A droite, le pilier des puissances
masculines, à gauche celui des puissances féminines, et au centre le pilier de
l’EQUILIBRE qui domine les unes et les autres. C’est sur ces 3 piliers que sont
donc réparties les 10 séphiroth auxquelles il faut maintenant en ajouter une
onzième : Daath. La séphira Daath, que les kabbalistes ne mentionnent que
très rarement, a sa place sur le pilier de l’Equilibre entre Kéther et
Tiphéreth. Le pilier central est donc formé des séphiroth Kéther, Daath,
Tiphéreth, Iésod et Malhouth. Si les kabbaliste ne mentionnent que rarement
Daath, c’est qu’elle représente le chaos, l’abîme cosmique, le « tohou
vabohou » de la Genèse dont on ne peut s’approcher que si on possède la
vraie puissance et la vraie lumière. Celui qui se penche au-dessus de cet abîme
sans y être préparé risque de basculer et d’être englouti.
Ce n’est pas sans raison que les
kabbalistes ont posé un voile sur Daath, car cette séphira qui représente le
chaos, l’abime, donc les ténèbres, a quelque chose à voir avec le péché
originel, la chute du premier homme. La tentation est venue par Daath ;
c’est par cette porte qu’est entré le serpent, Samuël, cet esprit très puissant
qui est allé trouver Adam et Eve dans le jardin d’Eden (la séphira Hessad) pour
les persuader de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du
mal. Mais laissons cela.
Même si certaines questions demeureront
encore longtemps impénétrables pour vous, il est dans mon rôle d’instructeur de
vous donner quelques explications pour vous mettre sur la voie. Donc, à propos
des séphiroth du pilier central, je vous dirai qu’elles sont présentes dans
notre structure psychique : Kéther correspond à l’esprit, Daath à l’âme,
Tiphéreth à l’intellect, Iésod au cœur, Malhouth au corps physique. Des objets
symboliques sont également attachés à ces séphiroth : à Kéther, la
baguette magique ; à Daath, le miroir magique ; à Tiphéreth, la panacée
universelle ; à Iésod, l’élixir de la vie immortelle ; à Malhouth, la
pierre philosophale.
Puisqu’il est lié à la séphira Daath,
disons quelques mots sur le miroir magique. Qu’est-ce qu’un miroir ? Une
surface polie qui sert à refléter l’image des êtres, des objets. Un tel miroir
existe déjà dans la nature, et c’est l’eau. Mais l’eau est bien davantage
qu’une surface unie sur laquelle se reflète des maisons, des rangées d’arbres
ou les cimes des montagnes environnantes ; dans sa quintessence elle
représente l’océan primordial où baignent toutes les créatures. Dans le livre
de la Genèse, l’eau est présente dès l’origine, puisqu’avant mêle la création
du monde, il est dit « et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des
eaux ». Et au deuxième jour de la création, il est dit que Dieu sépara les
eaux d’en bas d’avec les eaux d’en haut. C’est dans les eaux d’en haut que sont
gardées les archives de l’univers, cette bibliothèque cosmique appelée dans la
tradition ésotérique « Akasha chronica » ; c’est là que sont
enregistrées les empreintes laissées par toutes les créatures depuis l’origine,
ainsi que tous les événements qui se sont produits dans l’univers.
Voilà pourquoi certains clairvoyants
travaillent avec l’eau, ils se concentrent au-dessus d’une coupe d’eau, et
c’est ainsi qu’ils « voient ». Non pas qu’ils voient réellement
quelque chose dans l’eau, mais grâce à elle ils se lient avec ces eaux d’en
haut où flottent les nuages de ce qu’ils veulent connaître et qu’ils
parviennent ainsi à capter par leur esprit. D’autres préparent des miroirs
magiques en introduisant dans une sphère de verre une eau soigneusement
préparée pour cet usage. Et la boule de cristal dont se servent de nombreux
médiums est-elle autre chose qu’une forme de l’eau ? Des clairvoyants,
c’est vrai, peuvent voir dans le feu, mais c’est plus rare. La clairvoyance est
davantage liée à l’eau, et on a remarqué que des personnes qui vivent en
contact très étroit avec la mer, les rivières ou les lacs, finissent par
développer une forme de clairvoyance. Et voulez-vous vous aussi, apprendre à
entrer en relation avec l’eau ? Je vous donnerai un exercice très simple.
Lorsque vous vous servez à boire, tenez
votre verre quelques secondes dans la main en disant ; « Je te salue,
gentille eau, pure et vivante ; toi, servante de Dieu, introduis en moi ta
transparence ». Vous sentirez alors tout votre être s’imprégner d’un
fluide subtil. Regardez l’eau et identifiez-vous à elle. Imaginez que vous
avez, vous aussi, cette limpidité du cristal… Peu à peu, l’eau ne sera plus
uniquement pour vous ce liquide incolore et insignifiant que vous buvez quand
vous avez soif et dont vous vous servez pour faire la cuisine ou la lessive,
vous laver etc.. mais vous sentirez s’ouvrir en vous la source des
merveilles ; les êtres et les choses se manifesteront à vous au-delà de
leur apparence matérielle, tels qu’ils sont dans leur réalité.
