Combien d’hommes et de femmes sont-ils
capables d’analyser la nature exacte des mobiles qui les poussent à agir ?
Ils avancent en trouvant toujours des arguments pour justifier leur conduite
et, le plus souvent, ce qu’ils croient faire n’a que peu à voir avec ce qu’ils
font réellement. Oui, de combien de gens on peut dire qu’ils sont
inconscients !... Et d’autres, au contraire, se rendent parfaitement
compte qu’ils ressemblent à la scène d’un théâtre sur laquelle toutes sortes de
personnages viennent jouer différentes pièces, intéressantes ou ennuyeuses,
comiques ou tragiques, sans qu’eux-mêmes puissent intervenir pour modifier quoi
que ce soit. Cela se passe chez eux, en eux, ils en sont conscients, mais
impossible d’arrêter la pièce ou de la remplacer par une autre ;
Pourquoi ?
Notre conscience peut être définie comme
le lieu où tous les représentants de nos différents organismes, physique,
psychique et spirituel, sont convenus de se rencontrer. Exactement comme cela
se passe, par exemple, pour l’Organisation des Nations Unies à Genève. Genève
est une ville où les représentants des puissances du monde entier, amies ou
ennemies, se donnent rendez-vous pour parlementer. Périodiquement, elle
devient, au moins pour quelques temps, la conscience du monde ; il y a des
discussions, des mises au point, des décisions ... De la même façon, la
conscience humaine est une zone neutre, une zone franche ou, pour autant que
les circonstances le permettent, les éléments et les forces de toutes natures
viennent s’exprimer ; On peut aussi la comparer à un tableau ou à un écran
sur lequel viennent s’afficher les événements qui se produisent dans les
différentes régions de ce monde très spécial qu’est l’être humain, et selon son
degré d’évolution, évidemment, la nature et le nombre de ces affichages sont
différents.
C’est parce qu’ils n’ont ni une bonne
connaissance ni une bonne maîtrise d’eux-mêmes que les humains n’arrivent pas à
s’imposer à leur conscience et ils se
laissent influencer par tous les courants qui circulent en eux et autour d’eux.
Personne, pas même in Initié, ne peut empêcher que certaines images, certaines
suggestions obscures parviennent jusqu’à sa conscience pour la troubler ;
mais l’Initié sait discerner l’origine de ces images et de ces suggestions, et
il sait aussi comment les éloigner. Il a compris que les intérêts des
différents corps et organes en lui – des différents corps et organes physiques
et psychiques – doivent converger dans l’intérêt de l’être entier ; alors
il impose l’harmonie à tous leurs représentants et quand il y est vraiment
parvenu, sa conscience devient superconscience.
Au contraire, la conscience d’un homme
ordinaire est un écran où toutes les impulsions les plus chaotiques s’expriment
sans retenue, de sorte qu’il n’arrive pas à dominer la situation ; il est
toujours harcelé, toujours troublé, toujours en discussion et en guerre ;
Car le ventre, l’estomac, le sexe, le foie, le cœur, le cerveau ne cessent d’envoyer
leurs représentants qui font chacun des réclamations différentes, et alors quel
désordre, quel vacarme ! Chez un tel être, ce que l’on appelle conscience
n’est souvent que la manifestation du subconscient ; tous les instincts
héréditaires, toutes les tendances animales tentent continuellement de sortir
pour se projeter sur un écran intérieur et il reste impuissant devant ce
spectacle.
Celui qui s’engage sur le chemin de
l’Initiation doit savoir ce qui l’attend. Car il ne suffit pas de réciter des prières
pour arriver à se lier au Ciel, ni de vouloir être bon, honnête et généreux
pour y parvenir. Il y aura toujours d’autres voix qui se feront entendre en
lui : « Se maîtriser, faire des efforts, des sacrifices ? Ah non
ce n’est pas ça que nous voulons » Mais s’il ne cède pas, s’il cherche
toujours à remplacer un désir obscur par une aspiration spirituelle, grâce aux
relations qui existent en lui entre le bas et le haut il parviendra à se
libérer et à vivre dans les régions de la conscience supérieure. Pour tout être
humain, le but de l’évolution est d’arriver à ce que ses corps supérieurs
finissent par s’incarner dans les corps inférieurs qui leur
correspondent ; sa nature divine vient alors prendre possession de lui, et
on dit qu’il a reçu l’illumination. Quant à la conscience, représentée sur le
schéma comme une ligne de démarcation, elle est donc cet écran sur lequel la
nature inférieure (la personnalité) et la nature supérieure (l’individualité)
viennent faire leurs projections.
Mais alors même qu’il sait de quel côté
se trouvent la liberté, la paix intérieure, l’harmonie avec toutes les
créatures, pourquoi l’homme continue-t-il à vivre dans la séparativité, les
agitations, les affrontements ? Parce que les niveaux de conscience qu’il
a atteints pour le moment sont une formation de sa personnalité et que la
personnalité plonge ses racines dans les trois corps inférieurs. C’est la
qualité de ses pensées, de ses sentiments, de ses désirs, de ses activités qui
détermine la conscience que l’homme a de lui-même ; Donc, tant qu’l ne
fait pas un travail sur ses corps physique, astral, et mental, il stagne dans
les niveaux inférieurs de sa conscience ; et dans les niveaux inférieurs
de la conscience il se sent non seulement séparé des autres hommes et de la
nature, mais aussi coupé de son origine divine.
