On remarquera que c’est toujours en
supprimant quelque chose ou quelqu’un d’extérieur à eux que les humains croient
pouvoir installer la paix. Et c’est là qu’ils se trompent. Même si on
supprimait l’armée et les canons, ils trouveraient d’autres moyens de se
détruire. On peut décréter la paix et tenter de l’imposer par la force, mais
cette paix ne pourra pas durer tant qu’on entretiendra les causes de la guerre.
La paix est d’abord un état intérieur qu’on n’obtiendra jamais en supprimant
quoi que ce soit à l’extérieur. C’est donc au-dedans de soi qu’il faut
commencer par travailler sur la paix.
Vous voulez un exemple ? Voici quelqu’un
qui, pour satisfaire ses convoitises, a contracté des dettes et il ne peut pas
les rembourser comme il s’y était engagé ; il a maintenant toute une meute
de créanciers derrière lui, comment peut-il avoir la paix ? « En
prenant la fuit ! », direz-vous. D’accord, mais les créanciers qui
sont en lui ; les inquiétudes, les malaises qui le poursuivent, comment
les fuira-t-il ?... Raisonner ainsi, c’est manquer de connaissances
véritables. Il ne faut pas se leurrer, la pensée nous rattrape toujours.
En apparence, il est facile pour chacun
de trouver la paix ; il suffit d’aller dans certains lieux inhabités, la
forêt, le désert ou la montagne, partout où règnent la solitude et le silence.
Là, on est tranquille, personne ne nous importune. Mais ce n’est pas pour
autant qu’on est en paix. Pourquoi ? Parce qu’on a emporté son
« transistor ». Oui, les humains emportent toujours un transistor
dans leur tête, ils ne s’en séparent jamais, et ils le gardent toujours allumé.
Même s’ils sont dans la solitude et le silence, intérieurement ils sont
toujours branchés sur leur mari, leur femme leur belle-mère, leurs enfants,
leurs voisins, leur patron, leurs rivaux… et alors là, quelle
discussions ! Ils ne cessent d’agiter les ambitions, les exigences, les
rancunes, les déceptions de leur nature inférieure ; et même s
extérieurement tout est calme, intérieurement les tempêtes et les ouragans font
rage. Et ce sont toutes ces agitations intérieures qui, à un moment ou à un
autre, finissent par avoir des répercussions à l’extérieur.
Dans notre corps physique, chaque organe
remplit la fonction particulière qui lui a été assignée par la nature ;
mais cela ne s’arrête pas là, car ces organes sont liés entre eux et ils
doivent travailler en accord les uns avec les autres, sinon il se produit ce
que les musiciens appellent des dissonances et que nous appelons généralement
des maladies. L’homme ne peut être en bonne santé qu’à condition que tous ses
organes fassent leur travail pour le bien de l’organisme entier. Et cette santé
apporte une paix, mais ce n’est encore qu’une étape purement physique. Pour
avoir la paix intérieure, il faut aller beaucoup plus haut, afin que tous les
éléments qui constituent l’organisme, sans tiraillements, sans parti prix,
comme les organes d’un organisme physique en bonne santé ; la paix est un
état de conscience supérieur, mais cet état dépend aussi du bon fonctionnement
de l’organisme physique, car même si l’essentiel est la paix de l’âme et de l’esprit,
il est difficile de goûter cette paix lorsque le corps souffre ; on doit
donc être vigilant et s’efforcer de le maintenir en bonne santé.
On ne saura jamais ce qu’est la paix, et
à plus forte raison on n’arrivera pas à la réaliser tant qu’on n’aura pas
compris qu’elle est un résultat, une conséquence. La paix est tout d’abord un
état de conscience qui suppose que toutes les fonctions, toutes les activités physiques et psychiques d e l’homme
sont parfaitement équilibrées et harmonisées. Dès le moment où il introduit en
lui des désirs et des convoitises inspirés par la personnalité, l’homme, quoi
qu’il fasse, ne peut plus être en paix car, par ces désirs, ces convoitises, il
a déjà introduit dans son for intérieur des germes du désordre, donc de la
guerre.