L’eau est un reflet de l’Ame universelle
dans laquelle sont plongées toutes les créatures, c’est dans cette substance
éthérique que tout est inscrit et continue à s’inscrire ; Et parce que
notre âme fait partie de l’Ame universelle, qu’elle est elle-même un reflet de
l’Ame universelle, lorsque nous parviendrons à nous élever jusqu’à cette région
des eaux d’en haut, nous sentirons les réalités célestes se refléter dans notre
âme comme dans un miroir. Voici encore un autre exercice. Remplissez une coupe
d’eau pure, puis en vous concentrant sur elle, évoquez les images les plus
poétiques, les plus lumineuses de la nature ; il se peut alors que vous
les voyiez apparaître, parce que l’eau est le véritable miroir magique ;
Mais l’essentiel, c’est de sentir ces images vivantes en vous, car c’est de
leur présence que votre âme se nourrira. Voilà le travail que vous devez faire
si vous voulez vous approcher sans risque de la séphira Daath.
Comme le miroir magique, les objets qui
sont en relation avec les séphiroth du pilier central (la baguette magique, la
panacée universelle, l’élixir de la vie immortelle, la pierre philosophale)
sont autant de symboles des facultés que l’Initié parvient à développer, des
pouvoirs qu’il réussit à obtenir ; Possède-t-il matériellement ces objets ?
Quelquefois, oui, mais la vrai question n’est pas là ; c’est en lui-même
d’abord que chacun doit chercher à posséder ces symboles, sous la forme de
qualités et de vertus, et travailler avec eux. S’il n’arrive pas à les acquérir
intérieurement, cela ne lui servira à rien de les posséder matériellement. Vous
direz ; « Mais comment les obtenir intérieurement ?... Et
comment pourrons-nous savoir si nous les avons obtenus ? »
Quand vous vous efforcez de transformer
vos pensées et vos sentiments ordinaires, médiocres, mesquins, en pensées et
sentiments nobles, généreux, désintéressés, vous travaillez avec la pierre
philosophale (Malhouth) qui transmute les métaux vils en or. Quand par une vie
pure, vous régénérez les cellules de votre organisme, vous travaillez avec
l’élixir de la vie immortelle (Iésod). Quand vous devenez capable d’apporter la
lumière et la chaleur, vous travaillez avec la panacée universelle (Tiphéreth).
Alors, partout où vous allez, les humains se sentent régénérés, les douleurs
les quittent, leurs soucis disparaissent et ils reprennent courage. C’est
l’effet que produisent certains très bons médecins : leur seule présence
soulage les malades.
Quand vous prenez l’habitude de vous
concentrer sur des sujets très élevés, vous recevez des messages de l’espace
comme si les objets et les êtres venaient se refléter dans un miroir (Daath).
Quand vous parvenez à exercer une grande
maîtrise sur vous-même, vous commencez à entrer en possession de la baguette
magique qui donne tous les pouvoirs (Kéther). N’oubliez jamais qu’on ne peut
réellement s’imposer à l’extérieur que lorsque l’on est parvenu à dominer son
être intérieur.
Des symboles peuvent être aussi associés
aux six autres séphiroth. Pour Hod (Mercure), un livre. Pour Netsah (Vénus), une
fleur, la plus précieuse de toutes par son parfum ; la rose, car les
entités spirituelles sont toujours attirées par les parfums subtils. Pour
Guébourah (Mars), une épée, car pour pouvoir protéger les autres et se protéger
soi-même des attaques du mal, il faut – symboliquement – posséder une épée.
Pour Hessed (Jupiter) une couronne ou une tiare, symboles de la royauté, de la
prêtrise. Pour Binah (Saturne), un squelette avec la faux, symbole du temps et
de l’éternité. Pour Hohmah (Uranus), une roue ou un œil, l’œil qui voit tout.
C’est à vous maintenant d’approfondir tous ces symboles et de travailler à les
former en vous-même. Ne commencez pas par vouloir les posséder matériellement,
car non seulement cela ne vous servira à rien, et alors vous perdrez votre
temps, mais encore vous courrez le risque de vous détraquer psychiquement.
Aucun objet symbolique ne doit être
envisagé en dehors de l’usage que l’on peut en faire dans la vie psychique. Ne
pas vouloir comprendre cela place certains soi-disant alchimistes, mages, etc…
dans des situations ridicules. Ils parlent de pierre philosophale qui transmute
les métaux en or, mais ils sont intérieurement démunis. Ils parlent d’élixir de
la vie immortelle et la panacée universelle, mais ils sont malades ; ils
parlent de miroir et de baguette magiques (et ils en possèdent même, car on
peut facilement en trouver dans le commerce), mais ils restent aveugles et
faibles. Alors, à quoi rime tout cela ? C’est en soi-même que chacun doit
d’abord trouver la pierre philosophale, l’élixir de la vie immortelle, la
panacée universelle, le miroir et la baguette magiques, afin de bénéficier de
toutes les lumières et toutes les puissances de l’Arbre de la Vie.
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