaires écouter la voix du silence, celle
qui leur permet de s’affranchir des lois du temps, de Binah, pour entrer dans
l’éternité.
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