Que
connaît-on des hommes et des femmes que l’on rencontre tous les jours ?
Pas grand-chose. On les voit vaquer à leurs occupations, de temps à autre on
les entend exprimer des pensées, des sentiments, des souhaits, des soucis….
Mais tout cela ne nous révèle qu’une infime partie d’eux-mêmes.
L’éducation
et l’instruction que l’on donne aux humains tendent avant tout à former un être
social, ce qui est très bien ; mais un être social qui a un métier et qui
fonde une famille, cela n e représente qu’une infime partie de tout ce qui
existe en lui comme potentialités, positives ou négatives. C’est pourquoi on
est si souvent étonné devant certaines manifestations des humains ; comme
si des puissances inconnues, surgies on ne sait d’où, faisaient soudain
irruption. Eh bien, il ne faut pas être étonné, car sous ces apparences très
convenables que la société cherche à imposer à ses membres et que les membres
eux-mêmes cherchent à sauvegarder pour qu’une vie en commun soit possible, il
existe un monde souterrain qui n’est que chaos, obscurité et sauvagerie.
Bien
sûr, la psychiatrie, la psychanalyse ont permis d’acquérir depuis quelques dizaines
d’années une certaine connaissance de ce monde souterrain. Mais cela ne suffit
pas, et les psychanalystes en particulier ignorent le plus souvent quelles régions
dangereuses ils sont en train de remuer chez des patients qui viennent leur
demander d e l’aide. Car ces régions du subconscient sont habitées par tous les
monstres préhistoriques ; dinosaures, brontosaures, diplodocus… oui, tous
ces monstres-là sont encore vivants. Il y a longtemps qu’ils ont disparu de la
surface de la terre, amis ils habitent en l’homme sous forme de pulsions
instinctives ; ils n’ont plus d’existence physique, mais leur corps astral
existe toujours.
Et
ce ne sont pas seulement des animaux préhistoriques, mais tous les animaux, par
leur corps astral, qui sont présents dans le corps astral de l’homme. C’est
pourquoi, lorsque sous prétexte d’aller chercher dans le subconscient des gens
l’origine de certains troubles, le psychanalyste qui n’est pas instruit dans la
science initiatique se lance imprudemment à remuer tant de couches enfouies, il
ne fait souvent que réveiller ces animaux. Et alors, non seulement les malades
ne sont pas guéris, mais ils sont dévorés !
Il
y a des êtres qui se considèrent eux-mêmes comme un champ d’expériences. Ils
sentent confusément qu’ils sont habités par des mondes inconnus, étranges, et
ils sont curieux d’en ouvrir les portes pour voir ce qui se cache derrière. Ce
qui se cache derrière, c’est le ciel et l’enfer, et malheureusement il est plus
facile de descendre en enfer que de s’élever jusqu’au ciel. Il n’est pas
interdit d’aller explorer l’enfer, mais c’est une aventure très risquée. Notre
subconscient abrite des entités obscures qui ne demandent qu’à être
libérées ; alors, avant d’ouvrir la porte il faut connaître la nature de
ces entités et se dire que si elles sont enfermées quelque part en bas, dans
les profondeurs il y a certainement des raisons. De même qu’on ne doit pas
manipuler imprudemment des flacons de gaz toxiques enfermés dans un
laboratoire, de même on ne doit pas toucher sans précautions aux forces du
subconscient, car une fois libérées on ne les maîtrise plus.
D’une
façon générale, les humains ne se préoccupent pas tellement de leur
subconscient, ils se contentent d’en subir les manifestations (rêves, réactions
instinctives, fantasmes, angoisses). Il faut qu’ils se sentent troublés,
fragilisés, pour décider de s’occuper de lui en allant consulter un psychanalyste.
L’apparition de la psychanalyse à notre époque est un signe que le temps est
venu pour l’homme d’explorer les régions encore inconnues de son être ;
pour le moment, il ne fait que commencer ; il s’aventure en tâtonnant sans
bien savoir quelle est l’organisation de la structure de ces régions, ni
comment se groupent les matériaux et les éléments dont elles sont formées, ni
quelles sont les puissances et les entités qui y travaillent. Or, sans ces
connaissances préalables, certains chercheurs, des médecins surtout, se sont
lancés dans le domaine du subconscient parce qu’ils sont audacieux, mais aussi
parce qu’ils sont poussés dans cette direction par les courants d’une ère
nouvelle, l’ère du verseau. Même avec les moyens limités dont ils disposent, ils
trouvent des bribes de vérités, et c’est une preuve que le moment vient de
descendre pour explorer cet univers mystérieux. Mais il faut avoir les
méthodes.
Le
subconscient est une région très vaste et dangereuse, comparable aux
profondeurs des océans, où l’on doit se frayer un chemin parmi les algues, les
pieuvres, les requins ; celui qui veut y faire des plongées sans le
matériel nécessaire, court les plus grands dangers, car non seulement il sera
terrorisé par les monstres qu’il va rencontrer, mais il risque d’être dévoré.
