En réalité, personne ne peut expliquer
exactement, objectivement, ce qu’est l’univers ni comment il a été créé, et encore moins qui
est ce Dieu qui l’a créé. L’Arbre séphirotique représente un système
d’explication du monde qui est de nature mystique, ses bases remontent à des
millénaires et les esprits exceptionnels qui l’ont conçu ne possédaient
évidemment pas de télescopes ni même de lunettes astronomiques pour étudier
l’univers ; mais ils avaient compris que ces mots prononcés par Dieu au
moment de créer l’homme : « Faisons l’homme à notre image »,
signifient que la clé de la connaissance est la science de l’homme lui-même.
Ils avaient compris qu’en étudiant l’homme, sa nature, les différentes
fonctions de son organisme physique et de son organisme psychique, on arrive à
connaître Dieu et l’univers. Car Dieu et l’univers se reflètent en l’homme,
comme l’enseignaient aussi les Initiés de la Grèce ancienne :
« Connais-toi toi-même, et tu
connaîtras l’univers et les dieux ».
Donc, par la méditation, grâce à une vie
intérieure intense, les kabbalistes sont parvenus à saisir une réalité cosmique
qu’il n’est possible de traduire qu’à l’aide d’images et de récits symboliques.
C’est cette tradition toujours reprise, toujours méditée au cours des siècles,
qui est pour l’essentiel parvenue jusqu’à nous. L’Arbre de la Vie comprend dix
régions ou séphiroth qui correspondent aux dix premiers nombres. En effet, le
mot hébreu « séphira » (au pluriel « séphirth ») signifie,
numération.
Les dix séphiroth sont :
1/ Kéther : la Couronne
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6/ Tiphéreth : la Beauté
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2/ Hohmah : la Sagesse
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7/ Netsah : la Victoire
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3/ Binah : l’Intelligence
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8/ Hod : la Gloire
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4/ Hessad : la Grâce
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9/ Iésod : le Fondement
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5/ Guébourah : la Force
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10/ Malhouth : le Royaume
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L’Arbre séphirotique n’est pas destiné à
nous enseigner l’astronomie. Le nombre dix est symbolique ; il représente
une totalité, un ensemble fini. « Séphira », je vous l’ai dit,
signifie numération. C’est à partir des dix premiers nombres que toutes les
combinaisons numériques sont possibles ; Dieu a d’abord créé dix nombres,
les dix séphiroth et avec ces dix nombres Il peut créer d’autres nombres,
c'est-à-dire des existences jusqu’à l’infini.
Bien que très rarement, les Kabblistes
mentionnent une onzième séphira : Daath (le Savoir) qu’ils placent entre
Kéthar et Tiphéreth. Et enfin, au-delà de la séphira Kéther, ils placent une
région qu’ils appellent Aïn Soph Aur : Lumière Sans Fin qui est la région de l’Absolu, Dieu non-Manifesté.
A l’origine de l’univers, il y a donc
une négation ; Sans. Mais « sans », qui signifie l’absence, le
manque, ne signifie pourtant pas la non-existence. Aïn n’est pas le néant
absolu, mais une vie au-delà de la manifestation, au-delà de la création et
tellement au-delà qu’elle paraît être une non-existence. Aïn, Aïn Soph, Aïn
Soph Aur… c’est ainsi que les kabbalistes ont cherché à traduire ces réalités
qui échappent à notre entendement.
Des théologiens, des philosophes ont dit
que Dieu a créé le monde de rien. De rien d’extérieur à Lui, oui, et c’est cela
qui est difficile à comprendre pour nous qui ne pouvons construire quelque
chose qu’avec des matériaux et des instruments extérieurs à nous. Ce « rien »,
c’est le Aïn (sans) d’Aïn Soph Aur, mais ce Aïn, n’est pas non-existence. Car,
en réalité, on ne peut rien créer de rien et cette idée d’une création à partir
de rien signifie seulement que, pour créer l’univers, Dieu a tiré une substance
de Lui-même. L’univers n’est rien d’autre que cette substance extraite de Lui
et devenue extérieure à Lui, mais qui est toujours Lui.
Même la science découvrira un jour que
la lumière est la matière primordiale à partir de laquelle l’univers a été
crée. Vous direz que lorsqu’on regarde les pierres, les plantes, les animaux et
les hommes, on ne voit pas qu’ils sont faits de lumière. Oui, parce que dans la
matière physique la lumière primordiale s’est condensée jusqu’à devenir opaque,
et on continue à opposer matière et lumière parce qu’on ignore que ce que l’on
appelle matière est en réalité de la lumière condensée, mais aussi parce que
nos yeux de chair ne peuvent percevoir cette lumière primordiale. La lumière
est donc l’état le plus subtil de la matière, et ce que nous appelons matière
n’est que la forme la plus condensée de la lumière. Tout l’univers est fait de
la même matière, ou de la même lumière. Plus ou moins subtile, plus ou moins
condensée.
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