Pour obtenir la paix, il est
indispensable de connaître la nature et les propriétés de chaque élément ;
pensée, sentiments, désirs, afin de ne jamais rien introduire en soi qui puisse
troubler l’harmonie intérieure ; et en même temps, il faut travailler à
éliminer de l’organisme tout ce qui ne vibre pas à l’unisson avec le monde de
la lumière. Chaque impureté, que ce soit dans le plan mental, dans le plan
astral ou dans le plan physique, apporte des troubles ; et quand je dis
des troubles, c’est encore le moindre des inconvénients parce que, dans le plan
psychique comme dans le plan physique, les impuretés peuvent produire
l’empoisonnement, l’intoxication et même la mort. Il est donc nécessaire de se
purifier dans tous les plans, dans le plan physique et surtout dans le plan
psychique. Mais dès qu’on parle de la pureté, la plupart des gens ne
comprennent plus rien ; ils l’associent toujours au domaine sexuel, alors
que ce n’en est qu’un aspect très limité.
Les pensées et les sentiments sont comme
des aliments que nous absorbons et digérons plus ou moins bien suivant leur
degré de pureté. Nous devons faire un triage afin d’en éliminer les éléments
indigestes et nocif. L’homme mange du pain, des fruits, des légumes, du
poisson, de la viande etc. eh bien, dans le domaine des pensées et des
sentiments, il existe les mêmes variétés et les mêmes qualités de nourriture
que dans le plan physique.
La paix, la véritable paix, il est
possible de la perdre. Il peut se produire de temps en temps quelques
agitations, mais ce ne sont que des mouvements superficiels : intérieurement,
profondément, la paix est là. C’est comme l’océan dont la surface est toujours
agitée par les vagues ; mais loin de la surface, dans les profondeurs,
règne la paix. Quand vous êtres arrivé à introduire en vous la véritable paix,
les bouleversements qui peuvent se produire à l’extérieur n’arrivent plus à
vous troubler, vous vous sentez protégé, à l’abri, comme dans une forteresse.
Quand vous parvenez à atteindre ce point de haute retraite, le sommet de votre
être, c’est alors que vous connaissez la paix.
Cette paix est une sensation divine,
inexprimable, et quand vous êtes arrivé à la goûter, elle vous suit
partout ; vous l’avez sentie hier, aujourd’hui elle est encore là toute la
journée… et le lendemain, dès votre réveil, de nouveau elle vous attend. Vous
êtes étonné de constater que vous n’avez même plus besoin de faire d’effort
pour la retrouver. Avant, pour vous apaiser, vous étiez obligé de vous
concentrer longtemps, de prier, de chanter, ou même de prendre quelques
calmants. Maintenant, ce n’est plus nécessaire, la paix est là en vous. Seul celui qui arrive à garder
intact ce royaume qu’il représente lui-même, peut obtenir une paix stable et
durable. Cette paix est comme une symphonie ininterrompue qui lui apporte la
félicité ; il sent là qu’il a atteint un état de conscience sublime où
toutes ses cellules baignent dans un océan de lumière, nagent dans des eaux
vives et se nourrissent de l’ambroisie…. Il vit dans une telle harmonie que le
Ciel entier se reflète en lui, il commence à percevoir toutes les splendeurs
qu’il n’avait encore jamais vues parce qu’il était trop troublé, trop agité, et
que son regard intérieur et même extérieur ne pouvait se fixer sur les choses
pour les découvrir. Essayez seulement de réfléchir à ce qui se passe avec vous
quand vous avez appris une mauvaise nouvelle ou que vous êtes triste,
irrité ; vous ne remarquez rien de ce qu’il y a autour de vous, vous êtes
pris par votre agitation intérieure, et même si vous poser vos yeux sur les
êtres ou les objets, vous ne voyez rien. Seule la paix, comme le miroir d’une
eau tranquille, permet de voir et de comprendre la présence des réalités
subtiles. C’est pourquoi les Initiés, qui sont arrivés à goûter la véritable
paix, découvrent les merveilles de l’univers.
Actuellement, combien de gens
travaillent pour la paix dans le monde et la prêche partout !
Ils se
réunissent, ils parlent, ils écrivent, ils créent des associations pour la
paix, mais cela ne suffit pas, car leur vie n’est pas une vie pour la
paix ; d’une façon ou d’une autre ils continuent à aliment la guerre en
eux. Le jour où ils comprendront que c’est toutes les cellules de leur corps,
toutes les particules de leur être physique et psychique qui doivent vivre
d’après les lois de la paix et de l’harmonie, ce jour là, oui ils travailleront
vraiment pour la paix. Car cette paix émanera d’eaux comme des ondes
bienfaisantes qui influenceront toutes les créatures autour d’eux. C’est de ces
êtres que Jésus parlait quand il disait ; « Bienheureux ceux qui
apportent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ».
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