Personne ne s’aventurerait dans les profondeurs des mers ou de la terre sans
s’équiper et s’être préalablement exercé. Mais quand il s’agit de descendre
dans les profondeurs de sa propre nature, on s’imagine que c’est facile, qu’on
ne risque rien. Eh bien, non, les plus grands dangers sont là, justement, et
pour échapper il faut s’équiper et s’exercer. Comment ? En cherchant à
s’élever jusqu’aux régions situées au-dessus de la conscience et de la
soi-conscience ; la superconscience.
Oui,
c’est en haut que doit aller, d’abord, l’explorateur du subconscient ;
pourquoi ? Parce que c’est dans les régions supérieures de la conscience
qu’il va acquérir des connaissances sur ces régions, ainsi que sur la nature
des entités qui les habitent. Et il doit aussi développer la pureté, la
maîtrise de soi, afin de former autour de lui une aura lumineuse qui le
protégera et lui permettra de s’orienter dans ce labyrinthe inextricable. Or,
la plupart des psychanalystes ne connaissent rien de ces différentes régions du
subconscient, dont certaines sont réellement l’enfer. Ils ne sont pas préparés,
ils ne savent pas qu’il faut avoir, comme les scaphandriers, les plongeurs
d’autrefois, un lien avec la surface, une corde sur laquelle les camarades
là-haut peuvent tirer pour les remonter en cas de danger. Ils vivent une vie
tout à fait ordinaire et, sans s’être purifiés ni renforcés spirituellement,
ils descendent dans les gouffres et ils y entraînent les autres.
Certains
s’étonneront de ce que je dise : « sans s’être purifiés ni renforcés
spirituellement ». Eh bien, s’ils s’étonnent, c’est qu’ils n’ont pas
compris qu’il existe nécessairement une analogie entre l’étude et la pratique
de l’inconscient et l’étude et la pratique spirituelles. Les deux domaines concernent
le même sujet ; l’être humain et son psychisme, et les deux domaines
exigent donc la même discipline, car dans les deux cas ils ‘agit d’abord de se
mesurer avec des monstres, des entités ténébreuses. Si vous luttez avec vos
seuls moyens, vous serez écrasé, dévoré, anéanti. Vous ne trouverez le salut
qu’en vous liant aux esprits supérieurs du monde de la lumière ;
demandez-leur des armes, une protection, et ensuite seulement partez au
combat ! En sentant que vous êtes bien armé, les esprits inférieurs se
disperseront. Et si vous êtes en danger, les entités célestes, qui savent qu’au
terme de son évolution l’homme doit explorer les abîme sen lui, ne vous
abandonneront pas.
N’allez
pas, sous prétexte que c’est la mode, barboter imprudemment dans les marécages
du subconscient. Certains psychanalystes ont peut-être réussi à améliorer
l’état de leurs patients, mais ils ne savent souvent pas très bien pourquoi ni
comment ils ont réussi ; et il
arrive qu’ils les détraquent davantage. Il existe d’autres méthodes pour
guérir les troubles psychiques que d’aller fouiller dans les cavernes pour y
réveiller des bêtes monstrueuses ; ce sont les méthodes de la vie
spirituelle. Je ne dis pas que la psychanalyse soit nécessairement à
déconseiller ; tout dépend de la qualité du psychanalyste. Mais surtout,
chacun doit apprendre à travailler sur son subconscient sans attendre de tomber
dans des états pathologiques.
Tout
ce que nous vivons s’enregistre en nous et c’est donc comme si nous avions une
discothèque intérieure. On sait que lorsqu’on retourne bien des années après
sur des lieux où l’on a vécu de grandes joies ou de grandes souffrances, tout
un monde de souvenirs enfouis remontent soudain à la conscience, avec des
détails qu’on aurait pu croire complètement effacés. Mais rien n’est effacé,
tout s’est enregistré dans le subconscient sous forme de clichés, et il suffit
de se trouver dans des conditions favorable pour que ces enregistrements
–images, émotions – se remettent en marche. Tout s’enregistre en nous. C’est
pourquoi même les actes les plus simples de la vie quotidienne ont, eux aussi,
un rapport avec le subconscient. Respirer, manger, bouger, s’endormir,
s’éveiller… tous ces actes qui sont pour nous une question de survie, nous les
faisons naturellement, instinctivement ; même l’enfant qui vient de naître
possède déjà ces réflexes. Mais si nous apprenons à mettre notre conscience
dans ces actes en y ajoutant une pensée, un sentiment, nous influençons notre
vie subconsciente. De plus en plus nous introduisons l’harmonie entre les
différents plans en nous jusqu’à faire de notre corps le réceptacle de la
divinité. Contrairement à ce que beaucoup de gens imaginent, la spiritualité n’est
pas un domaine séparé de toutes nos autres activités ; au contraire, la
spiritualité consiste à rendre conscients les gestes et les actes de la vie de
tous les jours afin d’y introduire l’esprit.
