Il n’est pas nécessaire à l’homme de
vivre des milliards d’années pour vivre dans l’éternité ; d’ailleurs, même
s’il vivait des milliards d’années, ce ne serait pas encore l’éternité. La vie
éternelle n’est pas une durée de temps, c’est un état de conscience. Nous
sommes des créatures limitées dans le temps, nous avons eu un commencement,
nous devons avoir une fin, mais dans cette existence limitée nous pouvons
trouver l’éternité grâce à l’intensité de notre vie spirituelle. Parce que
l’esprit seul est de l’ordre de l’éternité.
Le cep, l’arbre, la source, le soleil
sont des représentations symboliques de la Divinité. Alors, si je vous
dis ; liez-vous au cep ou à
l’arbre, ou à la source, ou au soleil, ce sont seulement des manières différentes
de vous dire la même vérité ; c’est dan le lien avec la Divinité que vous
trouverez la vie éternelle. La vie éternelle est une qualité de vie, une
intensité de vie, et si vous arrivez à vivre cette vie intense ne serait-ce que
pour une fraction de seconde, vous entrez dans l’éternité.
Voilà, je vous donne la clé qui se
trouve dans ces deux passages des Evangiles ; « Je suis le cep et
vous êtes les sarments… » et « La vie éternelle, c’est qu’ils te
connaissent, Toi, le seul vrai Dieu, et le Christ que tu as envoyé ». Sous
deux formes différentes, c’est la même vérité qui est exprimée : que
l’homme doit retrouver le chemin pour se lier à nouveau à la Source divine et
ne plus jamais s’en séparer, car la séparation représente la mort spirituelle
et physique. Toute la nature peut nous aider à nous lier à la Source, mais le
moyen le plus puissant, le plus efficace, est le soleil. Le soleil est le
symbole de ce fleuve vivant qui jaillit et descend pour vivifier, abreuver tout
l’univers, le symbole de Dieu Lui-même, et c’est lui qui peut le mieux nous
aider à retrouver le chemin vers le Créateur, à vibrer comme Lui, à devenir ce
sarment lié au cep. Le soleil est le cep ; en nous liant à lui, nous
deviendrons les sarments et nous aurons la vie éternelle.
On peut trouver une application de cette
vérité dans le domaine de l’amour. Les hommes et les femmes qui, en s’aimant,
se détachent de la Source divine pour ne vivre que leur amour l’un pour l’autre
en oubliant qu’ils font partie de l’immensité, voient peu à peu cet amour se
ternir et s’effriter. S’ils se liaient à l’immensité, à la Source divine, leur
amour resterait toujours lumineux et beau, car il échapperait au temps. C’est
vrai pour l’amour, mais aussi pour tous les autres domaines de l’existence.
L’homme qui se détache de la Source meurt.
En réalité, rien ni personne ne peut se
détacher de la vie universelle ; ni la plus petite poussière, ni le plus
petit atome ne peut lui échapper. La rupture se fait uniquement dans la conscience et de là il s’ensuit évidemment d’autres ruptures dans les autres plans.
Mais même au milieu des plus grands désordres, l’homme est toujours lié au
cosmos, aux régions inférieures du cosmos. Donc, la seule chose qu’il puisse
faire, c’est changer de région… d’appartement ... ou d’étage… comme dans
une maison où, au lieu de vivre dans les étages supérieurs, on peut descendre
dans les étages inférieurs et même dans les caves. Mais il ne peut pas se
détacher du cosmos, personne n’a réussi à s’arracher à l’influence des forces
et des énergies cosmiques. Oui, il faut que ce soit bien clair pour vous.
Personne ne peut se détacher des forces universelles ; on peut seulement
change de conditions ou de régions : plus favorables, moins favorables,
mais ces changements se produisent dans la conscience. C’est pourquoi
j’insiste : retournez vers la Source.
Grâce au soleil ou, si vous ne pouvez
pas voir le soleil, grâce au Principe divin qui est en vous ; chaque jour,
sans arrêt, en travaillant, en vous reposant, en marchant, en mangeant, pensez
à rétablir le lien avec la Source. C’est ainsi que, peu à peu, vous entrez dans
la vie universelle… ou, si vous voulez, pour traduire cette idée dans le monde
humain, la vie fraternelle. Oui, que fait-on dans une Fraternité
spirituelle ? Ceux qui ont compris savent qu’ils sont là pour apprendre à
sortir de leur vie purement personnelle pour entrer dans la vie collective,
vaste, immense. En réalité, tous vivent déjà dans cette immensité, mais ils
n’en sont pas conscients ; et maintenant, ils doivent se rendre conscients
pour établir cette liaison et entrer en harmonie avec la vie universelle.
La vie éternelle n’est rien d’autre
qu’un degré de vie supérieur, une intensité de vie. C’est l’intensité de notre
vie qui lui donne sa dimension d’éternité. Nous ne vivrons pas éternellement
sur la terre, var nous avons eu un commencement et nous aurons une fin, mais
nous pouvons faire que chaque moment de notre existence ne reste pas une simple
parcelle de temps, mais qu’il soit animé d’une telle vibration qu’il embrasse
tout l’univers. C’est ce moment vivant, vibrant, qui devient éternité.
Bien sûr, le monde où nous vivions a ses
exigences et nous ne pouvons pas abandonner les occupations de la vie
quotidienne pour nous installer dans l’éternité. Mais chaque jour nous pouvons,
au moins pendant quelques minutes, nous efforcer de nous harmoniser avec cette
vie divine qui n’a ni commencement ni fin. Peu à peu, cela devient une
habitude, on y prend goût et on se rend compte que ce n’est pas si difficile,
et c’est la plus grande joie que l’être humain puisse goûter ; toujours se
lier, toujours s’harmoniser, toujours se mettre à l’unisson avec les hiérarchies divines. Faites cet exercice, et toutes les particules encore
récalcitrantes de votre être qui ne chantent pas en chœur commenceront à
s’apprivoiser, grâce à cette habitude, à ce goût que vous avez pris de vous
harmoniser avec le monde divin.
… Pourquoi venir dans un enseignement
spirituel si ce n’est pas pour apprendre l’essentiel ? C’est inutile, on
perd son temps. Et l’essentiel, c’est d’entrer en harmonie avec l’infini, avec
l’éternité de Dieu, afin de goûter cette quintessence sublime qui fera de nous
des rameaux chargés de fruits.
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