« Lorsque nous fermons les yeux pour essayer de
méditer, nous sommes étonnés de découvrir une fabrique en pleine effervescence
à l’intérieur de nous-mêmes. Toutes sortes de pensées nous traversent l’esprit,
certaines simples comme « est-ce que j’ai fait sortir le
chat ? ».
D’autres pensées moins simples ou insignifiantes nous
viennent aussi à l’esprit : ce sont des pensées de crainte ou de doute. Ne
redoutons pas ces pensées, ce sont des pensées du monde. Nous sommes comme des
antennes captant toutes les émissions du monde. Si nous ne prêtons pas
attention à ces pensées du monde, en l’espace de quelques jours ou semaines
elles mourront faute d’avoir été nourries. C’est seulement dans la mesure où
nous les acceptons comme étant nos pensées que nous les nourrissons.
« Dès l’instant où nous personnalisons des pensées
en les acceptant comme étant nos pensées, nous nous identifions à elles et nous
déclenchons par là même la loi de cause à effet (ou loi de « semer et
moissonner » ou encore action karmique) par nos acceptations ou refus, en
jugeant, condamnant ou personnalisant. À l’instant même où il nous sera possible
d’observer le mouvement de la pensée sans émettre de jugement ou d’opinion, il
cessera d’être un facteur venant interférer dans la vie de maintenant. »
« Bien que notre objectif soit de parvenir à un état
de tranquillité et de réceptivité, nous ne devrions jamais essayer d’arrêter de
penser ou essayer d’anéantir nos pensées. Laissons les venir. Nous allons nous
asseoir bien confortablement et les observer, les voir de manière
impersonnelle. À la fin elles s’arrêteront et nous serons en paix. Aussi
souvent que nos pensées vagabondent au cours de la méditation, nous revenons
doucement, sans impatience, au sujet de notre méditation. Il arrivera un
moment, dans la mesure où nous continuerons cette pratique, où ces pensées
étrangères ne feront plus irruption dans notre conscience. Nous les aurons
laissé mourir en ne les nourrissant pas. En ne les combattant pas, nous nous
serons rendus si indifférents à ces pensées, qu’elles ne reviendront pas nous
harceler. Si par contre nous les combattons, elles demeureront à jamais en
nous ».
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