L'humanité est à un grand tournant de son évolution. Après la
grande tourmente qui vient de secouer si terriblement le monde, les hommes
sentent, plus ou moins fortement, la haute nécessité de se reprendre et de
refaire un monde nouveau. Ils comprennent mieux qu'à aucun autre moment de leur
histoire que le progrès n'est pas un vain mot et qu'il est la loi de l'être.
Ils commencent surtout à comprendre que le bonheur humain ne dépend pas
exclusivement d'une amélioration de la vie matérielle, ni même des moyens
intellectuels. L'Allemagne en a donné, hélas ! Le plus sanglant exemple : armée
des derniers perfectionnements scientifiques, mécaniques ou chimiques, elle a
ensanglanté le monde, et sa science si orgueilleusement épanouie n'a apporté à
l'humanité que ruines et deuils.
Devant ce terrible exemple, l'homme s'est épouvanté et s'est
posé la terrible question : le progrès est-il vraiment un instrument de bonheur
humain, et n'eût-il pas mieux valu que les hommes demeurent ignorants et sauvages
puisqu'ils font un si mauvais usage de leur science et de leur civilisation ?
À ceux qui, meurtris par le grand cataclysme, seraient enclins à
répondre oui, nous, frères aînés de l'humanité et protecteurs de votre pauvre
Terre, nous crions : non, mille fois non ! Le progrès est une loi Divine,
le progrès est une loi de vie ; mais le progrès, pour devenir un instrument de
bonheur humain, doit aborder toutes les faces de la vie. S'il ne veut produire
une monstruosité, il doit développer à la fois toutes les forces humaines ; il
doit donner, en même temps qu'un aliment matériel au désir de bonheur sous la
forme du bien-être, en même temps qu'une jouissance intellectuelle, une
satisfaction à la conscience ; et, pour cela, il doit aborder le domaine moral.
Aussi longtemps que les hommes, méconnaissant la loi d'harmonie universelle,
s'acharneront à vivre sans une grande direction intérieure et morale ; aussi
longtemps qu'ils ne vivront que physiquement, et même, scientifiquement, ils ne
seront pas heureux. Il faut qu'ils donnent à toutes les forces de vie leur
réalisation harmonieuse et vivent suivant la loi Divine du bien extériorisé ou
humain sous les formes de la Justice et de l'Amour ; aussi longtemps qu'ils
méconnaîtront cette loi et la violeront si délibérément, ils ne seront pas
heureux et n'avanceront pas.
Encore une fois, les progrès matériels et scientifiques seuls ne
suffisent pas au bonheur humain ; il lui faut aussi un développement moral
duquel vienne la direction de la vie, et ce développement ne pourra s'obtenir
que dans la connaissance de la loi que le Créateur a tracée aux hommes.
C'est à ce but que nous marchons, frères de la terre, et c'est à
fonder la religion d'avenir que nous consacrons le meilleur de nous. Puissent
nos humbles mais ardents efforts, soutenus par l'Amour que nous vous portons,
arriver à donner à votre...
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