Et
pour introduire l’esprit dans notre vie de tous les jours, nous devons sans
cesse nous demander quelle direction nous sommes en train de prendre ;
est-ce que nous allons vers l’intérieur ou vers l’extérieur, vers le centre –
l’esprit – ou vers la périphérie – la matière ? Evidemment, l’existence
est ainsi faite que l’être humain est continuellement poussé à sortir de
lui-même. Dès l’instant où il se réveille le matin, il se dirige vers la
périphérie ; il sort du lit, fait sa toilette, prend son petit
déjeuner ; il regarde, il écoute, il parle, il quitte sa maison pour aller
au travail ou dans les magasins ; il va visiter des amis, se distraire, se
promener, voyager. C’est très bien, mais à la longue il se laisse prendre par
toutes ces activités extérieures au point qu’il finit par perdre le contact
avec son être profond, il ne sait plus véritablement qui il est. Et à partir de
ce moment-là, non seulement il n’y voit plus clair dans les situations, il
commet des erreurs, mais s’affaiblit ; le moindre choc, la moindre
contrariété lui fait perdre l’équilibre et il est happé par les forces du
subconscient.
Il
est normal que l’homme sorte de lui-même, chaque contact avec le monde
extérieur l’oblige à sortir. Mais pour ne pas finir par partir à la dérive, il
doit sans cesse veiller à rétablir l’équilibre entre l’extérieur et
l’intérieur, la périphérie et le centre. Des philosophes ont défini dieu comme
un géomètre, et des peintres l’ont représenté en train de tracer un cercle avec
un compas. Or, justement, il est très intéressant de voir comment on dessine un
cercle : on commence par placer la pointe du compas sur le papier pour
avoir le centre, car ce n’est qu’à partir du centre que l’on peut tracer la
circonférence. Il y a donc d’abord le centre, et si les initiés ont fait du
cercle un symbole d la création, c’est pour souligner cette idée que tout ce
qui existe a un lien avec le centre et ne peut subsister qu’en conservant et en
entretenant ce lien. Celui qui coupe le lien avec le centre, non seulement ne
peut pas avoir une idée claire sur le monde ni sur les entités et les forces
qui y travaillent, mais il se prive du courant de vie pure qui jaillit de ce
centre, dieu lui-même.
Bien
sûr, l’être humain est ainsi fait et ses conditions de vie sont telles qu’il ne
peut pas maintenir continuellement son attention sur le centre et négliger la
périphérie. Dans sa vie physique comme dans sa vie psychique il est obligé d’aller
vers la périphérie, mais il n’est pas nécessaire pour cela qu’il rompe le lien
spirituel avec le centre et qu’il s’éparpille ; il doit, au contraire,
s’accrocher au centre divin en lui, parce que c’est le centre qui unit, qui
rassemble, qui éclaire. Et depuis ce centre, il a ensuite toutes les possibilités
de tendre des fils vers la périphérie. Au fur et mesure qu’il se lie intérieurement au centre,
l’homme façonne en lui un point d’attache solide et une fois solidement
attaché, il peut s’aventurer sans danger vers la périphérie. Alors, de temps en
temps, pensez à faire cet exercice ; arrêtez-vous, fermez les yeux, entrez
en vous-même et essayez de retrouver ce centre qui est la source pure de la
vie.
Le
soleil est le centre d’un système qu’il soutient, qu’il organise, qu’il
vivifie. Si le mouvement des planètes autour du soleil est considéré comme l’image
même de l’harmonie universelle, c’est justement parce que les planètes tournent
autour d’un centre qui maintient l’équilibre. Le soleil disparaîtrait de la
place qui est la sienne, ce serait le chaos. Et sachez qu’il en est de même pour
vous ; tant que vous n’aurez pas un centre qui maintient, qui équilibre et
coordonne les mouvements de la périphérie, votre vie, vos activités ne seront
ni harmonieuses, ni constructive. Alors, apprenez à regarder le soleil en
pensant que c’est en vous-même que vous devez trouver aussi ce centre.
Contempler le soleil à son lever est un exercice vraiment profitable si vous
comprenez le soleil comme un symbole de la vie intérieure et si, en vous
approchant de lui, vous vous approchez de votre esprit qui est toute-puissance,
omniscience, amour universel. C’est à partir de ce centre que vous arriverez à reconstruire
tout votre être. Auprès du soleil vous devenez plus vivant, parce que le soleil
est le feu de la vie. En le regardant, pensez que vous allez capturer une
étincelle, une flamme que vous enfouirez en vous et emporterez précieusement
comme le plus grand trésor. C’est grâce à cette flamme que vous pourrez vous
aventurer sans danger dans les profondeurs du subconscient, car non seulement
elle éclairera votre chemin, mais elle fera reculer les fauves et tous les
monstres devant vous.
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