La conscience n’existe que comme une
conséquence de tous les processus physiques et psychiques qui se déroulent en
l’homme ; Elle est comme un écran sur lequel son être intérieur projette
des images ; Et si ces images le tourmentent, le font souffrir, c’est dans
sa vie même qu’il doit apporter des changements. Sinon il ressemble à celui
qui, allant au cinéma et, mécontent du film qu’il voit projeter, en rendrait
l’écran responsable et voudrait le changer. Eh non, ce n’est pas l’écran, c’est
la bobine du film qu’il faut changer ; De même, quand une émission de
télévision ne vous plaît pas, vous ne vous en prenez pas à l’écran ; vous
changez de chaîne ou bien vous éteignez le poste.
Parce que la conscience se manifeste au
niveau du cerveau, on s’imagine que c’est dans la tête, dans la pensée qu’il
faut changer quelque chose pour changer d’état de conscience. Non, c’est une
erreur. La conscience est le résultat du fonctionnement de toutes les cellules
du corps ; c’est donc sur toutes les cellules du corps qu’il faut agir
pour changer la conscience, et non sur l’écran, le cerveau, qui n’y est pour
rien. Combien de personnes se plaignent d’être tourmentées par des angoisses,
des obsessions dont elles ne savent pas comment se débarrasser. Elles ne se
doutent pas que c’est elles-mêmes qui, depuis plusieurs incarnations, ont
fabriqué ce film : la bobine a été donnée quelque part à un opérateur qui
la projette maintenant sur l’écran de leur conscience. Toutes ces images qui
tourmentent les êtres viennent de très loin. Ce n’est pas la conscience qui les
fabrique, elle ne fait que servir d’écran, elle n’est en rien responsable de
tout ce qui s’y projette de bon ou de mauvais. Le film a été préparé depuis
longtemps, et maintenant il tourne ; par moments ce sont des images
harmonieuses avec de belles couleurs ; puis tout s’assombrit, des images
peu rassurantes défilent à nouveau… Et ainsi de suite, le film se déroule
implacablement jusqu’à ce que l’homme ait compris qu’il doit mobiliser toutes
les puissances de son être afin de travailler à réaliser un nouveau film.
Nous n’avons pas le pouvoir de changer
notre conscience, nous n’avons que celui de changer notre vie ; Mais
comment convaincre les humains ? Pour avancer dans la vie avec assurance
et vous sentir en sécurité, vous devez soumettre vos pensées, vos sentiments et
vos actes aux lois de la droiture, de l’intégrité, du désintéressement. Dès
qu’une de ces lois est transgressée, vous perdez vos pouvoirs. Ils ne
reviennent que si vous réparer vos erreurs et reprenez la bonne direction. Et
justement, ce qui différencie les vrais spiritualiste des hommes ordinaires,
c’est qu’ils prennent rapidement conscience de leurs erreurs et s’empressent de
les réparer. Voilà où est leur pouvoir ; dans le fait de reconnaître
qu’ils se sont trompés et de chercher à réparer ; C’est ainsi qu’ils
agissent indirectement sur leur conscience ; d’autres inscriptions
apparaissent alors sur l’écran et ils peuvent continuer à avancer dans la
lumière et dans la paix.
Une conscience tourmentée ne peut pas
être apaisée d’une façon durable par des raisonnements, des médicaments ou des
visites chez un psychologue. Je le répète, si on veut vraiment aider les
humains, il faut leur fournir des conditions pour réparer leurs erreurs et
donner ainsi une nouvelle orientation à leur existence ; les philosophes,
les psychologues, les psychanalystes, les psychiatres devraient mieux étudier
cette question de la conscience ; qu’est-ce que la conscience et comment
travailler sur elle.
Comme Dieu, qui l’a fait à son image,
l’être humain par sa conscience existe dans toute la création. Et c’est parce
qu’il ne le sait pas que sa vie est tellement difficile. En particulier, quand
il se heurte aux êtres et aux choses sans savoir qu’ils sont en lui et que lui
est en eux. Cette vérité est la base de la morale. Touts les commandements
concernant le respect, l’amour du prochain, ont pour fondement que ce que l’on
fait aux autres, c’est également à soi-même qu’on le fait. Même s’il ne le sent
pas, parce que sa conscience est tellement limitée et obscurcie, les
souffrances que l’homme inflige à son prochain se reflètent sur lui ; en
détruisant quelque chose chez les autres, il détruit à son insu quelque chose
en lui-même. Un jour, il éprouve certains malaises, certains troubles, et il ne
comprend pas pourquoi ; eh bien, c’est tout simplement la manifestation en
lui des dégâts qu’il croyait avoir seulement commis chez les autres.
Celui qui travaille avec la sagesse,
développe son corps causal, et un jour son corps causal ne fera qu’un avec son
corps mental. S’il travaille avec l’amour désintéressé, il développe son corps
bouddhique qui viendra se fondre dans
son corps astral. S’il travaille avec la ferme détermination de réaliser
la volonté de Dieu, il développe son corps atmique qui représente la force
primordiale et cette force se manifestera à travers son corps physique ;
L’homme ne doit jamais séparer en lui ces deux natures, mais travailler à réaliser
leur fusion, car c’st à ce moment-là qu’il deviendra tout-puissant dans le plan
physique, tout amour dans son cœur et omniscient dans son intellect. Pour le
moment, le haut et le bas en lui sont séparés ; il y a entre eux cet écran
où l’un et l’autre viennent se projeter à tout de rôle. Mais un jour, quand ils
se seront fusionnés, il n’y aura plus d’écran, ou plutôt tout sera écran parce
que ce n’est pas avec un petit écran que l’on peut tout connaître et être
partout à la fois. Si vous êtes limité, vous vous trouvez devant un écran
limité ; mais si vous n’avez plus de limite, tout l’univers devient écran,
vous habitez l’immensité et vous possédez la connaissance véritable.
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